Votre avis sur Quatre étranges cavaliers ?

16 critiques spectateurs

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3,5
Publiée le 11 mars 2025
Dénonciation frontale du maccarthysme via une accusation mensongère portée le jour même de l'Indépendance, ce western souligne avec amertume la versatilité, la lâcheté, le grégarisme de la foule, autant que le puritanisme hypocrite de bigot(e)s bien moins respectables - malgré leurs allures - que la prostituée, loyale, courageuse, honnête (et disposant des meilleures répliques, entre sarcasme et lucidité). Cependant la personnalité de l'accusé (un John Payne insipide) évite le manichéisme, son comportement avec son ancienne amante laissant à désirer...tout en interrogeant le principe de la seconde chance - qui s'ancre également dans le code du cow-boy autorisé à tuer pour sa défense... Disposant d'un truand charismatique (un Dan Duryea au regard intimidant), l'intrigue efficacement condensée aurait encore accru son intérêt par une mise en scène plus dynamique - quoi que clairement symbolique et offrant un final plaisamment cocasse! Une satire agréable!
3,0
Publiée le 21 juin 2017
Plusieurs réalisateurs hollywoodiens chevronnés, tel Alan Dwan, incommodés par l’ambiance nauséabonde des procès pour anti américanisme orchestré par le sinistre sénateur McCarthy qui voyait un communiste sommeiller en chacun, décidèrent de dénoncer cette chasse aux sorcières. Dans SILVER LODE, Dwan se lâche carrément. Le méchant s’appelle McCarty (subtilement il manque une lettre, mais la phonétique est identique) et à les traits de Dan Dureya, acteur qui excelle dans les rôles de crapule. Il se sert d’un document pour tordre la loi, puis manipuler la ville entière. Cette transposition de l’hystérie MacCarthyste dans un western est habilement servie par un scénario qui fait la part belle aux rôles féminins avec une mention pour Dolores Moran qui interprète Dolly, une prostituée amoureuse et rusée, mais fidèle à l’homme qu’elle aime sans espoir, mais aussi sans rancune. A la fin elle apporte un faux télégramme, une manipulation chassant l’autre, véritable idée à tiroir, inédite dans un western. Au crédit également les travellings fluides de John Alton et un casting bien choisi. Au débit des dialogues bavards (surtout au début), mauvaise habitude des années trente dont le réalisateur n’a pas su se défaire. Egalement des scènes lourdement récursives qui ont permis à certains critiques US de comparer ce film au RASHOMON de Kurosawa (TV Guide), mais ils ont du abuser d’un produit à effets secondaires certains. Et enfin la musique de Louis Forbes, aussi pesante qu’un compactage de voiture à la casse. Tout cela bien sur atténue largement l’aura dont bénéficie ce film, le jugement semblant plus lié au fond qu’à la forme proprement dite. Quelque peu surestimé.
3,0
Publiée le 15 mai 2024
Pas de grands espaces ni de beaux paysages dans ce western qui se déroule entièrement dans la petite ville de Silver Lode.
Pas de suspense non plus sur la véritable identité de ces 4 étranges cavaliers car, même si Dan Ballard (interprété par John Payne) fait preuve d'une frustrante passivité à se défendre, on comprend de suite qui ils sont vraiment ou plutôt qui ils ne sont pas (la mine patibulaire de Dan Duryea y étant pour quelque chose...).
S'en suit un véritable jeu du chat et de la souris avec pas mal d'échanges de coups de feu dans la ville et les inévitables retournements de veste de la population (tout d'abord totalement acquise à la cause de Ballard puis se retournant contre ce dernier au fur et à mesure des éléments accablants qui s'accumulent inlassablement et inévitablement contre lui).
Malgré tout, un semblant de suspense parvient à s'installer et la relative courte durée du film permet d'apprécier à sa juste valeur ce western essentiel dans la filmographie d'Allan Dwan.
3,5
Publiée le 19 décembre 2011
Astucieux western de série B qui dénonce sans en avoir l’air la chasse aux communistes présumés qui sévissait à Hollywood à l’époque (le méchant s’appelle d’ailleurs McCarthy). Avec peut de moyen, Allan Dwan dynamise au maximum sa mise en scène par l’inventivité, comme en témoigne cet excellent plan séquence où le héros traverse la ville sous les coups de feu avant de se refugier en haut d’un cloché.
3,0
Publiée le 7 novembre 2022
A. Dwan cinéaste qui participa à la naissance du cinéma est alors à la fin de sa carrière ( il approche les 70 ans) lorsqu'il met en scène ce western aujourd'hui mythique dans les rangs de la cinéphilie.

Le sujet a été traité et le sera de nouveau après ces " 4 étranges..." ; il s'agit de l'histoire d'un homme seul, accusé à tort, face à une communauté qui ne lui vient pas en aide et se tourne vers celui quelle croie le plus fort par peur, manque de courage ou bêtise.

Les westerns qui ont abordé le sujet, ont laissé quelques chefs d'œuvre, tels " le train sifflera trois fois" de Zinneman ou "Rio Bravo " de Hawks.

Il est tentant d'y associer " les 4 étranges..." qui s'inscrit dans cette veine inspiratrice, que ne renierait pas Gustave Le bon et sa " psychologie des foules".

Pourtant, si l'opus de Dwan trouve des ressorts scénaristiques comparables aux références précitées, il faut reconnaître que malgré toute la bienveillance qu'on accorde au réalisateur de " deux rousses dans la bagarre" (excellent), " quatre étranges..." souffre de plusieurs défauts.

Ces derniers ne me permettent pas de le situer au même niveau de perfection que les références citées plus haut.

Les manquements scénaristiques sont beaucoup trop grossiers et font défaut à un film qui manque de fluidité et beaucoup trop de vraisemblance.

Le casting n'est pas formidable, même si D.Durya dans son rôle de méchant est particulièrement convaincant et que la distribution féminine est loin d'être inintéressante.

La photo pourtant signée John Alton, laisse à voir un western urbain, en couleurs, presque exclusivement filmé en intérieur, au milieu de décors pas exceptionnels.

La première partie est sans doute la plus intéressante, avant que le basculement s'opère de façon discutable.

Cependant, malgré ces réserves, les amateurs du genre ne le manqueront pas, sans en attendre toutefois un film d'un standard aussi extraordinaire que celui qu'on lui prête le plus souvent.
3,5
Publiée le 23 décembre 2023
« Quatre étranges cavaliers », un titre étrange pour un western atypique qui débute par l'arrivée en ville de quatre officiers de police menés par un marshal en chef assez inquiétant qui adopte davantage des comportements de mauvais garçon que de représentant de la loi. Ce marshal est interprété de manière épatante par Dan Duryea, qui excelle dans le mensonge et la manipulation. En opposition, un accusé plutôt passif et apathique dans sa défense (John Payne) se retrouve acculé à cause d'une série de circonstances fortuites et décide donc de riposter. Le véritable intérêt de ce film réside dans l'opposition manichéenne entre le mensonge et la sincérité, qui se règle dans un bain de sang généralisé et une population manipulable er hystérique, prête à lyncher l'un de ses concitoyens. La morale est sauve et la justice triomphe. Le méchant est si méchant et le gentil si gentil qu'on en vient à penser que l'opinion publique est véritablement stupide. Une mention spéciale à Dolores Moran, le personnage féminin qui apporte une touche de sympathie rare dans cette histoire. Une bonne série B, guère ambitieuse, mais bien rythmée. Retrouvez mon amour du Far West dans les romans WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).
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