Avis sur Sous les Drapeaux, L'Enfer

Après "Guerre des gangs à Okinawa", Kinji Fukasaku délaisse le monde des yakuza pour celui de la Guerre du Pacifique, thème qu'il avait déjà abordé en coréalisant la grosse production "Tora! Tora! Tora!". Ici, le propos se veut davantage politique et se présente sous la forme d'une enquête agrémentée de nombreux flashbacks. L'intrigue prend pour point de départ une veuve de guerre recherchant la vérité sur la mort de son mari. Plusieurs pistes sont développées par la suite, interrogeant des notions comme le patriotisme, les rapports de force hiérarchiques, les limites à la souffrance humaine,... Le contenu de "Sous les drapeaux, l'enfer" est tout sauf vide et son réalisateur et ses scénaristes n'en font pas un film lisse et creux. Bien au contraire ! La mise en scène de Fukasaku est remarquable bien que je regrette un traitement parfois trop froid de son sujet.

Très beau film de Fukasaku. Sur un scénario original, il crée une oeuvre d'une grande sensibilité, avec une femme en recherche de vérité sur la mort de son mari. Une réalisation efficace et suffisamment intelligente pour ne jamais ennuyer le spectateur, le récit se suit avec intérêt. Un film profond, et malgré tout assez terrible sur les ravages de la guerre.

Film incroyable et sur plusieurs plans, la réalisation est incroyable, tantôt plan fixe dans le temps présent tantôt caméra-épaule (Fukasaku a engagé un cameraman de reportage) sur le front de la guerre avec ce grain si particulier, cette méthode signe selon moi le film qui fait entrer Fukasaku au panthéon des meilleurs réalisateurs japonais, la réalisation est un vrai travail de maître. Les nombreux flash-back nous guide dans cette enquête mais les passages dans le présent sont aussi d'une grande importance : que devient-on après la guerre ? Les villes nouvelles se bâtissent après l'horreur mais que reste-il de ceux qui ont survécu à l'horreur ? La veuve du sergent torturée est en pleine quête de la vérité sur la mort de son mari, on suit une véritable enquête qui nous balance de vérités en vérités jusqu'à la vraie vérité. On peut facilement qualifier ce film de "chef d'oeuvre" car d'après moi on attend ce stade après une performance sur la forme (réalisation,éclairage,mise en scéne,photographie,casting) et sur le fond et sur le fond on y trouve un film profond sur la guerre mais encore plus sur l'après guerre... Un grand film historique et une vraie leçon de e un film politique en somme, le film vous tiendra en haleine jusqu'à la résolution de cette enquête. Vous apprécierez le contraste entre une guerre violente et monstrueuse et le calme de l'enquête, ce film est tellement simple et riche à la fois et tellement maîtrisé que le terme de chef d'oeuvre lui colle à merveille. On ressort qu'avec une seule idée en tête : "la guerre c'est mal" et je comprend grâce à ce film le raisonnement d'une Miss France ! Et pour être plus sérieux celui des femmes qui voient leur mari partir vers l'enfer, l'enfer sur terre...

Un très beau film, douloureux, mêlant images noir-blancs des flashbacks, photos d’archives, arrêts sur images, docu, au montage et cadrage efficace, cru parfois, audacieux.

Ce film sonne comme un cri du coeur, une mise-au-point réfléchie et savamment orchestrée.
Mettant en scène également les sentiments amour, patriotisme, mêlés et forcément polymorphes sur la guerre, le devoir, le regret, la légitimité du pouvoir des gradés, la barbarie, le mensonge, le secret, d’état parfois, la mémoire, le souvenir, la colère, le désespoir.

Tout ceci est un prétexte au besoin de montrer, démontrer, l'absurde, le non-sens et l'hypocrisie de cette guerre au Pacifique (!). Incompréhension encore très palpable.

Le thème de la reconversion est très bien traité également, avec poésie parfois, humour rarement, vérités emblématiques, de la vision aussi du monde "moderne" (1972 tout de même) sur cet épisode de l’histoire du Japon (1 million de soldats morts hors-combat sur 3 millions au total).

Un film passionnant qui remet un peu les pendules à l'heure, intime de par sa bande-son musicale presque inexistante, qui remue et qui calme à la fois.