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jroux86
7 abonnés
46 critiques
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3,5
Publiée le 5 février 2022
Superbe scène où Domenico (Sandro Panseri), fraîchement embauché et attendant d’être appelé pour rencontrer son contremaître avec d’autres apprentis, découvre que Magali (Loredana Detto) a été engagée elle aussi (ils se sont rencontrés lors de l’examen de recrutement). Arrivée un peu après lui dans la salle d’attente, celle-ci se rend également compte de sa présence et, dans le silence un peu lourd qu’impose la situation - de tout jeunes employés qui ne savent pas encore dans quel service ils vont travailler -, se met à le regarder à plusieurs reprises, à la dérobée. Elle se tient debout devant une fenêtre dont les stores sont baissés, et on ne sait si la lumière blanche inondant le cadre provient de sa beauté juvénile ou des rayons du soleil traversant le rideau métallique. De manière assez classique, la caméra adopte le point de vue de Domenico, assis à l’autre bout de la salle. Aussi les regards de Magali sont-ils autant adressés à lui qu’à nous, et diffusent un trouble envoûtant dans cette salle remplie où règne le silence. On pense au regard caméra de l’unique plan filmé de La Jetée (Chris Marker, 1962), sorti peu de temps après. Loredana Detto, magnifiquement filmée, est devenue la femme de Ermanno Olmi ; ceci expliquant peut-être cela.
Il ne faut pas confondre "pureté cinématographique" et "vide scénaristique". En regardant les pérégrinations de Domenico, on ne peut s'empêcher de penser à Antoine Doinel, mais en moins bien et avec encore moins de dialogues ou d'enjeux dramatiques. J'ai trouvé ce film lent/long... Et pourtant j'aime la modernité, j'aime le vide, notamment lorsqu'il est filmé par Antonioni, mais ici, la mayonnaise n'est pas montée
Quelques séquences de la vie d'un jeune garçon timide qui cherche et trouve un emploi dans une grande entreprise. Amoureux d'une jeune collègue, mais rien ne se passera et se vie continuera ainsi, terne. Assez bon film, intéressant surtout par le traitement cinématographique du propos, sorte de film néo-réalisme italien. C'est bien filmé et bien vu sur la société de l'époque et les jeunes italiens. Cela annonce un peu la renouveau du cinéma tchèque auquel il fait penser. (cf. l'as de pique, les amours d'une blonde), mais ici il manque de l'humour, et il reste le désenchantement.
Le film est à l'image de la fête de fin d'année des collègues de bureau: une longue déception. C'est cruel pour le jeune et pour les spectateurs qui attendent tous cette jeune femme pour distraire notre ennui. Le réalisateur n'a pourtant pas voulu faire un film d'amour mais un film sur la désillusion: celle de l'homme qui est la proie du système dans lequel il s'est jeté "pour la vie". Les sourires sont rares et tout ce qui bouge autour de lui n'est que vaine agitation: les longues marches dans les couloirs, les travaux bruyants....On aurait tant aimé succomber aux charmes de cette jeune femme qui aurait promis au héros un avenir plus radieux mais on termine pratiquement sur le même visage triste dans le lit avant de se lever......
Rah, j'ai cru que ça pourrait être excellent, et en fait je le trouve juste "bon". Le début est pourtant vraiment très bon, moi je pense que j'aurais aimé qu'on continue sur la veine première, sur l'entrée dans le monde "des grands" de ce jeune homme. Il fait soudain ses premiers pas dans la vie professionnelle - et aussi affective - et on le sait complètement à la rue par moment. J'ai trouvé ça vraiment touchant et intéressant. La seconde partie s'enlise un peu je trouve, c'est pas mauvais mais elle est moins bonne à mon sens. Mais bon, c'est filmé avec soin, c'est joli à voir et c'est bien foutu, donc ça reste un bon film.
D'emblée Ermanno Olmi sait captiver le spectateur par sa magnifique photographie noir et blanc. Puis, c'est au tour des acteurs de se révéler avec leur jeu naturel et tout en fraîcheur. La mise en scène et le scénario sont d'une rare intelligence, tout en subtilité et finesse. Le film décrit l'ennui et la déshumanisation des travailleurs dans la grande entreprise, travailleurs enfermés dans des routines qui ne permettent même pas de satisfaire leurs plus élémentaires besoins sociaux. 50 ans plus tard comme 35 ans plus tôt dans Métropolis on s'aperçoit des limites de l'émancipation par le travail même si bien des détails ont changé (l'outil de travail, la cigarette etc.). Il Posto tire le meilleur du néoréalisme et de la nouvelle vague pour une satire sociale implacable.
Assurément le meilleur film du festival. Ça ne fait que deux films néoréalistes italiens que je vois mais je reconnais déjà au genre une très grande pureté cinématographique. Il Posto est un grand film, peut-etre même un chef d'œuvre, ne serait-ce que pour le regard particulièrement juste qu'il pose sur l'adolescence à travers son personnage principal (magistralement interprété au demeurant). On y retrouve aussi une très grande détresse morale et sociale et une sensibilité qui si elle ne raccordera pas tout le monde, mérite d'être mentionnée.
Joli film réalisé par Ermanno Olmi en 1961, L’emploi porte la patte de son metteur en scène par la simplicité de son scénario et l’emploi d’acteurs peu connus, encore inexpérimentés, donnant à leurs personnages un naturel rare. Ainsi, le personnage principal est hyper attachant, par sa timidité et sa position de spectateur dans la vie, un peu paumé. C’est un type pas convaincu par son avenir et sur la nécessité de travailler dans un bureau. Il trouve une échappatoire, malgré sa timidité, en rencontrant une fille qui s’intéresse à lui. Aux scènes montrant le ridicule de la bureaucratie, très amusantes et cyniques, se succèdent des moments de bonheur pour notre héros, qui gambade dans les rues de Milan. Mais la fin, assez cruelle, remet Domenico face à sa machine à écrire, seul. En très peu de mots, avec une mise en scène assez rythmée, Olmi livre un beau film sur la difficulté de faire quelque chose de sa vie.