Troisième volet plus faible de la saga des Re- animator, on baisse encore d’un cran en termes de qualité, même si le film n’est pas dépourvu d’argument.Le casting d’abord m’a paru d’une aussi bonne tenue que les précédents films, même si l’absence d’Abbott se fait sentir. Combs est de retour, et comme on pouvait s’en douter il n’a pas baissé reprenant avec le même plaisir évident son personnage, surement le plus mémorable de sa carrière de docteur West. Autour de lui gravite un Jason Barry qui prend la place d’Abbott, et qui ne démérite pas, bien que plus transparent, et surtout trop proche de l’assistant précédent. Il aurait été bien d’introduire un rôle plus différent. Néanmoins le reste est à la hauteur, avec notamment l’étonnante Elsa Pataky, qui trouve pleinement sa place, et le directeur de la prison qui est tout de même bien mémorable. Au final, j’ai été séduit.Le scénario a des bonnes choses et de moins bonnes choses. Parmi les bonnes indéniablement le choix des lieux qui permet d’introduire de belles nouveautés. Le film dispose aussi d’un rythme efficace, avec une introduction en matière solide, et disons que l’ensemble mêle encore bien humour (quoique plus lourd que dans les deux films antérieurs) et horreur. Maintenant il faut avouer que le scénario, s’il a un bon point de départ vire assez vite au n’importe quoi, prétexte à une succession de scènes disparates, qui n’a pas du tout la cohérence des deux films antérieurs. Clairement Yuzna a articulé son film comme une suite de scénette, mais ça manque de liant, hormis les expériences de West. Le film vire aussi franchement à la comédie, ce qui pourra tendre à décevoir ceux qui espérer un vrai film d’horreur, et le film qui ne fait plus référence à des classiques littéraires comme les 2 autres Re-animator se démarque du coup aussi de ses prédécesseurs.Visuellement Yuzna nous sert une mise en scène efficace et enlevée. Rien à redire là-dessus, le réalisateur garde la recette qui marche, avec de l’horreur, un soupçon d’érotisme, et une exploitation, correcte mais pas exceptionnelle cependant des décors. Ceux-ci n’ont rien de transcendant, mais pour une prison c’est tout à fait convaincant. Néanmoins l’ambiance n’est pas assez travaillée, et malgré quelques efforts, notamment dans la geôle avec la chaise électrique, l’ensemble n’a pas une atmosphère très prenante. Les effets horrifiques sont toujours au rendez-vous, avec des idées nouvelles. C’est un peu plus racoleur, dans un style qui pourra rappeler Piranha 3d notamment, mais c’est bien introduit par Yuzna. Les effets sont réalisés à l’ancienne, et c’est je crois une bonne chose pour garder un film conducteur à la série. Musicalement aussi on retrouve le même style, avec un générique qui ne déroge pas au style des deux précédents métrages.Ainsi Beyond Re-animator se tape une critique franchement très basse par rapport aux deux films antérieurs. C’est vrai qu’il est tout de même très brouillon, et qu’il se suit du coup sans une passion réelle, malgré les efforts de Yuzna pour donner un métrage fun et punchie. Néanmoins on est loin du nanar prévu, ou du navet, avec un style qui a évolué, mais bon le temps s’est écoulé n’est-ce pas, non sans pour autant conserver des références bienvenues aux débuts de la saga. Après, il est clair que si un quatrième film doit voir le jour, il va falloir améliorer pas mal de choses pour éviter de plonger encore un peu plus.