Bouzi Bouzouf adore « Chantons sous la pluie » (s'il fallait adapter ce titre à la situation météorologique en France depuis quelques jours, il deviendrait : « Cassons-nous la gueule sous la neige »), sans doute la comédie musicale la plus célèbre de toute l'histoire du cinéma, qui propose quasiment une scène d'anthologie toutes les deux minutes. Parmi elles, il y a bien sûr le fameux barbotage dansant de Gene Kelly dans la rue, tandis qu'il entonne « Singin' in the rain », séquence alternant plans serrés sur le visage lumineux de la star (Kelly avait pourtant la fièvre durant son tournage, paraît-il) et plans larges pour bien mettre en évidence sa chorégraphie tournoyante (Bouzi Bouzouf en profite pour vous donner le lien d'un clip génial qui refaçonne cette scène à la sauce breakdance ; cette vidéo est à la fois étonnante et hilarante ; on ne peut que regretter qu'elle ait été créée dans le cadre d'une pub pour une bagnole à la con). Cela dit, aussi magique soit cette danse légendaire sous une averse, le numéro du film que Bouzi préfère est celui, non moins fameux, qui voit l'ébourrifant Donald O'Connor chanter « Make 'em laugh » tout en faisant le con. Et quand un type pareil fait le con, cela se traduit par des acrobaties sidérantes, dont certaines ont tout simplement été récupérées par le cinéma d'action contemporain (le fameux salto arrière avec appui sur un mur, ou « wallflip », que « Matrix », et toutes les copies du chef d'oeuvre des frères Wachowski, ont repris à leur compte pour en proposer mille et une variantes). Pour l'anecdote, après le tournage de cette chorégraphie, O'Connor a dû se reposer plusieurs jours tant les efforts fournis pour sa mise au point avaient été violents. Mais en revenant au studio, Gene Kelly lui a appris que la pellicule sur laquelle la scène avait été imprimée, avait été accidentellement détruite et qu'il devait tout refaire. LOL Bouzi Bouzouf est très friand de ce genre de petits faits amusants liés à l'histoire du cinéma.
Le passage du muet au parlant a traumatisé durablement les studios hollywoodiens dans les années trente. Sans surprise, une fois repartie, la machine à rêves n'a pas tardé à retrouver des couleurs et de faire du business en exploitant ce filon historique jusqu'à la corde. A l'entrée des années 50, Une version sombre de la déchéance des stars du muet fût par exemple le magistral Sunset boulevard de Billy Wilder. Simultanément, Donen et Kelly vont choisir délibérément la version optimiste de la reconversion, la preuve par l'exemple du dynamisme américain, de l'inépuisable capacité de la profession a rebondir après un échec. Qu'il vente ou qu'il pleuve, rien n'allait arrêter l'irrésistible ascension de Singin' in the rain vers les sommets.
Et soixante ans plus tard, Hazanavicius continuera d'exploiter le filon avec The artist.
Qui ne connait pas au moins un air de cette comédie musicale? Il faut reconnaitre que le jeune Donen a su démultiplier la renommée de Gene Kelly et dès le générique déployer une inventivité sans limite, en s'appuyant sur les réelles qualités et le professionnalisme du danseur de claquettes. Ajoutez à cela, un zest d’autodérision à l'encontre du star-system hollywoodien , et les ingrédients sont rassemblés pour célébrer sans vergogne le cinéma de l’Amérique, qui en cette année 52 se regarde en pleine gloire . Le rythme, en particulier de la première partie, est éblouissant et nous entraine dans une succession de scènes devenues cultes. N'oublions pas de donner une mention spéciale au sparring-partner de Kelly: Donald O'Connor est aussi acrobate que Buster Keaton, mais en plus il parle, il joue la comédie, et enchaine blagues et mimiques comiques avec une facilité déconcertante. Faites-les rire, décline-t-il entre deux pirouettes.
Singing' in the rain défie le temps sans renier son époque. Il fait bon vivre en le regardant, sans pour autant être simpliste ni naif. Ainsi la star Lockwood se fait remettre en place lors de la première rencontre inopinée avec Kathy (vous n'êtes qu'un pantomine) et sa réponse est qu'effectivement il ne peut lui dévoiler son cœur qu'en allumant les projecteurs. La star a besoin d'être aimé, mais attire aussi les faux semblants et le crime alléché par l'odeur de l'argent. L'apparition brève mais significative de la vénéneuse Cyd Clarisse dans la scène rêvée Broadway melody est de plus un bijou de mise en scène.
Vous vouliez de la couleur, vous en aurez, les costumes illuminent l'écran et rejaillissent sur le spectateur. Demain vous ne direz plus jamais "good morning" de la même façon, ni répéter les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches, archi-sèches sans penser à la leçon de diction du duo mythique. Voilà un remède idéal en période de déprimante pandémie. Vous m'en remettrez deux heures, docteur! TV4 VO aout 2021
PS un encore plus grand moment fut de voir le film en présence de Stanley Donen! lor s de l'ouverture du FESTIVAL LUMIERE 2010
Ils sont rares, les films qui donnent un tel sourire ! Je me souviens avoir découvert ce chef d'œuvre à la télé, j'étais pas très motivée de regarder un film "de vieux", et au final, je me retrouve écroulée de rire sur la moquette. Mes a priori en ont pris un sacré coup, et moi, je suis devenue une fan absolue de Gene Kelly, Donald O'Connor et Debbie Reynolds. Scénario béton, numéros de danse époustouflants, chansons inoubliables, sourires sur tous les visages...ce film dégage une vitalité extraordinaire et contagieuse. Il n'y a que la scène de Broadway sur la fin que je regrette, elle est vraiment trop longue et hors sujet, et casse un peu le rythme d'enfer du film. Mais sinon, ce n'est que du bonheur !!! J'ai eu la chance de revoir "Singin' in the rain" en VO et au cinéma, grâce au Silencio, le ciné-club de Thonon, que je remercie, continuez, on en redemande !
Beau spectacle, entraînant drôle et joyeux. Mais je trouve la fin un peu moins bonne, ce qui gâche le plaisir. Un film qui donne la pêche c'est tout ce qui compte!
Une comédie musical colorée, drole . Les coregraphie sont sublime et les personnages assez modernes. Mais le film est gaché par des longueurs comme une scène a brodway
Sortie en 1952, Chantons sous la pluie est un film musical irrésistible. En effet difficile de rester imperméable longtemps à cette bonne humeur ambiante. De ton optimiste l'œuvre de Stanley Donnen et Gene Kelly à l'ingéniosité de communiquer beaucoup à son spectateur. Cela repose sur une alchimie parfaite entre ses composants. Déjà contrairement à de nombreux films du genre, il y a bien une certaine richesse scénaristique. Ainsi le film relate l'angoisse de stars du muet face au passage au cinéma parlant dans le Hollywood de la fin des années 20's. C'est avec un regard moqueur et amusé qu'on est invité à profiter de formidable prétexte à la bonne humeur. Car le ton est bien optimiste. Tout s'enchaine naturellement grâce à la qualité de la réalisation qui colle parfaitement aux nombreuse scènes dansantes et chantantes. Domaine ou s'illustre là aussi Gene Kelly. Désormais à jamais l'inoubliable interprète de la chansons titre. Le reste du casting est au diapasons de la glamour Cyd Charisse au déjanté Donnald O'Connor. Partie de claquettes endiablés assurés. Joyeux et entrainant témoins historique "Chantons sous la pluie" porte la comédie musical au rang de l'excellence. A coup sur de nombreux réfractaire au genre se laisseront malgré eux arrosé de joie. Fleurons d'une période faste pour Hollywood ce film intemporelle fait partie de ces œuvres à découvrir absolument.
Pur chef d'œuvre du genre, Singin' in the rain est un film euphorisant, à la chorégraphie impeccable, et à l'humour toujours présent. Gene Kelly y est au sommet de son art.
Chantons sous la pluie est remarquable pour sa bonne humeur communicative. Un coup de cafard? Regardez-le! On ne peut rester insensible à une telle joie de vivre. Tout est magnifique : des chorégraphies (parfois impressionnantes) aux émotions transmises, toujours d'actualité.
A tous celles et ceux que la comédie musicale rebute, prenez courage, Chantons sous la pluie est largement plus que ça et vaut beaucoup mieux que de le réduire à la classer dans ce genre là. Car c'est à un vrai morceau d'histoire du cinéma que s'attaque là Stanley Donen. Le passage du muet au parlant fut une révolution dont nous avons du mal à prendre conscience, nous spectateurs du XXe et XXIe siècle. Notre passage progressif à la 3D n'est rien à côté de ça. Le changement fut si brutal que plusieurs films furent après coup consacrés au sujet. Boulevard du Crépuscule le fit sur le mode du drame. Chantons sous la pluie sous celui de la comédie. L'exigence du spectateur s'en est trouvée changée, et la comédie musicale est apparue. Gene Kelly et Donald O'Connor mènent leurs numéros formidablement et nous emportent littéralement dans le film. Chantons sous la pluie est donc un moment d'histoire et un excellent film, rangé immédiatement dans la série des classiques.