Je m'attendais à pire, mais cela reste très mauvais. On notera le soin apportés aux décors et costumes, assez proches de l'antiquité grecque fantasmée par nous autres (toges et murs d'un blancs impeccables, ciel d'un bleu azur). Les costumes assez réussis donc, au contraire des coiffures (oh mon dieu.....ces blonds peroxydés qui se sont pris les doigts dans la prise...). L'idée de renouer avec les longs péplums des années 60 était somme toute louable - Stone a même osé placé un intermède musical, ce qui est assez gonflé puisque cela nous ramène tout de suite à Kubrick. Mais bon, l'ambition est là, le savoir-faire aussi de temps en temps (pas mal le passage en Inde), et pourtant cet Alexandre agace. Déjà, Colin Farell, que j'aime bien normalement est nul, surjoue les émotions, particulièrement les émotions du gars qui a un compte à régler avec son complexe d'Oedipe... En fait de charisme, il ressemble plus furieusement à une pleureuse...visionnaire (ou allumé d'ailleurs, mélanger l'Europe et l'Orient sur une base volontaire, ça n'a jamais fonctionné). C'est là tout le problème du film à mon avis, une psyché à deux balles... Bon, je veux bien qu'il est rassurant de se dire que tous ces types qui ont marqué l'histoire militaire comme Alexandre, César, Attila, Gengis Khan, Napoléon et l'autre ignoble moustachu austro-allemand sont des déséquilibrés et des visionnaires (mais oui), mais trois heures et des brouettes pour finalement dire ce qui tient en deux lignes... mouais. Les jeux politiques n'ont pas le même niveau que dans Spartacus, hélas, mais le passage où les soldats refusent de franchir un énième fleuve mérite notre estime. Enfin, dernier problème et non des moindres, les acteurs : à part Jared Leto, génial comme toujours, les autres têtes d'affiches en font trop, donc jouent mal. Moins de déception que prévue, mais de la déception tout de même.