Le chef d'oeuvre de Blake Edwards est sans conteste Breakfast at Tiffany's, dont la scène de Party a elle seule condense, dispense, atteint des sommets nirvanesques, mais quel bonheur de revoir sur les écrans the Party, qui respecte, à l'exception de l'introduction sur un tournage exotico-explosif et l'épilogue romantique final (adorable Claudine Longet), une unité de lieu unique : la fameuse soirée à la villa les Clutterbuck, dont les fontaines, piscines intérieures, automatismes modernistes vont offrir l'espace propice au déploiement de maladresse de l'improbable Hrundi V. Bakshi, acteur indien blacklisté qui va finir par inadvertance sur la liste des invités. La soirée se déroule, à son rythme, perturbée par l'entrée en scène de ce singulier personnage, décalé, attendrissant d'atypisme, puis au moment du diner, par la montée en puissance définitive du serveur ivre mort, pour finir dans un grand n'importe quoi anarchique d'anthologie, éclaboussement général, où seul l'orchestre de jazz délivre sa musique de fond, imperturbable, au milieu du joyeux chaos débridé. Il faut être client de ce genre de burlesque, de gags absurdes, intemporels, et nous en sommes : où un seul haussement de sourcil, l'esquisse d'un sourire, une fossette qui se dessine sur le faciès grimé de Peter Sellers, un regard en coin, suffisent à déclencher l'hilarité générale. Quel bonheur !!