Cette année 2004 aura été l'année des suites (Bridget Jones 2, Spider-Man 2, Jeepers Creepers, Les Rivières Pourpres 2, Kill Bill : volume 2, Jet Set 2, Shrek 2, Les Chroniques de Riddick, Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, La Mort dans la Peau, et donc Ocean's Twelve). Celle-ci, comme c'est souvent le cas pour les suites, est bien moins bonne que la première mouture. On sent que l'ambiance sur le tournage était bonne et que les acteurs et le réalisateur ont dû passer de bons moments ensemble. Cependant, ils ont du mal à faire partager ce plaisir avec les spectateurs du film car celui-ci est trop "délire" pour que le spectateur y trouve son bonheur. Là où le scénario du premier était astucieusement construit et le retournement final, à la "Usual Suspect", astucieusement amené. Ici, on a du rebondissement pour le rebondissement, uniquement pour le plaisir de manipuler le spectateur en oubliant toute notion de vraisemblance et de construction dans le scénario. Hormis les invraisemblances (voulues pour justement rendre le film délirant ou, comme souvent dans les films à grand spectacle, la notion de vraisemblance n'a-t-elle que peu d'intérêt pour les scénaristes ??), la fin est ultra-prévisible et conventionnelle
: le français de service ne peut être que le méchant et le dindon de la farce, comme toujours dans les films américains (souvenez-vous Jean Réno et Isabelle Béart dans "Mission Impossible", Tchéky Karyo dans "Bad Boys", etc.). En fait, Vincent Cassel joue le meilleur voleur du monde ... ou du moins le plus inventif car finalement, là où il se complique bien la vie, il y avait beaucoup plus simple et les Douze de Danny Ocean sont tellement plus malins que lui que le gentleman-cambrioleur en devient ridicule, ce que l'on pourrait résumer par "comment se compliquer la vie pour voler un objet sans y parvenir quand la bande à Danny Ocean arrive, elle, à le voler en moins de temps qu'il n'en faut pour le voir". Donc la morale américaine est sauve puisqu'il était inconcevable que le meilleur voleur au monde soit français !
Bien sûr, on sourit souvent car les gags ne manquent pas et on se laisse balader en sachant qu'on est manipulé mais on est en face d'un film simplement moyen, qui donne au spectateur le strict minimum (étant donnés le casting, le talent du réalisateur et la qualité du premier opus). Un film qui apporte une déception à la hauteur des attentes placées en lui : énorme !