Pour moi, ce film avait tout pour ne pas devenir culte. Un sujet banal, pas de rebondissements, un pitch répétitif, celui de l’histoire du chien dans un jeu de quilles, un individu qui n’est pas à sa place et qui fout le boxon, au-delà des apparences. C’est vrai qu’il y a un acteur emblématique, (et Peter Sellers imite l’accent indien comme personne), c’est vrai qu’il n’y a pas de scénario, ça peut aider à devenir culte. Il y a aussi la liberté de ton des années 60, l’improvisation, le burlesque, la mise en scène dissimulée sous une apparente facilité de jeu. Et cette fameuse maison bourrée de gags technologiques, tellement qu’elle aurait pu servir de décor à un James Bond. Ce qui m’a manqué, c’est cette critique que Edwards fait d’Hollywood, et en dessous du système capitaliste, mais sans aller jusqu’au bout. Avec des pincettes, ça tourne en boucle comme le thème de jazz qu’interprète l’orchestre, et ça donne juste le tournis. Un humour très second degré, et intello, j’ai rien contre les intello, mais il ne faut pas écouter les critiques qui disent qu’on est secoué par le rire, c’est faux. Je vais le recopier 100 fois. Il ne pas écouter les critiques sur les films cultes, ne pas écouter les critiques. En vieillissant, ce film s’est couvert d’un vernis intello, (j’ai rien contre les intello, rien). Les autres convives de la party ne sont pas à la hauteur, se sont juste des innocentes victimes, complices et victimes du spectacle ambulant, et désastreux gaffeur qu’est Bakshi. Cela reste original, avec une ambiance un rien chic et légèrement malsaine. Curiosité cinématographique à voir pour se faire une idée.