Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Julien D
1 211 abonnés
3 461 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 10 septembre 2014
Les nombreux courts-métrages que Jim Jarmusch a réalisé depuis la fin des années 80, tous basés sur le concept d’une conversation autour d’une table en buvant un café et en fumant des cigarettes, sont enfin réunis et nous permettent de découvrir une pléiade de stars, aussi bien des comédiens fidèles au réalisateurs que des célébrités de la scènes musicales, filmés en pleine discussion anodine, souvent décalée et pleine d’autodérision puisque la plupart accepte de jouer leur propre rôle. Si ce concept de film à sketchs bavards ressemble trait pour trait à son Night on Earth, ici le réalisateur donne davantage d’ampleur à l’aspect esthétique de son œuvre grâce à une photographie en noir et blanc et une qualité des cadrages qui permettent de creuser une distance vis-à-vis des performances des excellents acteurs. Si tous les sketchs ne sont pas hilarants, l’ensemble est vraiment superbement écrit, réussissant à mêler des dialogues intelligents à des non-dits efficaces, et forment un ensemble artistiquement passionnant.
Difficile de se faire une idée et une critique de ce film qui n'est plus qu'un essai de style réalisé par Jarmusch. On pourrait croire que ce long-métrage est un ensemble de courts réalisés par des étudiants dans le cadre d'un thème sur le café et le tabac. Il est en fait un témoin, plutôt l'observateur que nous sommes tous dans les bars et cafés : des conversations sans fil conducteur, sans conflits. Seuls des renseignements sur les personnages nous sont donnés, il n y a pas vraiment d'histoires, on aurait voulu pour certains qu'elle finissent autrement. Le sketch Coogan/Molina, le plus long, contient à lui seul plusieurs histoires mais sans évolution. La mise en scène de Jarmusch est très bonne.
Une série de courts-métrages sans liens apparents où de nombreuses personnalités s'entretiennent autour d'un café/clope devant la caméra de Jarmush qui n'a pas fini d'envoyer valser les préceptes du cinéma pour nous montrer des oeuvres originales et intéressantes comme celle-ci...
Recueil de courts-métrages de ligne conductrice "Coffee and cigarettes" qui donne lieu à des facettes plus ou moins inspirées mais globalement décevantes. A part quelques bons éléments à droite à gauche (sauf le 1er!) mais le court avec les 2 rappers et Bill Murray qui est le seul moment où j'ai vraiment pris du plaisir (la scène coupée laisse deviner que c'est toujours dangereux mais probablement enrichissant aussi d'engager Bill Murray)
Un exercice de style extrêmement intéressant et captivant. Impossible à raconter, impossible à décrire, seule le visionnage peut permettre à quelqu'un de se faire une idée du film. Il n'y a aucune difficulté à regarder passivement ces discussions, ces débats, sans réel sens, sans réelle importance et inscrits dans aucun repère, tant les performances sont bonnes, et la manière de filmer de Jarmusch apporte un plus indéniable à la mise en scène. Une troupe de personnalité pour un film concept marquant.
Excellent. Tout ce que j'aime avec des têtes à têtes absurdes et des dialogues succulents. Bien évidemment, c'est inégal et on appréciera à des degrés divers les scènes, mais dans l'ensemble c'est du très bon, avec des apparitions de nombreuses stars qui se prêtent au jeu. Mention spéciale à Steve Buscemi et son complot contre Elvis ou Coogan et ses répliques absurdes : "J'aime les arbres. Il n'y en a pas assez je trouve. Quand j'écris, c'est recto et verso". Du grand Jarmusch.
Jim Jarmusch, c'est un de mes vieux fauteuils club préférés. Je suis ce type depuis que j'ai l'âge de ne pas m’intéresser qu'aux fusillades et à la couleur de la culotte de l'actrice principale. Parfois, il se passe un moment sans que je vois le bout de sa pellicule et pourtant, le sentiment de confort enfumé est intact. C'est justement cette remontée dans le temps que m'évoque Coffee & Cigarettes. C'est un film à sketchs. Des petites confrontations dialoguées autour d'un café et d'une clope. Le tout à été shooté au fil des différents tournages de Jarmusch, donc sur une dizaine d'années probablement, avec les comédiens avec qui il a bossé. C'est tranquille, fin, précieux, calme, modeste. Inégal aussi. Il y a de très chouette moments (le sketch avec Iggy Pop, celui avec Steve Buscemi, celui avec Molina, le tout dernier …) et d'autres plus faibles (sans être pénibles). C'est un peu le risque inhérent à ce genre d'entreprise. Bref, si tu aimes Jarmusch et son rythme bien à lui, Coffee & Cigarettes est pour toi, bien que ce ne soit pas son œuvre la plus forte.
Une belle suite de formats courts ayant un scénario commun : la rencontre de deux personnages autour d'une table de bistrot ou d'hôtel pour prendre un café et éventuellement une cigarette. Cette Production de 2003 regroupe les premiers épisodes Coffee and cigarettes I (1986), le II (1989) et le III en 1993. Jim Jarmusch a ajouté de nouveaux épisodes avec un coup de cœur ***** pour "Cousins" ou Cate Blanchett réalise une superbe prestation de jeu et de diction : la star blonde Catty s'entretient avec Shelly, sa "cousine" brune et envieuse. "Renée" est une séquence plutôt intéressante avec la belle et troublante Rene French seule à table. Des formats courts en tour de passe passe avec "Cousins?" joué par Alfred Molina et "No Problem" ou Isaach de Bankolé est en tète à tète avec lui-même. Une séquence moins marquante avec le spectaculaire et très technique "Jack shows me his Tesla coil" avec Jack & Meg White. La séquence "Delirium" est assurément extraordinaire avec GZA alias Gary Grice (The Genius) et RZA alias le rappeur Robert Fitzgerald Diggs qui discuttent de musique et de médecine, et Bill Murray le serveur fumeur.
En 2004, les gens pouvaient encore sortir et se rassembler dans un bistro, pour boire un coup et fumer un cigarette. Pauvres, riches, blancs ou noirs, jeunes et moins jeunes, tous trouvaient en ce café/cigarette, un point commun et un prétexte pour refaire le monde. Quelques années plus tard, ce formidable lien social a été coupé, sous de faux prétextes, par des instances désireuses de tout contrôler et de tout aseptiser. Le film de Jarmush est donc plus qu'un film à sketch réussi, au demeurant assez mineur dans la filmographie du ciénaste, c'est une pièce de musée.
De grands moments et des petites choses composent ce film de Jarmusch. Le café et les cigarettes faisant le lien entre chaque histoire croquant des moments de vie et nos travers.
Initialement, le concept Coffee and Cigarettes était simplement des courts-métrages réalisés de temps à autre, lorsque Jim Jarmusch s’attelait à la tache. C’est ainsi que l’on a pu découvrir, au fil du temps, quelques-uns uns de ses nombreux courts. Tout a commencé en 1986 avec le premier segment : "Strange to meet you" mettant en scène Roberto Benigni & Steven Wright, devant quelques tasses de café et pas mal de cigarettes ! S’ensuivra ensuite, en 1989, un second volet : "Twins" avec Steve Buscemi, accompagné du frère et de la sœur de Spike Lee : Cinqué & Joie. Puis, en 1993, un troisième et dernier opus : "Somewhere in California" avec les épatants Iggy Pop & Tom Waits, un film qui aura valu au réalisateur la Palme d’Or du court-métrage lors du 46ème Festival de Cannes en 1993. Par la suite, Jim Jarmusch a continué à réaliser des segments, jusqu’au jour où il s’est enfin décidé à tous les réunir dans un seul et même film, c’était en 2004. On découvre alors toujours sur le thème de la discussion autour d’un café et d’une cigarette, une pléiade d’acteurs et actrices, mais aussi musiciens, avec notamment Cate Blanchett, Alfred Molina, GZA, RZA, Bill Murray, Steve Coogan et bien d’autres encore ! Tous réalisés en noir & blanc, ces courts-métrages sont des perles alliant réflexion et humour, le tout aux côtés de personnalités fortes en gueule et marquantes. Un très bon moment en perspective !
On a beau bien aimer Jim Jarmusch, on est au final un peu déçu par cette suite très inégale de petites saynettes tournées au fil des années par les copains du cinéaste le plus "rock", jouant pour la plupart - tous ? - sous leur véritable nom. Car si l'on comprend, et partage de temps à autre, le plaisir que Jarmusch a eu de faire parler autour d'une tasse de café et de quelques cigarettes, des gens qu'il aime de sujets futiles - ou pas tant que ça - pour nous livrer au final un portrait façon puzzle de tous nos petits tics et travers, si le côté défilé de potes branchés peut aussi séduire (ou irriter, d'ailleurs), il faut bien reconnaître que Jarmusch enchaîne pas mal de sketches d'une insignifiance assez consternante… Jusqu'à ce que, vers la fin, quelque chose vienne transcender le mécanisme paresseux de "Coffee and Cigarettes" : les 10 minutes de plaisir fin et intense que l'on vit devant le duo Coogan - Molina nous rappellent qu'un (deux ici) bon(s) acteur(s) qui joue(nt) un texte bien écrit, c'est aussi du sacré cinéma !
Un film en noir et blanc avec des noirs et des blancs qui fument des cigarettes blanches et boivent du café noir et ça donne le film culte de Jarmusch avec des discussions toutes aussi insolites les unes que les autres. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 3/5