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Caine78
6 675 abonnés
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4,0
Publiée le 28 mars 2012
Nul doute que pour ce sujet délicat, Euzhan Palcy a décidé de faire dans le classique. Mais comment pourrait-on lui en vouloir au vue du cœur que celle-ci a mis dans « Une saison blanche et sèche » ? On a beau désormais connaître la chanson, on ne peut s'empêcher à chaque fois d'être terrifié par l'apartheid, ses conséquences, la violence qui a pu en découler, l'injustice et la douleur inouïe qu'elle a pu causer chez des milliers de personnes... Difficile de ne pas se sentir concerné, d'autant que la réalisatrice n'évite aucun sujet : les scènes de torture nous sont montrés à plusieurs reprises, et on ne tombe jamais dans la facilité afin de rendre plus consensuel le récit. C'est toutefois aussi l'évolution de Ben du Toit qui nous est décrit ici, Afrikaner bien-pensant qui va peu à peu se transformer peu à peu en homme courageux, prêt à tout pour faire triompher la vérité devant l'horreur de la situation. Là encore cela pourrait être lourdaud : c'est constamment crédible, Palcy n'épargnant rien à son héros, ni les menaces, ni la perte de son emploi, ni l'éloignement de sa femme... Certains diront que cela est attendu, mais quand cela est traité de façon aussi juste, et surtout interprété par un acteur aussi remarquable que Donald Sutherland, difficile de ne pas y adhérer à 100%, d'autant qu'aucun « happy-end » ne viendra conclure le récit. Une belle leçon d'Histoire, et surtout un beau film.
Librement adapté du roman d'André Brink (un excellent roman je vous le recommande), ce film fait parti de ceux qui nous questionnent réellement sur la question racial en pleine Afrique du Sud de l'apartheid. Très bien réalisé avec des passages vraiment durs et mieux retranscrits que dans le livre, ce petit bijou avec un Donald Sutherland encore jeune est un film vraiment poignant qui gagne a être un peu plus connu
Il s’agit là ni plus ni moins du plus beau film réalisé sur l’Apartheid. Le système ségrégationniste sud-africain est crûment attaqué par ce mélodrame tiré d’un roman qui fut longtemps interdit en Afrique du Sud. En mêlant avec un bon rythme la tragédie familiale et le thriller judiciaire à sa charge politique, le tout à travers une mise en scène certes classique mais pleine de justesse, Euzhan Palcy a su rendre ce film au casting prestigieux inoubliable.
Tiré du roman d’André Brink, interdit en Afrique du Sud dès sa publication en 1980, « Une saison blanche et sèche » est un drame historique d’Euzhan Palcy, réalisatrice également de « Rue Cases-Nègres ». Il s’agit d’un témoignage réaliste sur l'éveil d'une conscience durant une période sombre de l’histoire de l’Afrique du Sud alors en pleine apartheid. Le régime de ce pays était alors marqué pour l’essentiel par l’asservissement de la population noire, dominée par un gouvernement blanc arrogant régnant par la terreur. Le récit se déroule en effet en 1976 lors du soulèvement de la population noire contre la ségrégation raciale, en particuliers à Soweto dans la banlieue de Johannesburg. « Une saison blanche et sèche » raconte l’histoire de Ben du Toit, un Afrikaner professeur d’histoire, qui va prendre conscience des atrocités commises par son gouvernement contre le peuple noir au travers du destin de son jardinier et du fils de ce dernier. Tous deux vont être arrêtés suite aux manifestations dans le quartier de Soweto, puis torturés et tués par la police secrète. Ben du Toit, bien décidé à découvrir la vérité sur ces disparitions, outre son combat contre les autorités, va devoir affronter non seulement l’incompréhension de sa famille face à son engagement mais aussi l’hostilité de son entourage. Le film est centré sur le personnage de Ben du Toit, très bien interprété par Donald Sutherland, dont la détermination à découvrir la vérité va bouleverser la confortable existence. Il est opposé au glaçant Jürgen Prochnow dans le rôle du Capitaine Stolz. Marlon Brando fait également une apparition courte mais remarquée dans la peau de l’avocat Ian McKenzie, de même que Susan Sarandon dans le rôle d’une journaliste anglaise. Malgré une photographie datée et une présentation quelque peu manichéenne, ce long métrage garde toute sa puissance grâce à la portée de son message et à une narration fluide. Des massacres de la population noire lors des premières manifestations jusqu’à la fin, l’étau se resserre autour du personnage principal dans une mise en scène au rythme parfois lent mais maitrisée. Il est à noter que la réalisatrice nous épargne le traditionnel happy-end cher aux productions hollywoodiennes et qui plombe bon nombre de films. « Une saison blanche et sèche » témoigne du début d’un soulèvement de toute une population noire trop longtemps asservie par un pouvoir blanc pourtant largement minoritaire dans le pays. L’Afrique du Sud devra attendre cependant encore 17 ans avant de se débarrasser du régime de l’Apartheid et à accéder à la démocratie, avec comme point d’orgue la libération de Nelson Mandela en février 1990.
Ce film n’arrive que rarement à être aussi fort que son sujet, contrairement au roman dont il est adapté et que j’avais lu il y a très longtemps. Il donne l’impression de manquer de souffle de manquer d’âme et je dirais presque et c’est paradoxal quand on voit le sujet de conviction. L’apparition de Marlon Brando change un peu la donne la scène du procès montrant jusqu’à quel point le régime de l’apartheid était pourri jusqu’à la moelle et l’immensité du combat qu’il y a dû avoir pour le mettre à bas. Ça manque de rythme, peut être un peu de nuance chez certains personnages qui sont soit bons soit degueulasses. Du coup c’est celui du chauffeur qui accompagne le personnage de Donald Sutherland qui est le plus intéressant, passionné par sa lutte, par moment faible et désespéré par cette dernière à la fois vitale pour lui et semblant illusoire. Point de vue ciné c’est dans l’ensemble moyen et cela ne se hisse que rarement au niveau de son sujet.
Ben du Toit joué par Donald Sutherland est un blanc sans histoire. Professeur d’histoire en Afrique du Sud, il va se révolter contre les blancs, le jour où son jardinier noir et son fils vont être arrêtés, torturés et tués au nom de l’apartheid. Si la mise en scène est typique des années 80 et donc a un peu vieilli aujourd’hui, il n’en reste pas moins un pamphlet douloureux sur le racisme. La violence y sera montrée et sera parfois insoutenable. Mais cette adaptation du roman d’André Brink est avant tout un drame politique et social où le procès est au cœur de l’histoire. Car il s’agit bien ici du combat moral entre les afrikaners et les noirs. Une saison blanche et sèche est aussi l’occasion de retrouver Marlon Brando qui n’aura tourné que dans deux films dans les années 80. Enfin, il est important de préciser que ce drame politique est le seul film réalisé pendant l’emprisonnement de Nelson Mandela dans les geôles sud-africaines, ce qui lui aura valu d’être banni tout ce temps en Afrique du Sud. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
J'ai vraiment adoré ce film cru et sans concessions. Il montre bien les problématiques dans l'attitude des afrikaanders et D. Sutherland est exceptionnel. Film coup de poing dans les images et la réalisation. Vraiment un des meilleurs films sur l'apartheid; critique écrite encore sur le coup de l'émotion!!
Navré de baisser la moyenne de ce film qui mérite ses quatre étoiles, mais personnellement je n'ai pas été absorbé et j'ai trouvé le film assez vieux et lent bien que le sujet soit sensible.
Une saison blanche et sèche est un film qui me semble assez méconnu, il traite de l'apartheid. A l'époque du film (1989) cela était encore appliqué en Afrique du Sud. Réalisé par une martiniquaise, Euzhan Palcy, qui tourne avec un talent certain cette production américaine filmée au Zimbabwe et met en scène cette histoire d'un Afrikaner à la vie paisible mais qui va la remettre en cause suite à la mort du fils de son jardinier noir lors d'une manifestation réprimée sévèrement. Le père sera à son tour tué par un groupe de policiers brutaux. Un beau film avec un casting de choix dont Marlon Brando en avocat, mais c'est Donald Sutherland qui incarne ce professeur qui va être secoué dans sa vie tant social que familial car sa position voulant connaître la vérité ne plaira pas à ses proches qui feront preuve d'incompréhension. C'est assez classique mais c'est du beau cinéma, la répression de la manifestation est très bien filmée et intense. On suit avec "plaisir" (je mets ce mot entre parenthèse car c'est dans le sens cinématographique car ce que dénonce ce film n'a pas bien sur rien de plaisant) ce film jusqu'au bout.
Une incroyable réalisation abordant la très difficile période de l'Apartheid en Afrique du sud. Les émeutes de Soweto qui ont été le point déclencheur de la fin (officielle) de la ségrégation raciale. Ayant eu la chance d'aller en Afrique du sud, j'ai été touché par ce film qui aborde la folie des blancs envers les noirs et le racisme puissant de la population d'origine néerlandaise. La lutte est intense et le suspense bien mis en avant. Vont-ils réussir malgré l'adversité, les trahisons, la volonté sans faille des deux camps et le mysticisme religieux ? Moi j'ai fondu en larmes devant certaines scènes, tout comme je l'ai fait au musée de l'Apartheid face à des photos terribles. Une femme noire était venue me voir voir et me parler. un moment inoubliable où je lui disais à quel point j'avais honte d'être blanc face à des choses comme celle-là. Elle m'a prise dans ses bras et m'a dit que c'était du passé et que tout allait bien aujourd'hui. Un moment fort que j'ai revécu à travers ce film.
Un drame criant qui dénonce cruellement les horreurs de l'apartheid dans les années 70 à soweto. Même si le film est un peu daté et souffre d'une certaine apathie dans la forme, D. Sutherland incarne héroïquement son personnage.
Le film référence sur l’apartheid, ce fléau de l’humanité qui pendant quatre-vingts ans a fait des millions de victimes innocentes en Afrique du Sud. Mais ce que nous montre aussi par instants ce film et qui le fait échapper à un manichéisme trop facile, c’est toute l’ambiguïté de ces situations issues du colonialisme où chacun peut estimer à bon droit être chez lui… Donald Sutherland réalise une grande performance dans le rôle de ce professeur qui s’éveille brutalement à la conscience de l’humanité. Face à lui, dans un rôle de méchant finalement plus ambigu qu’il n’y paraît, Jürgen Prochnow est glaçant... Enfin, pour en finir avec une interprétation sans reproches, Marlon Brando est stupéfiant en avocat cynique et désabusé, et Susan Sarandon est captivante dans les trop rares scènes où elle apparaît. Au total, on a un bon film courageux servant une noble cause et magnifiquement interprété, qui aurait juste mérité un meilleur traitement au niveau de la mise en scène, efficace mais sans génie.
Un film courageux à l'époque, anti-apartheid, cru et violent, dans un pays en retard moral et éthique sur le monde d'au moins cinquante ans, voire un siècle. Pas le meilleur rôle d'acteur de Donald Sutherland, mais l'un des plus beaux de sa carrière.
Plus qu'une dénonciation facile d'un racisme à sens unique, il s'agit là d'une véritable dissécation d'un crime contre un seul individu et de ses contre-effets; dont bien sûr l'intolérance et d'autant mieux représenté que peu de monde croyait à la fin de l'apartheid en Afrique du sud à l'époque. Ainsi la petite bourgeoisie de Johannesburg paraissant être fière de ses tares et vivant encore dans les 60's laissera une empreinte rare dans le cinema, même si le rôle accordé à Ben Du Toit semble parfois un peu exagéré.
Ce film tourné avant la fin de l'apartheid nous rappelle ce que fut l'Afrique du Sud quand les Noirs étaient considérés comme des sous-hommes par les Blancs, eux-mêmes divisés en 2 clans : anglais et afrikaans. Un noir manifeste : on lui tire dessus en toute impunité. Son père réclame des comptes : on le torture et on fait passer ça pour un suicide. Un journaliste amène le cas devant la justice : le juge, pourtant gavé de preuves irréfutables, classe l'affaire sans justification. Période d'outrageuse dénégation des droits de l'homme, de justice et d'égalité. L'histoire tourne principalement autour de Benjamin Du Toit, journaliste qui découvre littéralement la sombre réalité de on pays, lui qui a vécu protégé, ignorant, et laxiste. Sa prise de conscience est terrible, implacable, et le culpabilise pour toutes ses années où il ne savait pas. Mais comme lui répond si bien son ami Zoulou, "ton fils, lui, saura". L'éveil d'un homme, aussi tardif soit-il, est un bien pour l'humanité. C'est la très grande morale de ce film fort et révoltant.