Quelle réussite !
De tous les Melville, celui-ci restera de loin mon préféré.
Contrairement à toutes ses autres oeuvres, Léon Morin, prêtre est à part entière ; le réalisateur ayant su se détacher du superflu, du tape à l’oeil. Il nous offre donc dans ce film, une mise en scène beaucoup plus sobre que toutes celles qu’il ait pu mettre en oeuvre autrefois. L’extravagance de Melville, dont nous avions l’habitude de voir, a donc disparu ; mais ce film n’en a aucunement besoin, il se suffit à lui seul.
Une femme, athéiste, dans la quête de réveiller le semblant d’amusement qui sommeillait en elle, entre un jour dans le confessionnal d’une église, elle a pour but de raconter une farce de mauvais gout à un prêtre. Celui-ci ayant compris que la pécheresse n’étant en réalité qu’une femme troublée par la guerre, mais aussi par l’existence de dieu et les dogmes, il l’éclaira et l’incita à revenir vers lui. C’est comme ça que naquît une histoire d’amitié, de complicité, il lui prêcha la religion, le sens de la vie et sa valeur... Mais ce n’est que quelques temps après
qu’elle se rendit compte de son attirance pour lui. Elle finira par lui avouer les passions qui la rongeaient, et ce dernier l’incita à venir se confesser.
Ce film est un bijou, drôle, morne, gai, Melville a su retransmettre toute l’énergie du livre en l’adaptant plus que parfaitement pour le 7eme art, un chef-d’oeuvre.
Les acteurs jouent bien, plus particulièrement Belmondo, doté d’un charisme indéniable (des prêtres comme ça on en voit pas tous les jours) et les dialogues sont extraordinaires ! Pas un seul moment de répit pour le spectateur, le film est entrainant, captivant, et d’une beauté inégalable. On y ressent l’angoisse de la guerre, la détresse d’une femme en mal d’amour, et de tendresse. C’est aussi cette solidarité humaine qui ne cesse de briller, qui est montré primaire pour l’Homme est si touchante, émouvante, poétique...