Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
ronny1
40 abonnés
913 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 29 mai 2018
Pour son deuxième film « Gioventù perduta » (« Jeunesse perdue »), Pietro Germi qui a conçu l’histoire originale, s’est aidé de Mario Monicelli à la fois comme scénariste et comme assistant réalisateur, parmi quelques autres. C’est l’histoire d’un braquage qui tourne mal et d’un flic infiltré amoureux de la sœur de l’assassin, étudiant peu assidu et revenu de tout, dont on se demande d’ailleurs où il était parti ! La pellicule remarquable de Carlo Montuori, la musique de Carlo Rustichelli ainsi que la précision de la réalisation (résultat d’un script très travaillé) ne parvient pas à masquer les faiblesses du scénario à savoir l’absence complète de fond et un style hésitant en permanence entre drame italien et film noir américain. Peut être le résultat d’une écriture scénaristique à six auteurs. La partie drame bénéficie d’un casting de qualité avec Massimo Girotti, Carla Del Poggio (une star surestimée de l’époque) et jacques Sernas dans le rôle du méchant, aussi détestable dans le dédain glacial que dans le charme meurtrier. Les seconds rôles sont également épatants avec une mention pour Diana Borghese, la chanteuse (Cate Blanchet lui ressemble) et Franca Maresa en douce et innocente victime. Son assassinat est un des moments révoltant et fort du film. Au total, un peu mieux que l’ordinaire, mais une des réalisations les plus faible du cinéaste qui n’arrive pas à se hisser au niveau des films noirs américains qu’il admirait tant. Un remake encore plus faible sera réalisé par Ken Hughes en 1953 : « Black 13 ». Germi reviendra dans un vrai film noir « La citta si difende » (« Traqué dans la ville » trois ans plus tard, nettement plus abouti.
Toute la vitalité du cinéma italien d’après-guerre, ici encore dans une déclinaison de Film Noir parsemée de touches néo-réalistes . Belle réussite pour ce second film de Pietro Germi qui s’affranchit avec brio d’un exercice de style maniériste en évoquant en arrière-plan, au sortir de la guerre les conditions de vie d’une Italie hagarde et titubante.