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benoitparis
109 abonnés
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4,5
Publiée le 6 décembre 2011
Dans la veine quasi-documentaire du film noir, où la mise en scène du fonctionnement de la police donne le tempo de l’action. C’est une des plus belles réussites du genre à la fin des années quarante, avec un scénario basique, qui repose sur la traque d’un tueur de policier solitaire, psychopathe et très malin, mais remarquablement mis en scène (A. Werker avec la collaboration d’A. Mann) et formidablement interprété, au premier chef par R. Basehart dans le rôle du criminel. Le film offre quelques scènes d’Anthologie (le meurtrier s’extrayant seul une balle, la poursuite finale dans les égouts de Los Angeles) qui ont inspiré des séquences similaires dans des films ultérieurs (Le troisième homme par exemple, avec les Orson Welles traqué dans les égouts de Vienne). Incontournable pour les amateurs de films noirs.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Hollywood a fortement contribué à l'effort national en produisant au kilomètre des films de propagande pas toujours très inspirés mais sensés favoriser l'engagement patriotique. Cette ferveur militante comme une habitude prise se poursuit dans les années 40 à travers les films noirs et policiers. Mann comme Dassin et Kazan a participé avec bonheur à ce cinéma engagé dans l'éloge sans réserve de la police dont Hollywood veut démontrer avec force que comme l'armée à l'extérieur, elle protège les citoyens des dangers qui les guêtent à l'intérieur du territoire. "Il marchait la nuit" est sans doute celui qui va le plus en avant dans l'apologie des forces de police. En effet le tueur joué par Richard Basehart n'a rien d'un serial killer habituel et à priori aucun indice ne permet de le rattacher au meurtre du policier commis à l'entame du film. Il va donc falloir que la police face preuve de tout son sens de l'organisation et recourt aux méthodes scientifiques embryonnaires pour finir par coincer dans les égouts de la grande ville ce tueur qui ressemble à monsieur Tout le monde. Bien sûr comme dans tous les films de ce sous-genre, la voix off enthousiaste rythme l'action pour notre plus grand bonheur, insistant sur l'immensité de la cité qui assimile la traque du tueur à chercher une aiguille dans un botte de fouin. Mann ne dépare pas face au grand Jules Dassin dont "La Cité sans voiles" reste malgré tout inégalé. Là où Dassin dressait un portrait ciselé du flic en charge de l'enquête grâce à la prestation chafouine de Barry Fitzgerald, Mann s'attarde davantage sur le tueur psychopate joué par un Richard Basehart terrifiant de froideur et de banalité. A noter les scènes impressionnantes où l'on voit Basehart disparaître dans les bouches d'égoût dont on peut se demander si elle étaient réellement aussi béantes à l'époque. Si les westerns de la deuxième partie de carrière de Mann ont bâti sa réputation, il est urgent de réhabiliter ses petits films des débuts qui montrent comment le talent et le savoir faire peuvent s'accommoder d'un manque de moyens évident. A savourer de toute urgence.
Meilleur film policier du festival du film de Locarno en 1949,je m'attendais à beaucoup mieux.Il y a vraiment des dizaines de films noirs supérieurs à celui-ci qui démarre bien puis s'éteint complètement pendant une heure.Le héros,si l'on peut s'exprimer ainsi; est totalement insipide ,son petit chien étant beaucoup plus intéressant.Les 2 * sont pour la fin qui est particulièrement bien filmée dans les égouts de L. A.C'est tout,je crains que ce film ne laisse pas beaucoup de souvenirs. t.
Un polar qui se révèle au final bien décevant. A l'exception de l'atmosphère nocturne, bien rendue, ce film policier n'a rien de froncièrement original, que ce soit par sa mise en scène ou bien par son scénario. En effet, le film ne se place que très rarement du point de vue de l'assasin, si bien que l'on e comprend ni très bien ses motivations, ni très bien la complexité de son paersonnage. Werker semble en effet beaucoup plus intéressant de se placer du point de vue des bons gros policiers, bien entendu tous très intelligents, très efficaces, très aimables, et très respectueux de toute la population (réalisme urbain, quand tu nous tiens.) En plus de cela, une narration ronronnante qui continue de nous conter les exploits de ces héroïques policiers de cette enquête (en effet tiré d'une histoire vraie.) A partir de ce moment-là, inutile alors de chercher quelconque réel intérêt à l'ensemble du film, qui s'oublie bien peu de temps après son visionnage.
Malgré un début un peu fastidieux avec le côté documentaire le film se développe avec une ambiance de chasse à l’homme très réussie, la tension devient palpable, les dialogues s’estompent et seule la traque du loup solitaire subsiste. Pas mal
Je devais avoir 7 ans quand j'ai vu ce film dont je gardais deux souvenirs : le personnage principal extrayant lui-même la balle qui l'avait blessé, et la poursuite finale dans les égouts. Partant de là, sa vision aujourd'hui relevait plus de la nostalgie que de la cinéphilie. Et pourquoi, alors que tant de films noirs américains de cette époque ont bénéficié de nouvelles sorties, celui-ci , auréolé d'un prix et qui avait connu un certain succès en France, n'avait quasiment jamais été re-projeté depuis le début des années 50 ? Passé le plaisir de retrouver ce souvenir d'enfance, j'essaie d'appréhender objectivement le film. Et finalement, je crois qu'il a plutôt mal vieilli ; il a bénéficié à sa sortie de l'engouement pour ce cinéma policier américain, dont le public français avait été privé plusieurs années, et qui, dans le cas présent aussi, montrait une certaine habileté narrative et savait utiliser une ambiance nocturne. Mais les limites de IL MARCHAIT LA NUIT apparaissent aujourd'hui évidentes : maladresse du prologue qui semble trop long alors que..., mise en scène peu inventive, apologie de la police qui fait plus propagande que réalisme, le spectateur n'est jamais véritablement accroché. Si je rapproche ce film de LA CITE SANS VOILES de Jules Dassin, mêmes époque et décor urbain, la comparaison est accablante pour IL MARCHAIT LA NUIT. Alors, surestimé lors de sa sortie ? certainement ; visible quand même mais seulement pour qui est vraiment passionné par le cinéma noir américain de cette époque ; je comprends l'indifférence ou l'oubli des autres.
Dans un magnifique Noir et Blanc le film débute avec un drame qui paraît comme un banal fait divers, sauf qu'il est inspiré d'un événement véridique et que le film prend le parti pris assumé et annoncé de prendre le point de vue policier dans un style quasi documentaire. Si l'affaire Erwin Walker est une référence claire, c'est surtout l'occasion de montrer les prémices de la Police scientifique et l'évolution de la police judiciaire. Par contre, il manque au casting des acteurs plus charismatiques, pas un seul policier n'attire l'oeil ou un quelconque intérêt tant ils sont tous interchangeables. Mais le plus décevant reste pourtant la personnalité du "méchant", Davis Morgan/Basehart reste incompris car on apprend rien de lui ni sur lui alors que le biopic de Erwin Walker ouvre des portes passionnantes. Dommage... Mais le film tient merveilleusement la route, après une partie enquête, où le jeu du chat et de la souris montre aussi une partie enquête inédite pour l'époque, puis termine sur une dernière partie qui offre quelques séquences d'anthologie avec l'assaut final (ou presque !) et la poursuite dans les égoûts de la ville qui auront notamment et certainement inspiré Orson Welles pour "Le Troisième Homme" (1949). Un film qui mérite qu'on s'y attarde et qui mérite de sortir de l'ombre. Site : Selenie.fr
Si « He Walked by Night » (Il marchait la nuit) démarre sur les chapeaux de roues, la mise en place de l’enquête somnole et le spectateur avec. Heureusement, le déroulé accélère au fur et mesure et offre une fin haletante et visuellement marquante dans le réseau souterrain de L.A. où John Alton s’en donne à cœur joie. Si visuellement le film ne souffre d’aucune critique, la mise en scène inégale et le montage relâché du début, montrent bien ce qui appartient à Mann ou non. De même la direction d’acteur fait ce qu’elle peut avec un scénario qui n’explore aucun des aspects psychologiques du tueur. Par conséquent aucun indice ne vient éclairer ses motivations, faisant apparaître sa démarche criminelle comme purement gratuite. Cet aspect manichéen, placé uniquement côté police, peut faire penser que seule la moitié de l’intrigue est filmée et que le fait de payer place entière est un abus. Ce n’est clairement pas un grand film, s’extrayant seulement dans les dernières vingt minutes de la catégorie fruits et légumes, rayon navets. Meilleur film policier du Festival de Locarno 1949 ? Sérieusement ? Face à « Cry of the City » de (La Proie) de Robert Siodmak qui me paraît tirer dans une tout autre catégorie.
Une série B assez plate. D'un manichéisme assez affligeant, le film se veut une glorification de la police (on a même droit à une justification des rafles de masse !) ces braves gens sont courageux, malins comme des singes, trouvent toujours les méchants et évidemment n'ont aucune brebis galeuse dans leur rangs. Les acteurs policiers n'ont dans ce film ni charisme ni intérêt. Le film s'enfonce parfois dans la lourdeur (la scène du portrait-robot). Reste le personnage du tueur à propos duquel on aurait aimé en savoir davantage. La scène finale dans les égouts est peut-être bien filmée mais manque cruellement de suspense, puisqu'on sait pertinemment comment tout cela va se terminer. A sauver la bonne idée de la voiture bloquant la sortie des égouts et le rôle du petit chien.
Polar noir classique, style semi documentaire et voix off, du tout bon. Le film démarre sur les chapeaux de roue, traine un peu en son milieu et finit par une scène hypnotique de chasse à l'homme dans les égouts.