Que Panaït Istrati (1884-1935) ne soit plus guère connu en 2010, cela se conçoit aisément, à considérer la rareté culturelle qui étrangle la généralité de nos contemporains, et d'ailleurs aussi les hommes qui les ont précédés - depuis grosso modo les années 50/60.
Alors, nulle surprise à lire le bancal synopsis de "Codine" donné ici par allociné – même si l’on peut se demander où le rédacteur de corvée ce jour-là a foutre bien pu aller pêcher ses divagations…
Corrigeons donc, et disons que "Codine"est un film particulièrement fidèle au roman éponyme qui l'a inspiré et dont l'histoire se passe effectivement, à la fin de l'autre siècle, à Braïla, ville sur le Danube à l'est de la Roumanie [1].
Henri Colpi a repris tous les personnages d’Istrati, et son scénario est pour ainsi dire à l’identique du texte du roman – ce qui a été facilité par le fait que celui-ci est en réalité une longue nouvelle.
C’est une authentique tragédie que cette histoire d’une amitié entre un jeune garçon, Adrien Zograffi, et un ex-détenu, Codine, géant que chacun craint sans jamais le respecter - et en le haïssant le plus souvent. Même son "frère ce croix", le sinueux Alexis, finira par le trahir. Seul l’enfant l’aimera, à sa manière, franche et entière – mais hélas trop tard.
Chose rarissime, et qui mérite donc d’être notée : le film est tout aussi beau que le livre.
Au lieu de rééditer, par camions, des navets sans aucune saveur, les boites de DVD feraient bien de se pencher sur cette œuvre magnifique.
Platypus, Montparnasse, holà!!
[1] Ce "effectivement" pour rendre justice à petitlapin.