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weihnachtsmann
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3,0
Publiée le 10 mai 2023
« J’appelle celui qui me répondra » Une lecture de Duras et une voiture qui roule dans l’immensité d’une ville, son anonymat. Sa nuit, le moment où l’on ne reconnaît rien. Sauf à toucher une main amie qui pourrait même dans le noir, être le réconfort et le plus petit bonheur.
N'ayant vu que Nathalie Granger, je m'attendais à quelque chose de relativement proche. En fait, Les Mains Négatives m'a paru à la fois beaucoup plus hermétique au premier abord et en même temps possédant une charge poétique peut être bien plus profonde encore. Pendant que la caméra filme une lente déambulation en voiture dans les rues de Paris, la voix de Marguerite Duras déclame les vers d'une poésie de sa composition. Ce qui est frappant, c'est l'harmonie entre les mots et l'image. L'image suit le rythme des mots, ou plutôt le rythme de la musique des mots poétiques, mais ne lui est pas soumise. L'image et le son semblent ne former qu'un seul bloc dont la charge poétique émerge. En effet, si au premier abord, la clé du film semble résider dans la poésie déclamée, on s'aperçoit petit à petit des parallèles et des affleurements qui peuvent se produire dans le défilement des monuments, des façades et des voitures. Lorsqu'un vers déclare "Je suis quelqu'un je suis celui qui appelait qui criait dans cette lumière blanche" et qu'on voit apparaitre à l'écran un grand drap blanc nappant une statue, j'y vois plus qu'une illustration, plus qu'une soumission de l'image au son. Je ne pense pas que cela aurait été possible avec autre chose qu'un texte poétique. En définitive, "Les Mains Négatives" m'a paru très riche derrière une façade minimaliste et doté d'une puissance poétique certaine qui reste en découvrir. Ça appelle d'autres visionnages et probablement pas qu'un seul.
Un court métrage simple et sublime à la fois. Des images magnifiques de Paris à l'aube, peu après mai 68. Ces images basiques mais sublimes de la rue de rivoli, les champs Elysées, de concorde, tout amateur de Paris aimera. tout cela sublimé par un poème des plus magnifiques et quelques lentes fausses notes de violon en fond sonore. C'est beau !