Trois ans après le succès du premier film, revoici l'infatigable Steven Soderbergh aux commandes d'une suite imaginée de toute pièce avec la même équipe et les mêmes interprètes. Une idée pour le moins sympathique, retrouver nos rois de la cambriole étant tout simplement jubilatoire. Hélas, si Ocean's Eleven était quasi-parfait, habile renouvellement du film de casse avec un casting prestigieux et surtout une classe à toute épreuve, il bénéficiait aussi d'un excellent scénario, rocambolesque, drôle et bien écrit. Chose qu'Ocean's Twelve ne possède pas. Dans un premier temps, nous retrouvons donc avec plaisir notre équipe désormais millionnaire avec un nouveau look et même pour certains une nouvelle personnalité appuyée. Le scénario, basé sur un script avorté, nous offre donc une première partie délicieuse avec des retrouvailles mouvementées et un pitch solide : rembourser leur précédente victime Terry Benedict dans les plus brefs délais, l'occasion d'assister à la préparation d'un nouveau casse pour le moins complexe. Réalisation nerveuse caméra à l'épaule, nous faisant plonger dans le vif de l'action, Soderbergh maitrise son film... jusqu'à ce qu'il parte complètement en vrille. Non dénué d'humour, le réalisateur américain en fait hélas des tonnes à force de complexifier son intrigue, rajoutant des personnages, multipliant les rebondissements et rajoutant des scènes de parlotte aussi ennuyeuses qu'inutiles malgré leur côté dérisoire, notamment basé à grands coups de références comme une allusion à O'Brother (Brad Pitt disant à Clooney qu'il a "la classe en pyjama rayé) ou encore à Nespresso. Film de bœuf avec des stars et copinage extérieur visible à l'écran mêlé à une intrigue de fond plutôt attrayante, Ocean's Twelve s'avère plus qu'inégal, le film étant plombé par des situations pour le moins exaspérantes (Tess se faisant passer pour la véritable Julia Roberts s'enchainant avec le cameo longuet de Bruce Willis). Dommage, car outre les fameux casses sont réussis (notamment lors du dénouement forcément impressionnant), le long-métrage propose des décors européens magnifiques totalement dépaysant, un Vincent Cassel à nouveau exploité en Frenchie caricaturé néanmoins bienvenu et une Catherine Zeta-Jones à tomber en agent d'Europol traquant nos héros, unique point positif du film (notamment sa love story avec Rusty). Mais dans l'ensemble, on s'ennuie ; sur les onze personnages originels qui avaient tous une part importante dans le premier volet, on n'en voit que quelques uns au premier plan, le reste étant vulgairement éclipsé. Bref, une petite déception pour cette suite qui aurait mérité un peu plus de simplicité et moins de travail sur les personnages.