La franchise Batman commençait non pas à s’essouffler (il y a un tel potentiel avec ce personnage de comic-book), mais il faut bien admettre qu’elle commençait très sérieusement à faire défaut par ses trop nombreuses fautes de goût (en cause, ses deux dernières adaptations).
En faisant abstraction de la première adaptation cinématographique de 1966 par Leslie H. Martinson, Tim Burton avait clairement réussit à rendre honneur à l’univers de Batman à travers ses deux réalisations (Batman - 1989 & Batman : Le Défi - 1992), c’est par la suite que la franchise a réellement commencé à nous décevoir avec l’arrivée de Joel Schumacher à la réalisation (Batman Forever - 1995 & Batman & Robin - 1997), deux volets foncièrement ridicules, surtout le dernier en date (qui frisait le grotesque).
La faute ne revenant pas seulement à Joel Schumacher mais aussi à la Warner qui avait décidé de ne plus proposer d’adaptation à Tim Burton sous prétexte que ces réalisations s’avéraient trop sombre et préférant opter pour une adaptation plus familiale (d’où le côté kitch, coloré, décalé et fun des deux derniers opus de la franchise).
Quinze ans après avoir redonné ses lettres de noblesse à "l'homme chauve-souris", la Warner décide de remettre sur pied une nouvelle adaptation, en reprenant tout depuis le début (en effet, suite aux piètres performances rencontré par le dernier opus en date qui avait profondément dégouté les fans de la première heure, il était difficile de continuer le massacre en mettant sur pied une suite). Mais c’est surtout grâce au succès rencontré par Sony avec Spider-Man (2002) de Sam Raimi, le temps était donc venu pour Batman de revenir sur le devant de la scène (l’engouement du public pour les super-héros étaient bel et bien au rendez-vous). Ainsi, après Adam West, Michael Keaton, Val Kilmer & George Clooney, c’est au tour de Christian Bale d’endosser le costume du super-héros et de retrouver Christopher Nolan aux commandes de son tout premier blockbuster (après s’être fait remarquer grâce au mémorable Memento - 2000). Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il était temps de dépoussiérer le mythe, de lui offrir un reboot digne de ce nom et de revenir aux fondements de l’Histoire, là où tout a commencé, en répondant à de nombreuses interrogations le cinéaste y consacre la moitié de son film, afin de faire la lumière sur les origines du héros, comment l’influent (mais torturé) Bruce Wayne est parvenu à devenir le sauveur de Gotham City par le biais de Batman, un personnage qu’il s’est forgé de toute pièce.
Cette énième adaptation relève enfin le niveau de la franchise, un second souffle nécessaire et bénéfique. Pour ce "revival", où l’on prend plaisir à y retrouver une toute nouvelle distribution (une véritable refonte de A à Z) où l’on retrouve aux côtés de Christian Bale, Gary Oldman (lieutenant Gordon), Michael Caine (Alfred), Morgan Freeman, Liam Neeson, Katie Holmes, Rutger Hauer et dans le rôle du méchant de service : Cillian Murphy (Dr. Crane, alias l’épouvantail).
Un retour fracassant pour Batman et qui arrive à point nommé après tant d’années d’absence. Une réussite en bonne et due forme que l’on doit à Christopher Nolan qui nous prouve ici qu’il est l’homme de la situation en nous offrant un blockbuster intégrant les ingrédients du film de super-heros au thriller sombre et palpitant (de la course-poursuite en Batmobile à la séquence du métro aérien, ajoutez à cela les nombreuses scènes de fights), un condensé d’adrénaline qui nous prends tripes et ce, jusqu’à la dernière minute (nous dévoilant clairement ce que nous réserve la suite, à savoir The Dark Knight - 2008).