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Yannickcinéphile
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3,0
Publiée le 9 février 2017
Encore une fois, Lubitsch signe avec cet Eventail de Lady Windermere, un film muet appréciable, mais qui à mon sens est assez surestimé. C’est vrai, le réalisateur a su dépoussiérer le cinéma muet, grâce à une mise en scène moderne, et qui, malgré l’adaptation d’une pièce de théâtre, malgré la quasi-omniprésence de scènes d’intérieurs, parvient à offrir une mise en scène dynamique, fluide, avec de bonnes transitions et un récit convaincant. Même s’il n’est pas ici dans son meilleur (rien à voir avec la verve d’un Summurun par exemple), néanmoins il tient la barre, et signe un film soigné. Les décors sont assez bons, même si comme je l’ai dit on est souvent en intérieur, et si cela est un peu contraint par l’histoire, c’est toujours un peu regrettable de ne pas tenter davantage de sorties. Ce qui affadi le film c’est le récit. Si l’histoire se conclue de manière forte, force est de constater que pendant l’1 heure 20 qu’il y a avant, il y a des longueurs, et un certain manque de rythme. L’Eventail de Lady Windermere est adapté d’une pièce de théâtre, et comme on peut s’y attendre, dans ces conditions les échanges verveux entre les personnages composent un aspect important de l’œuvre originale. Il y a d’ailleurs fort peu d’actions ou de rebondissements dans l’œuvre de Wilde. Du coup, on se retrouve ici avec un film lent, où tout passe par le jeu des acteurs et la mise en scène, et si Lubitsch et les interprètes sont là, on tient une adaptation affaiblie, et à l’intérêt moindre. Sans être mauvais, ça reste assez plat. Heureusement, outre Lubitsch, les acteurs sont inspirés et composent des personnages touchants. Mary McAvoy et Irene Rich composent deux numéros de femmes très réussis, la seconde étant particulièrement talentueuse, et encore une fois, on se rend compte que le cinéma muet à donner souvent une place importante aux personnages féminins, plus qu’aux personnages masculins. Entre elles, deux acteurs masculins : Ronald Colman, élégant et charmeur, et Bert Lytell. Même si les acteurs sont convaincants, leur importance pour l’histoire est moindre par rapport aux deux femmes. L’Eventail de Lady Windermere n’est pas à mon sens un grand film muet. Du moins pas autant que sa réputation ne le présente. Il n’en reste pas moins que c’est un honorable métrage, porté par l’efficacité toujours sensible de Lubitsch, et par un casting investi qui campe avec modernité des personnages plus intéressants qu’il n’y parait de prime abord. 3
Lubitsch chez Wilde. Très fidèle, brillant, un soupçon empesé. On aurait pu attendre un peu plus de fantaisie de cette adaptation trop sage. De façon surprenante, Preminger, à sa façon un fameux "son of a Lubitsch", livra en 1949 une version ironico-caustique de la pièce, avec une Jeanne Crain superbe. Plus Wilder que Wilde, et tout à fait réjouissante.
Je n'imaginais qu'un film muet en noir et blanc aurait pu à ce point me captiver. L'intelligence de l'intrigue, la beauté des plans, le jeu stupéfiant des acteurs sont exceptionnels. C'est beau, classique, incontournable.
Pour un film muet, l’Eventail de Lady Windermere est assez réussi. N’étant pas spécialiste des films muets, et moins encore de Lubitsch dont j’ai vu To Be Or Not To Be (Jeux Dangereux), je dois admettre manquer de repères. Toutefois, j’ai été surpris par le jeu subtil des acteurs dont on sent l’émotion sans pour autant qu’ils usent de gestes extravagants (Irene Rich est géniale), ainsi que par le montage d’une fluidité tout à fait remarquable. Le scénario, adapté d’une pièce d’Oscar Wild est huilé à la perfection et le film semble rendre assez fidèlement compte de la pièce d’origine. Le style emprunté de Wild se trouve dans les images de Lubitsch un équivalent cinématographique. Ce dernier capte les petits riens qui font de ce film une belle réussite, et s’il existe quelques rares moments de flottements, ils restent indispensables à l’intrigue. Chapeau l’artiste.
J'ai vu ce film aux RCC (rencontre cinématographiques de Cannes) en 2013
Avec Oscar Wilde, tout se joue dans le secret, d'où la présence de ce film aux RCC sur « Le Secret ». Quoi de plus difficile que d'adapter une pièce de théâtre d'Oscar Wilde en film muet sans basculer dans l'erreur de la mauvaise adaptation ou dans l'ennui. C'est un scénario parfait pour que le spectateur ne décroche pas, car l'histoire d'adultère que subit l'héroine se prête au jeu du genre muet. Un dialogue n'est rien sans le charisme d'un comédien mais ici pas de dialogue. Les personnages devaient donc exprimer par la pantomime tout ce que le texte exprime en dialogue. C'est chose parfaitement rendue par l'exploitation des gestes simples et des plans rapprochés : Du coup on baigne dans l'élégance et dans l'esthétisme visuel. Par contre, le but d'un ciné-concert est de visionner un film ancien avec une musique « live » plus actuelle. Et c'est là qu'il y a dérapage à mon goût car on est obligé de regarder les musiciens et donc de décrocher du film. Quel est donc cette « Fausse note » qui nous oblige à décrocher ? Musique trop actuelle ? trop forte ? inadaptée au film ? Dans un film muet, la musique est en parfait accord avec l'action et le rythme de l'action : elle doit parler à la place des personnages. Dans ce ciné-concert, ma vue a été comblée, mon ouïe beaucoup moins... Mais c'était mon premier ciné-concert et je n'ai peut-être pas su l'apprécier à sa juste valeur... et là, j'aimerai ouvrir une discussion avec un spécialiste ou quelqu'un qui a vu plusieurs ciné concert pour avoir son avis. Le concept m'a plu mais j'ai vraiment envie de voir le film avec la musique originale.
Un très jolie film muet pour adapter Oscar Wilde, qui de mieux que Lubitsch à cette époque pouvait relever aussi bien le défi avec autant de finesse et d'efficacité? On est encore loin de ses comédies parlantes des années 40, mais toute la magie du maître est déjà en place prête à nous émerveiller.
L'Eventail de Lady Windermere est la plus fameuse adaptation de la non moins célèbre pièce d'Oscar Wilde, qui dépeint avec causticité la société victorienne de son époque. Ernst Lubitsch était prédestiné à mettre en scène ce chef-d’œuvre : un jeu de cache-cache, de secrets, de quiproquos et de malentendus, et des personnages cruels les uns envers les autres, on retrouvera les mêmes thèmes avec toutefois bien plus d'humour dans la période parlante de sa carrière. Le personnage de Mrs Erlyne, âme généreuse et sujette à tous les préjugés, est incarné avec une très noble humilité par Irene Rich. Ernst Lubitsch signe ici un sommet du Cinéma muet.
Un film à mettre au panthéon du cinéma. Sans aucun doute une des plus grands films du muet avec "Naissance d'une nation", "Intolérance", "Metropolis" et autres chefs-d’œuvre de Chaplin et de Keaton. Cet éventail de Lady Windermere règne par la simplicité de son intrigue qui en fait justement sa force, son aboutissement. La délicatesse, le sens du détail, la justesse de ton de Lubitsch permettent à l’œuvre d'exercer une véritable fascination sur le spectateur. Certes on pourrait dire "tout est bien vu", oui, mais surtout, "tout est bien fait". A la perfection. Un chef-d’œuvre.
Quoi de plus difficile que d'adapter en film muet une pièce de thèâtre, qui plus est écrite par Oscar Wilder connu pour la flamboyance de son verbe ? Et pourtant, Ernst Lubitsch a réussi le défi haut-la-main. Non, seulement il l'a réussi mais ce n'est pas à une simple adaptation d'Oscar Wilde qu'on a affaire mais à une véritable oeuvre du réalisateur allemand. Il a bien compris la leçon de Chaplin avec son chef d'oeuvre méconnu "L'Opinion publique", c'est à dire laisser parler les gestes aussi petits soient-ils, en réalisant cet autre chef d'oeuvre. Tout n'est que finesse et élégance dans la mise en scène mais ces qualités ne servent qu'à masquer à peine la profondeur des personnages et les sentiments qui les animent. Les relations entre ces derniers vont même jusqu'à parfois créer des moments de suspense forts. Quand aux acteurs, surtout May McAvoy, Irene Rich et Ronald Colman, ils jouent avec un raffinement rarement égalé. Un joyau du Septième art qui prouve que même sans le dialogue, tout du moins le dialogue sonore, Ernst Lubitsch était déjà un grand.
Le film dénote avec ces contemporains par la qualité de sa réalisation, des images toujours soignées des enchainements propres et des acteurs qui n'en font pas des tonnes, après évidemment ça reste du muet.
Un chef-d'oeuvre à découvrir d'urgence ! Adaptation lègère et intelligente d'Oscar Wilde, ce film permet à la "Lubitch's Touch", d'être déjà présente par des idées visuelles élégantes. La finesse de "Trouble in Paradise", alliée à la délicatesse de "The Shop Around the Cormer" donne cet opus de jeunesse.
Quel film absoluement prodigieux ! j'en reste sans jambe. J'avais déja apprécié To be or not to be, mais là... là... telle Miou-miou dans Les valseuses j'ai envie de dire "Un pied... énorme !!" Et en plus effectivement, ça monte, ça monte, le rythme est merveilleusement articulé, mise en place, montée en puissance, dénouement. C'est extrêmement fin, sensible et drôle, c'est du caviar, le top du top, le meilleur du meilleur, the best of the best, la crème de la crème. D'ailleurs devant un tel chef-d'oeuvre j'ai décidé de me retirer: ce sera donc ma dernière cyber-critique.