Il y a des institutions avec lesquelles on a, parfois, un peu de mal : « The Party » en fait (légèrement) partie. Pourtant, les qualités ne manquent pas : superbe scène d'introduction, Blake Edwards au sommet de son art, décors exploités de façon exceptionnelle, régal visuel et, bien sûr, Peter Sellers ayant immortalisé le rôle... D'ailleurs, mon manque d'implication s'est fait par étapes : un gag ne m'ayant pas fait rire, puis deux, puis trois... C'est incontestablement ça qui a plombé mon plaisir : l'œuvre ne m'a que rarement fait rire, son humour répétitif et très physique, gestuel (très peu de dialogues) ayant sa cohérence, sans que j'y sois sensible. Et comme le film s'appuie presque intégralement sur cette logique, difficile de ne pas se lasser, voire de s'ennuyer au bout d'un moment, à l'image de scènes souvent trop longues... Heureusement, Edwards reste Edwards, et de temps en temps, il y a un éclair, une idée qui fuse, la superbe musique d'Henry Mancini et la douceur de certaines scènes nous plongeant parfois dans un bien-être inattendu... Et le dénouement, malgré quelques minutes en trop, permet d'instaurer une vraie folie, de faire réellement
exploser ce microcosme hollywoodien mondain et superficiel au possible
. On termine ainsi sur une bonne note, d'un côté satisfait d'avoir vu s'exprimer autant de talents conjugués, tout en regrettant qu'ils n'aient pas su nous procurer (nettement) plus de plaisir : un classique dans lequel je ne me reconnais qu'à moitié.