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brunocinoche
92 abonnés
1 103 critiques
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4,0
Publiée le 3 juin 2011
Un très beau film très intelligent et remarquablement interprété. Belmondo dans un contre emploi de prêtre est excellent, Emmanuelel Riva mélange ç nouvea uavec trouble force et faiblesse de caractère, Melville filme classiquement leurs affrontements spirituels.
(VIDEO) Beau et surprenant. Interprétation splendide. Mais quel est, diable, la signification d'un tel film ? Est-ce vraiment un film sur la religion et sur la grâce, ou bien y a-t-il une métaphore qui m'échappe ?
Melville met toute sa subtilité au service d'une histoire d'attirance contrariée entre une jeune femme et un jeune prêtre, sur fond d'Occupation et d'interrogations sur la religion, sur le mode "Et Dieu dans tout ça?". Les acteurs sont remarquables de justesse, et par petites touches évocatrices plutôt qu'un parti pris frontal, Melville dresse un portrait de la France de l'époque, ni forcément collabo ni vraiment résistante, pétrie de toutes les ambiguïtés possibles. De la belle ouvrage mais un peu datée et avec quelques longueurs qui empêchent d'être totalement pris dans le film.
4 568 abonnés
18 103 critiques
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5,0
Publiée le 14 août 2020
Pendant la Seconde Guerre mondiale des soldats italiens occupent Saint Bernard une petite communauté française. En essayant d'aider et de sauver sa jeune fille Emmanuelle Riva souhaite qu'elle apprenne la Bible et la fasse baptiser. Elle va chez Léon Morin car sur deux choix elle préférait son nom. Mais bientôt elle-même est plongée dans un monde auquel elle ne s'attendait pas. Jean-Paul Belmondo est le prêtre dont la foi est mise à l'épreuve à travers leurs rencontres. Il écoute ses confessions et lui donnent des leçons et ils développent rapidement des sentiments. Toute personne de foi qui aime les films étrangers adorerait cela car ils discutent de philosophie et de religion. C'est un film très agréable et le spectateur a des sentiments très forts à son sujet, l'aimant ou le détestant. La charmante Riva est exquise en tant que jeune femme sobre mais émotionnelle et Belmondo donne également une performance respectueuse et retenue. Si vous êtes d'humeur pour un film provocateur et intelligent c'est une expérience que vous n'oublierez jamais...
Un drame intéressant sur la relation d'une jeune veuve qui tombe amoureuse d'un prêtre cherchant à la convertir. Je trouve que le film se perd dans les mœurs de son époque. Il est admirablement joué mais ne suscite pas suffisamment le débat en dehors des pensées de la veuve. Les réflexions évoquées par le prêtre sont trop neutres et il semble hors du coup. Mais l'on s'aperçoit de son travail de longue haleine et d'une foi inébranlable.
D’avoir vu récemment la version de Nicolas Boukhrief (de 2017) m’a donné envie de voir celle-ci. Les deux films sont très différents, et sur tous les plans. Celui-ci m’a paru plus léger, même si le propos reste profond. Les personnages sont peut être aussi plus attachants. Ma préférence ira donc à cette version de Jean-Pierre Melville, même si les films sur la religion ne sont pas vraiment ma tasse de thé...
Sur fond d'Occupation dans un petit village, une mère célibataire athée et communiste décide de provoquer un jeune prêtre. Sauf que celui-ci répond calmement, et embarque notre héroïne dans un débat théologique sur plusieurs années. Par ailleurs, vu le manque d'hommes, ce séduisant jeune prêtre en soutane ne la laissera pas indifférente... J'ai trouvé quelques longueurs à "Léon Morin, prêtre". D'autant que la voix-off est parfois surfaite, et qu'il y a un rythme étrange, avec des scènes qui s'enchaînent et se terminent souvent manière abruptes. Néanmoins, le film demeure intelligent de bout en bout. A la fois dans ses réflexions théologiques bienvenues, qui n'ont pas du tout vieilli (dont certains dialogues qui demeurent crus !). Et dans les tourments de la protagoniste, qui aimerait transformer ces débats en ébats. Tandis que l'on ignorera pendant un moment si Monsieur l'abbé joue un rôle, ou s'il s'éprend lui-aussi de madame... L'Occupation en arrière-plan rajoutant diverses tensions, et permettant de donner des repères temporels. Tout en étant assez osée pour l'époque : sans occulter les déportations, certains soldats allemands apparaissent gentils avec les enfants, quand des militaires américains lubriques en deviennent menaçants. Le film est enfin soutenu par deux très bons comédiens (Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva) qui donnent toute leur saveur à ces échanges religieux.
Davantage une réflexion sur la religion qu'un véritable amour, du moins dans sa première partie. Des longues discussions va naître un désir de celui qui l'écoute mais également un désir mystique: "Merci d'avoir fait de votre serviteur Morin une oeuvre accomplie" Intéressant dans le cheminement de la pensée.
Dans la France du 20e siècle, on pouvait être catholique ou communiste, mais on ne pouvait pas être les deux a la fois, leurs philosophies proche les mettant en concurrence. C'est cette opposition que raconte Jean Pierre Melville, à travers deux personnages interdits l'un pour l'autre. Au final, le film parle d'engagement, de spiritualité, de sens à donner à sa vie, à travers des discussions passionnantes sur les limites des dogmes ("l'église intérieure, c'est l'humanisme de bonté"). Par ces thématiques, le film reste actuel, l'attrait de la religion continuant quand le communisme a pris de nouvelles formes, parfois assez radicales. Le film évoque aussi le célibat et la fin de la guerre avec tact a travers une voix off factuel, en forme de journal. Le remake récent de Nicolas Boukrief, très proche, m'apparaît toutefois supérieur, celui ci ayant injecté plus de trouble dans la relation des deux héros .
Un film de 1961 dont je connais à peu près son histoire avec son Remake réalisé par Nicolas Boukhrief "La confession " avec Romain Duris et Marine Vacth qui m'avait marqué lors de sa sortie en salles. Je voulais voir "Léon Morin, prêtre" , d'abord parce qu'il est réalisé par Jean-Pierre Melville, puis pour voir la comparaison, verdict, l'original est aussi bien que le remake, aucune préférence, à égalité en termes de qualités. L'occasion aussi de voir ce que donnait Jean-Paul Belmondo en prêtre et il est crédible, François Truffaut avait raison, Bebel pouvait jouer n'importe quel type de personnage au cinéma. En face, il y a Emmanuelle Riva superbe à l'écran et touchante dans la narration, je me demande même pourquoi elle n'a pas eu plus de rôles de cette anvergure dans sa carrière d'actrice. L'histoire est passionnante à suivre, une mère va se confesser puis rendre visite à un prêtre pour discuter de la vie, ses problèmes, échanger des livres de sainteté, pendant la seconde guerre mondiale avec des patrouilles Allemandes qui envahissent le coin et quelques bombardements nocturnes. L'entraide du prêtre et la femme se divague. Melville nous livre la une très belle œuvre auquel je conseille vivement.
Un film inégal alternant entre conversations pertinentes, poussant à une réflexion profonde sur la foi mais aussi son propre cheminement moral, et aphorismes ou platitudes, de même que la mise en scène parfois très pointue et pertinente s'encombre d'un montage alourdi par ses absences de transitions. Au-delà d'une romance aux considérations métaphysiques, l'intrigue met au jour la réalité d'une existence de solitude et d'inquiétudes à un moment charnière et révélateur de l'Histoire tout en se montrant audacieuse pour l'époque par son traitement assumé de l'homosexualité de l’héroïne. Malgré ses longueurs, le récit capte notre intérêt grâce à son couple impossible auquel Riva et Belmondo donnent une forte densité. Une curiosité cinéphilique.
Avant de signer quelques polars parmi les meilleurs de l'histoire du cinéma Melville nous aura livré ce petit ovni qui dénote dans sa filmographie. Les adaptations de roman au cinéma sont souvent très compliqué à mettre en œuvre, surtout lorsque l'action est inexistante. Très bavard, on pourrait peut-être même dire qu'il s'agit d'un livre-parlé, et pourtant l'histoire de cette femme en plein questionnement sur sa foi qui va trouver en ce prêtre un véritable guide spirituel, le tout sous fond d'occupation, est très intéressante et captive assez vite. Très inhabituel de retrouver Belmondo, sobre comme rarement, en prêtre et pourtant il montre encore ici tout l'étendu de ses talents de comédiens.
C’est bien la première fois que je n’accroche pas à un film de Melville. Mais alors pas du tout. J’ai trouvé que cette histoire de relation particulière entre une jeune veuve et un jeune prêtre dans la France occupée trop décousue, trop verbeuse. Il m’a semblé que le film n’avait pas de réel fil conducteur. Heureusement Emmanuelle Riva et Jean Paul Belmondo font vivre leurs personnages, mais en dehors de ça quel ennuie. Leurs joutes verbales malgré quelques bons mots paraissent totalement vaines et je m’en suis trop rapidement désintéressé. Je me suis demandé tout le long ou le film voulait emmener son spectateur et le soucis c’est qu’on arrive vraiment nul part.