Élément caractéristique du film noir, Robert Siodmak nourrit son film d’une dizaine de flash-backs pour reconstituer, tel un puzzle, des segments du parcours d’un homme abattu sans résistance dès les premières minutes de cette libre adaptation d’une nouvelle d’Ernest Hemingway. Mise en scène léchée, noir et blanc superbe, « les Tueurs » offre un premier rôle remarqué à Burt Lancaster et consacre la belle angélique et fatale Ava Gardner.
Une vraie réussite dans le domaine du film noir, les acteurs joue bien, le scénario est très bien ficelé ce qui est un gage de qualité pour un "thriller - policier". spoiler: La scène du hold-up est vraiment très bien réalisé: un plan séquence très bien orchestré.
Les films noirs me déçoivent toujours, surtout les bons. Les prémices sont toujours tellement réussis et mystérieux que la résolution paraît triviale. Même chose avec cette reconstitution du parcours d’un homme tout en flashbacks façon Citizen Kane: l’ouverture est parfaite, la réalisation magistrale, mais après une heure de film je me désintéresse progressivement de ces histoires de gangs et de trahisons qui tournent en rond. D’un point de vue plus objectif, c’est une belle réussite du genre, classe et maîtrisée de bout en bout.
Un récit a rebours, une descente aux enfers dont l'issue n'étonne plus et une enquête captivante. Le début du film est une issue logique et son déroulement une fatalité. Excellent récit et superbe galerie de personnages qui parlent d'amour évidemment mais aussi de poésie avec les étoiles du prisonnier
Franchement l'introduction du film est vraiment excellente. Deux types débarquent dans un petit restaurant de province. La tension monte, ils semblent peu amicaux et se montrent de plus en plus directifs jusqu'à ce que l'on comprenne leur sombre dessein. Il n'y pas mieux pour nous mettre dans l'ambiance, du mystère et la promesse de la violence. C'était délicieux.
S'en suit ensuite une enquête parsemée de longues analepses pour comprendre comment on en est arrivé là. J'ai beaucoup aimé le côté puzzle du film, les informations livrées au compte-goutte jusqu'à la toute fin, certes prévisible, mais c'est assez bien fait pour tenir en haleine le spectateur. Surtout que la mise en scène est vraiment bien sentie, on a par exemple un braquage qui se fait en plan séquence (si je ne m'abuse) et qui fonctionne parfaitement. On suit les braqueurs jusqu'à leur cible, on les observe par la fenêtre commettre leur méfait avant de les voir s'enfuir.
Bref c'est un film qui a non seulement une bonne histoire avec tout ce que l'on aime, du tragique, de l'amour, des coups de théâtre, des trahisons, mais qui a surtout des idées pour la raconter que ça soit en terme de structure du récit avec les analepses, mais surtout avec la mise en scène. En plus on a un jeune Burt Lancaster et une sublime Ava Gardner qui illuminent l'écran.
Rien qu'en terme de narration j'aime beaucoup que l'on montre le "héros" pour la première fois au moment où se fait tuer et que ça arrive après dix minutes de film et une longue montée en tension. C'est juste parfait.
Le film m'avait conquis après juste quelques minutes, je savais que j'allais passer un très bon moment. Et puis diable ce qu'Ava Gardner est envoûtante !
Grand classique du film noir à l'américaine, "Les tueurs" commence fort avec ces trois plans consécutifs qui font de suite comprendre que le film va être impitoyable avec ses personnages. Quel que soit le dessein de chacun. Ensuite, c'est une affaire de maîtrise. Siodmak lâche ça et là des flashbacks, ne respectant aucun ordre de temps, mais on s'y retrouve quand même car la construction est sans failles. Sa mise en scène est au top, j'en veux pour preuve la scène du hold-up. Et le casting est au poil. Un casting dont se distingue tout de même Ava Gardner, extra en garce manipulatrice. Un classique à consommer sans modération.
Premier film avec Burt Lancaster ! "Les tueurs" démarre par la fin et remonte le fil d'un assassinat à travers l'enquête d'un inspecteur et des anecdotes et témoignages sur la victime. Belle mise en scène, costumes soignés et jeu des acteurs impeccable. Cependant, il n'est pas évident de tenir jusqu'au bout de l'histoire, la seule scène m'ayant réellement marquée étant l'arrivée des tueurs dans le fast food en ouverture.
Ce film noir à grosse réputation est décevant lorsque on connait l’œuvre de Siodmak, il a fait beaucoup mieux sur le plan mise en scène. Ici l’utilisation des flashbacks, dont l’idée est intéressante pour montrer la puissance du destin, est brouillonne (onze flashbacks c’est beaucoup trop). Elle gène le récit plus qu’elle lui en donne de la force : témoin la magnifique ouverture se passant au moment présent. Par ailleurs, lorsqu’on connaît Ava Gardner et surtout Burt Lancaster, on ne peut pas être emballé par leurs jeux dans ‘’Les tueurs’’, ils feront tellement mieux après. De plus, ils ne sont pas du tout les personnages principaux et il m’étonnerait qu’ils soient apparus en gros et en tête du générique original comme ils le sont aujourd’hui. Le scénario ne correspond pas à la nouvelle d’Hemingway bien plus riche et il est abracadabrant…Comment un personnage aussi fort que ‘’le suédois’’ qui en plus n’a tué personne se culpabilise au point d’attendre la mort? Ava Gardner est une fausse femme fatale, il faut imaginer ses comportements ,un comble. Ce sont certains critiques qui ont fait la réputation du film. A ce titre il est intéressant à voir, mais Siodmak c’est bien autre chose.
Un film qui transpose magnifiquement au film noir la structure narrative de l'histoire en flash back, posée je crois par Orson Welles dans Citizen Kane, Les flash back correspondent aux différents témoignages de l'enquête. De ce fait, nous cheminons progressivement avec le détective d'un brouillard opaque vers une lucidité complexe, les choses s'éclairant par bribes en amenant avec elles de nouvelles parts de mystères et sans forcément se lier immédiatement. L'écriture d'Hemingway et la réalisation de Siodmak sont les deux plus grosses forces de ce film. Niveau acteurs, tous font très bien le job mais aucun ne m'a transcendé. Un classique que les amateurs du genre prendront sûrement plaisir à voir
Une voiture dans le noir, des phares éclairent partiellement la route. On y voit le panneau de la petite ville de Brentwood. A l’intérieur deux inconnus, qui finissent par aller semer la pagaille dans un snack. On y apprend qu’ils cherchent quelqu’un pour le tuer. Prévenu de leur arrivée, l’homme en question ne cherche pourtant pas à s’enfuir. C’est avec fatalisme qu’il se fait donc tuer. Sorti en 1947, Les Tueurs va remonter toute l’histoire au travers de flash-backs pour nous approcher de la vérité et comprendre pourquoi cet homme s’est résigné à se faire tuer. Robert Siodmak joue avec ces retours en arrière en changeant constamment de points de vue. Ainsi, nous participons à l’épuration de ce mystère. Parfois nous serons complètement perdus, d’autres fois, nous aurons plus de clés en mains que les protagonistes. Alors que le scénario adapté de la nouvelle d’Ernest Hemingway est ficelé à souhait, on doit aussi la réussite du long-métrage à Burt Lancaster dont c’est le premier rôle et Ava Garner en sublime femme fatale qui sera responsable de nombre de rebondissements dans l’action. Les Tueurs ou The Killers dans son titre original, est considéré comme la quintessence du film noir, de par sa construction complexe mais fascinante. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Très bon film d'enquête criminelle, dans un noir et blanc superbe, un agent d'assurance enquête sur un meurtre et réussit à démêler un imbroglio tramé par des gansters. Film noir par excellence, la femme est toujours la femme fatale, à cause de qui le héros du film échoue, d'ailleurs, il meurt dès le début du film, et c'est par des témoignages en flash-back qu'on découvre les fils de cette histoire. Dès le début, on sait que ça va mal finir. Une sorte de destin fatal et inexorable pèse sur ce genre de film noir. Très bien réalisé, décor, style, ambiance, ce film est un classique.
Le début suit fidèlement la nouvelle d'Hemingway, et c'est assez sympa. Mais c'est dans le développement ultérieur que le film prend une plus grande ampleur. Beaucoup de choses dans ce film deviendront des codes incontournables du film noir. On retrouve un grand soin apporté à la mise en scène, avec les ombres des personnages tranchant sur la lumière crue des décors, on retrouve la femme fatale, les trahisons, les règlements de compte l'arme au poing, et tout ça se retrouve nuancé par un optimisme qui tombe toujours à propos, avec par exemple le personnage de la femme de ménage de l'hôtel, ou encore l'inspecteur de police et sa femme. Il y a plus "noir" donc, mais clairement, le tout ensemble donne un grand film noir, de ceux qui emportent immédiatement l'adhésion comme chef-d'oeuvre du cinéma.