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Skipper Mike
85 abonnés
650 critiques
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5,0
Publiée le 26 juin 2014
"Perceval le Gallois" est un film d'une délicatesse extrême qui, en misant tout sur l'artificialité, parvient justement à faire oublier que tout le décor est factice. En effet, les châteaux, plaines, forêts ou plages n'ont absolument rien de réel, et pourtant l'horizon paraît très vite à une distance infinie – alors qu'il est seulement peint sur les murs. Le film agit ainsi comme un trompe-l’œil, rendant même parfaitement naturels ses dialogues très littéraires. Il faut dire que la fraîcheur des acteurs y est pour beaucoup, à commencer par Fabrice Luchini qui incarne un chevalier d'une naïveté admirable. Éric Rohmer est décidément très talentueux, lui qui navigue constamment à la frontière de la fadeur sans jamais la traverser. Ainsi, il est facile de se laisser entraîner par les dialogues galants, les joutes verbales ou les chants des troubadours. Il filme même une séquence proprement terrifiante, qui pourrait être ridicule si elle était vue en dehors du film mais possède ici une véritable aura cauchemardesque : l'apparition de la Lance Qui Saigne puis du Graal, scène à première vue plate et qui se révèle pourtant obsédante. La venue de la Demoiselle hideuse, qui suit immédiatement, ne fait que confirmer ce sentiment d'horreur pétrifiante.
Très réussi. La langue de ce film (qui n'a rien à voir avec l'idée que nous nous faisons de l'ancien français, tout est mélodieux, sorte de langage bis qui n'a rien à voir avec le novlangue des amateurs médiévaux) nous entraîne loin de notre époque de langage sms généralisé. Les décors, arbres, châteaux, donjons, etc, semblent à hauteur d'homme. Ils le sont. On voit incessamment les mêmes acteurs faire partie du choeur et se mêler à l'action. Action? Actions plutôt, car il y en a toujours au moins deux, celle qui passe par Perceval et l'apprentissage qu'il traverse. S'il fallait ne voir qu'un Rohmer ce serait Perceval le gallois.
Le théâtre et le cinéma ne font vraiment pas bon ménage, tout ce qui fait le charme d'une pièce constitue ici les défauts majeurs du film : les décors en carton pâte, les longues tirades en langage soutenu, les chants ... C'est d'une longueur infâme et on frise souvent le ridicule, de plus les interludes musicales deviennent rapidement insupportables et pour finir les acteurs sont risibles, physiquement comme dans leur jeu. Seule l'intention du réalisateur, aussi difficile d'accès soit elle, est positive mais ce n'est pas parce que c'est signé Rohmer que c'est forcément une réussite, je n'adhère pas du tout.
Entreprise osée mais ratée, il faut un long moment avant de rentré dans le film. La théâtralité fait que la mise en scène est sans envergure, les décors et les lumières sont horribles, les textes sont beaux mais difficile d'accès, le jeu des acteurs donne la nausée.
Le roman de la grâce et du malheur de l’innocence en même temps. C’est aussi l’introduction de l’esprit chrétien dans la matière de Bretagne. C’est à ce propos qu’on peut reprocher à l’adaptation de Rohmer une lourdeur, lorsqu’il rajoute une scène où Perceval connaît le calvaire et la crucifixion. Il n’était pas nécessaire de souligner à ce point les choses, le Graal suffisait… Pour le reste le réalisateur démontre toute son intelligence littéraire, en retrouvant la théâtralité, les vers, les rythmes, les chants médiévaux. Le mystère ineffable du symbolisme (le château de roi pêcheur, la lance saignante, la Graal…) fascine comme dans le roman. Dans certains cas on décèle un sens sexuel (le sang sur la neige évoquant la femme aimée…). A l’époque Fabrice Luchini était encore un comédien, pas encore un cabot tête à claque.
Juste insupportable. Même pas drôle involontairement quoique çà ait pu sûrement inspirer aux Robin des bois le moins bon : la Cape et l'épée. Les troubadours sont a gifler, impressionnant qu'ils sont d'agacement. J'ai tenu 40 minutes. Le film dure 2h30.
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4,0
Publiée le 10 avril 2010
"Perceval le gallois" conserve l'octosyllabe rimè et la reprèsentation non perspective du Moyen-Age pour retrouver l'esprit de l'oeuvre de Chrètien de Troyes dans une fidèlitè audacieusement littèrale qui tourne le dos aux conventions du rèalisme cinèmatographique! Pour les dècors très stylisès, Eric Rohmer a essayè de retrouver cette vision d'un espace qui ètait simplifiè, cette espace qu'on pouvait saisir, presque d'un seul coup d'oeil! Dans ce film brillant, comme il y a un dècor qui existe en lui même, Rohmer a pu donner le sens de l'espace plus facilement et en même temps le perdre plus facilement! ça lui a permis de donner une impression de trajet long alors qu'en rèalitè le personnage ne fait que quelques mètres! il a voulu filmer un dècor qui ètait construit dans l'esprit architectural ou pictural de l'èpoque! Et c'est pourquoi il ètait obligè de passer par le thèâtre! Si l'on ajoute que la musique de Guy Robert s'inspire d'airs du XIIe siècle, que Fabrice Luchini a la naïvetè et l'innocence de Perceval, on comprend rapidement que Rohmer est fidèle à la fois à l'èthique chrètienne et à lui-même...
Perceval le Gallois conté nous est avec délicatesse et beauté. De par ses décors épurés, nous emporte au loin, nous narrant alors les aventures de ce doux Sir, preux et fier, et ceci plus de deux heures durant. Rester sur ses gardes se révelle nécéssaire, car Perceval peut alors déteindre à l'égard de son spectateur sur son langage.
Presque toujours, en le prudhomme Rohmer, une petite chose s’en vient amendrir mon bon plaisir. Et il ne s’agit point d’une défaute précise du prudhomme qui serait aisément identifiable, de puis et que ses films toujours pêchent pour de différentes causes. Tantôt le travail de la forme est uscit, et alors la démarche ou le fond déçoivent ("L’anglaise et le duc", "Les amours d’Astrée et de Céladon"), tantôt le contraire nous avons, comme c’est le cas avec le film qui est ici sujet. Celui-ci procède d’une démarche que pertinente et intelligente nous qualifierons: entreprendre, avec l’intention de mener à bien, la représentation de l’histoire du valet Perceval en transposant l’œuvre de Chrétien de Troyes, et en en respectant le verbe. Et le prudhomme poursuit sa manière bien au-delà du seul verbe, en respectant aussi les musiques et en reproduisant les façons du spectacle de ce temps. Moulte perspicace est cette approche, et le souligner je me devais. Mais voilà tantôt qu’entre l’intention et la réalisation, il n’y a point qu’un seul pas, et que les franchir n’est point chose aisée. Les décors ne brillent point de leur beauté et leur aspect peut heurter le sens esthétique, spécifiquement les castels, assez vilains il faut le concéder. Quand le prudhomme Rohmer prétend donner l’illusion d’un long déplacement des chevaliers en faisant de sa caméra une rotation au milieu des arbres de plastique, il se fourvoie joliment: nous voyons très bien le subterfuge, qui ne fonctionne point. Le ridicule ne se limite malheureusement point à ses détails, mais il a souvent le mérite de nous amuser et nous divertir. Sur la longueur cependant, l’attention et le divertissement du bon spectateur risque d’être quelque peu altérés, avec la menace pour lui d’être occit par l’ennui... Considérez la forme de "L’anglaise et le duc" et adaptez la à la démarche de "Perceval le Gallois", et le meilleur film du prudhomme Rohmer vous obtiendrez. Malheureusement, ce film n’est point de ce monde.
Moult ennuyeux fut Perceval le Gallois. Rohmer a réalisé un beau film avec de belles mais longues tirades, des décors plutôt jolis mais l'ensemble est trop théâtral pour le cinéma. Boorman a compris la légende arthurienne mais pas Rohmer et puis Luchini en Perceval franchement on n'y croît pas.
Un texte magnifique servi par des acteurs justes dans des décors oniriques. De l'action, de l'amour, du mystère. Qu'imaginer de mieux au cinéma ? A voir et revoir sans cesse.
Cette sombre daube est hilarante de ridicule. Décors en carton-pâte. Lucchini très très lourd. Arielle Dombasle aussi mauvaise que d'habitude. A mourir de rire (mais ce n'était peut-être pas la volonté du réalisateur).
Une adaptation ridicule et vraiment ratée de l'oeuvre passionnante de Chrétien de Troyes malheureusement inachevée. Les acteurs sont nuls et les décors sont pourris. Bref, préférez le livre au film.