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    Le Messager
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 182 abonnés 4 175 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 24 avril 2024
    « Le Messager » de Raymond Rouleau sorti sur les écrans en 1937 alors que Jean Gabin a déjà à son actif des films comme « La Bandera » , « La Belle Équipe », « Les Bas-Fonds », « Pépé le Moko » et « La Grande Illusion », est un peu comme une verrue disgracieuse s’étant installée en plein milieu d’une demi-décennie prestigieuse. Raymond Rouleau acteur/réalisateur belge porte à l’écran la pièce de théâtre éponyme d’Henri Bernstein parue en 1933. Le propos de celle-ci quoique peu crédible n’est pas sans intérêt, spoiler: montrant comment un jeune homme romantique à la structure mentale très friable finit par être le jouet d’un couple au milieu duquel le hasard l’a malheureusement placé. Concours de circonstances très artificiel uniquement construit pour amener un dénouement « tire-larmes » dont le public raffole
    . La pièce jouée dès 1933 au Théâtre du Gymnase, fut en effet un succès avec Gaby Morlay en vedette. L’actrice déjà expérimentée alors au sommet de sa gloire est naturellement choisie pour incarner sur l’écran Marie, la toute nouvelle secrétaire de la femme de Nicolas Donge (Jean Gabin), gestionnaire d’une société appartenant à son épouse. « Love at first sight » comme on dit en anglais, le patron lui demande sa main dès le lendemain et séance tenante divorce sans aucune compensation de la part de sa riche épouse (Betty Rowe) dont il a contribué à développer la fortune. Claude Lelouch n’aurait pas fait mieux !
    C’est malheureusement ce postulat de départ tonitruant par ailleurs très mal filmé par Raymond Rouleau qui va plomber tout le reste du film. Comment en effet imaginer que celui qui vient de tenir dans ses bras Anabella, Mireille Balin, Viviane Romance et bientôt Simone Simon ou Michèle Morgan, puisse envoyer tout balader en une seconde après avoir vu Gaby Morlay de onze ans son aînée et dont il faut bien se rendre à l’évidence que son charme n’avait rien de ravageur. Difficile d’y croire en effet pour le spectateur alors que Jean Gabin seulement âgé de 33 ans n’a visiblement par l’air d’y croire lui non plus. Dès lors l’histoire dont les ressorts sont si fragiles ne peut plus tenir. Jean Gabin fantomatique comme désincarné ne parvient pas à surmonter ce rejet. Il reproduit pourtant à l’identique certaines de ses expressions et intonations célèbres qui le voyait littéralement se consumer face à l’incendiaire Mireille Balin. Mais quand ça ne veut pas ! Acteur plus que comédien comme il l’a toujours revendiqué, Gabin montre ici qu’il a un besoin impératif de croire en ce que les dialogues lui font dire. Raymond Rouleau à la réalisation plus qu’approximative semble avoir pris acte de cet état de fait, ne parvenant pas à filmer un seul baiser de ces soi-disant amoureux fous qui seulement une heure après leur mariage semble déjà sur le point de publier les bans pour leurs noces d’argent. Le naufrage est en route. Gaby Morlay dont le jeu un peu académique a besoin de s’appuyer sur celui de son partenaire, semble de son côté souffrir le martyr dans la situation peu enviable qui est la sienne.
    Le départ du jeune marié pour diriger une mine d’or en Ouganda en carton-pâte, filmée dans les studios de la Victorine à Nice, pour se remettre de ses émotions ne va rien arranger à l’affaire. Les clichés coloniaux assez simplistes et navrants s’enchaînent, voyant Jean Gabin boire le calice jusqu’à la lie tout comme son personnage enfile les bouteilles de whisky pour oublier sa chère et tendre qui lui envoie des microsillons sur lesquels elle lui exprime en vers, tout son amour. Cerise sur le gâteau, l’adjoint sur place de Nicolas Donge est un jeune ingénieur novice joué par Jean-Pierre Aumont qui lui aussi va tomber sous le charme de Gaby Morlay. Mais cette fois-ci rien qu’à la vue d’une mauvaise photo ! Le hic c’est que le tout jeune Aumont a lui 18 ans de moins que Gaby Morlay ! Mais bizarrement, le novice sera plus convaincant qu’un Gabin K.O à qui c’était vraiment trop demander. spoiler: Seule la fin très dramatique où Gabin en colère se reprend soudainement
    , parvient à sauver quelque peu cette très hasardeuse entreprise du naufrage complet.
    Ce navet, il n’y a malheureusement pas d’autre terme qui convienne, aura au moins le mérite de démontrer à ceux qui en doutaient que le jeu de Gabin sujet à moult discussions et controverses reposait sur une alchimie intime très complexe qui explique sans doute pourquoi l’acteur aimait tant s’entourer d’acteurs, réalisateurs, scénaristes et techniciens qu’il connaissait parfaitement. Ce n’est sans doute pas un hasard s’il avait repris à son compte la maxime d’Henri-Georges Clouzot : "Un bon film c’est premièrement une bonne histoire, deuxièmement une bonne histoire et troisièmement une bonne histoire". Dans cette triste aventure, il faut surtout plaindre Gaby Morlay qui avait triomphé seulement quatre ans auparavant sur les planches. Mais au théâtre le spectateur n’est pas à même distance et les gros plans n’existent pas. Enfin il ne faut pas oublier de signaler la très courte apparition du tout jeune Bernard Blier en chauffeur de taxi au tout début du film. Il aura ainsi la chance de ne pas avoir pris la tasse comme son futur complice Jean Gabin.
    serge d
    serge d

    3 abonnés 42 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 décembre 2019
    film magnifique avec un gabin exotique en militaire dans une ambiance africaine. Une histoire d'amour à voir
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    753 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 21 mai 2014
    Hormis la bonne performance de Jean Gabin, je ne vois pas d’autre qualité concernant ce mélodrame français. La réalisation que l’on doit à Raymond Rouleau n’est franchement pas fameuse, car elle s’avère particulièrement datée, Gaby Morlay est particulièrement fade dans son interprétation et l’histoire qui parle d’un agent colonial qui devient l’amant de l’épouse de son chef n’a rien de franchement palpitante. Une belle petite déception concernant ce long-métrage que je me faisais pourtant une joie de découvrir.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 15 mars 2014
    Pas si mauvais que ça mais le rythme est haché et le scénario bien mal maitrisé.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 726 abonnés 12 426 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 7 mars 2014
    "Le messager" ne marquera pas d'une pierre blanche ni la filmographie de Jean Gabin ni l'histoire du cinèma français! 1935: "La Bandera" de Julien Duvivier ; 1939: "Le jour se lève" de Marcel Carnè! Entre ces deux dates, des films qui marquent d'une manière significative le 7ème art dans l’une des pèriodes les plus prestigieuses de sa carrière: "Pèpè le Moko", "La grande illusion", "Quai des brumes", "La bête humaine"...et ce film très datè de 1937 que l'on peut qualifier comme mauvais dans l'oeuvre de Gabin qui se laisse pourtant sèduire par un scènario anodin: l'adjoint d'un agent colonial devient l'amant de la femme dèlaissèe de son chef! Tirè par Marcel Achard d'une pièce de Henri Bernstein et mis en scène par Raymond Rouleau (futur metteur en scène des "Sorcières de Salem"), "Le messager" ne sort jamais du lot! Bernstein, que son père admirait tant! Est-ce le souvenir de cette admiration qui a incitè Gabin a dire oui ? Peut-être, et peut-être aussi la conscience qu'il lui faut maintenant se renouveler! Le reste de la distribution, Gaby Morlay et le juvènile Jean-Pierre Aumont, acheva de donner à ce drame conventionnel une patine qui dèroute à la fois la critique et le grand public de l'èpoque! On notera une petite figuration de Bernard Blier en chauffeur et de Lucien Coëdel en agent...
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 3 mars 2014
    Une histoire d'amour malheureuse comme il y en a eu tant jusque dans les années 1950 dans le cinéma français. Si le film garde encore un peu d'attrait à ce jour, c'est par la présence de Jean Gabin, qui était dans sa période de séducteur. spoiler: Ici, il joue le personnage de monsieur Dange, homme prospère qui vie une existence confortable auprès de sa femme mais il va tomber amoureux de sa secrétaire, de là les ennuis commencent, il divorce en abandonnant tout pour épuiser son amour. Mais son ex-femme ne le laisse pas vivre son existence libre, et par ses relations, lui empêche de pouvoir travailler. Obligé pour pouvoir continuer à vivre, il accepte un poste de directeur d'exploitation minière en Afrique. Difficile condition qui le conduise à boire. Un jour, un jeunot sera muter et deviendra son bras droit. La détresse et l'isolement, le rendront amoureux paranoïaque de la femme de son patron qui ne cesse d'en parler. Il en deviendra malade, retournera en France pour la séduire, elle seule, s'abandonne. Dange s'apercevant du changement de ses compagnons, devinera la situation et viendra les surprendre. Le jeune Gilbert ne supportera pas la situation et se suicidera, toujours selon les propos de Dange.
    Un film épique sur l'histoire d'amour difficile entre deux personnages, une histoire presque banale pour le cinéma de cette époque. A noter que lorsque les acteurs doivent prendre un accent anglais, lors de longues tirades, il est difficile pour certains de le conserver, révélant ainsi un jeu défectueux.
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