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Nelly M.
99 abonnés
525 critiques
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5,0
Publiée le 13 octobre 2008
Même si vous êtes d'habitude rebutés par la Comédie Musicale en tant que genre. Car si vous trouvez les images précieuses du début avec ces dialogues chantés un peu trop "cucul la praline", l'ensemble fait vite place à une ironie que la concierge de la garçonnière viendra signer. Alain Resnais, plutôt espiègle ici... C'est remuant, alerte, jamais creux. D'ailleurs, tout n'est pas chanté, on y parle aussi, ce qui repose comme une ponctuation. Interprétation de tous excellentissime, on rit bien volontiers, mais attention à bien pronouncer "Pas sû' le Bouche" ! Peut s'exporter car si c'est emprunté à l'Amérique sur bien des points, la griffe française est bien présente !
Resnais déçoit franchement (pour la 1ère fois), car il ne réussit jamais ici à transcender son matériau daté et poussiéreux : l'opérette ringarde des années 30 reste une opérette ringarde, malgré l'énergie et l'enthousiasme des acteurs (la palme revenant cette fois à Audrey Tautou, à Lambert Wilson et à Darry Cowl, absolument merveilleux). On s'ennuie ferme, au bord de l'asphyxie pendant les deux premiers actes, conventionnels et apathiques, avant que la dernière demi-heure qui pourrait être Lubitschienne ne vienne sauver le film de la catastrophe, et nous permette de sortir de là le sourire aux lèvres. Ce qui est quand même peu pour un Resnais !
Pétillant, plein de gaîté, de chansons et de brillants acteurs, "Pas sur la bouche" évite aisément lécueil de lopérette mal transposée au cinéma. Comment ne pas être enthousiaste lorsquils entonnent lair du "quai Malaquais" ? Comment ne pas trouver irrésistible Lambert Wilson en associé américain ou Darry Cowl en concierge veuve ? Non décidément, lappréhension que javais au découvrir de ce film se sera bien vite estompée. On sourit la plupart du temps, la bonne humeur évidente des comédiens est communicative ! Quatre-vingts ans après, lhistoire demeure plaisante à suivre et réserve son lot de petits rebondissements. Inspiré, Alain Resnais nous offre un excellent divertissement.
Sacha Guitry est là dès le générique. Les silhouettes des acteurs attribuées de leurs noms sont une pirouette technique, à l’instar des génériques amusés de Guitry. La similitude entre «Pas sur la bouche» (France, 2003) d’Alain Resnais et le cinéma guitryien ne se contente pas du générique, elle infiltre malicieusement les parcelles du film. Vaudeville savant à la résolution mécanique, le fantôme de Guitry hante encore l’intrigue. Mais Resnais ne se substitue pas au profit d’un auteur qui lui est cher, il s’en nourrit seulement. Le produit résultant quant à lui pose davantage problème. Car le film ne se considère pas seulement comme un vaudeville rétro avoisinant le kitsch délicieux, il s’aborde surtout comme une comédie musicale. De la comédie musicale il n’y a que le chant. Ce choix d’évincer la part de danse renseigne sur la volonté du cinéaste de n’invoquer que la part populaire de la musique et non pas ses enjeux artistiques et esthétiques. Là-dessus, Resnais s’inspire directement des comédies musicales françaises des années 1920. C’est notamment à cette époque que date l’œuvre dont est tiré le film. Il y a donc une volonté notable de Resnais de redonner vie à une époque qu’il chérit. S’il s’inspire du théâtre populaire des années 20 et surtout du cinéma de Guitry, Resnais n’en conserve pas la contigüité et élargit son film au champ des capacités cinématographiques. Non pas que Guitry ne soit pas un cinéaste à part entière mais plutôt que Resnais, maîtrisant davantage les moyens du cinéma, les accorde davantage à sa mise en scène. La couleur vivifiante des protagonistes, l’entrain édulcoré des décors et des costumes, cette sorte de joliesse enthousiaste emportée par le miel sucré des chansons plonge «Pas sur la bouche» dans un bouillon de la culture populaire. L’agacement des chants et des mélodies chorégraphiées n’est souvent pas loin mais, pour notre plaisir, ne nous submerge pas. Le film ne fait qu’y tremper les pieds.
Ce film est très élégant et les acteurs sont savoureux. Leurs rôles sont plus ou moins clichés, mais on peut trouver dans leur jeu a beaucoup de consistance. Le concept d'adapté cette pièce de théâtre en film musical est plutôt original, et quelques chansons sont vraiment sympathiques (le Quai Malaquais, ça c'est gentil). Mais 1h55, c'est bien trop long. Certaines scènes ne sont pas nécessaires au film. A voir pour Sabine Azéma, réjouissante en "allumeuse fofolle".
Un excellent film, hors du commun, comme Resnais sait si bien le faire. Le scénario et l'esthétique sont loin d'être banals, les acteurs sont magnifiques, l'ambiance générale nous prend par la main et nous emmène dans cet univers où rien n'est réaliste mais on y croit quand même.
Alain Resnais, l'un des plus grands cinéastes français de tous les temps, élargit son choix de comédiens. En effet, les habituels Sabine Azéma et Pierre Arditi sont rejoints par des petits nouveaux tels Isabelle Nanty, Audrey Tautou, Darry Cowl (dans son meilleur rôle qui lui a d'ailleurs valu un César), Daniel Prévost et Jalil Lespert. Après avoir créé à sa manière une comédie musicale ("Comme dans la chanson"), avec beaucoup de succès, il en profite également pour s'attaquer à l'opérette, qu'il réussit avec superbe. Bien-sûr, les puristes risquent de tiquer mais franchement, "Pas sur la bouche" est un vrai bonheur de cinéma et de musique à voir et entendre absolument.
Pas sur la bouche est une adaptation cinématographique d'une opérette des années 20. On y retrouve pour notre plus grand plaisir les acteurs fétiches d'Alain Resnais. Si ces derniers prennent un réel plaisir à jouer dans cette opérette (et nous à les regarder) on regrettera que la musique et les chansons ne soient pas à la hauteur. Je m'attendais à quelque chose de plus vif et entrainant et dès le lendemain je suis bien incapable de me souvenir du moindre air que j'ai entendu la veille ... un comble pour une comédie musicale ! En dehors de Sabine Azema, Pierre Arditi, Daniel Prévost, Audrey Tautou, ... on remarquera la composition de Darry Cowl, en femme, qui mérite le détour. Pas sur la bouche reste une comédie musicale sympathique qui plaira sûrement aux amateurs du genre (les autres détesteront) mais dont on déplorera (malheureusement) les lacunes musicales. On est loin des 3 jeunes filles nues, par exemple, dont les musiques restaient en tête bien des jours après.
Les bandes-annonces du film méritent largement le prix des bandes-annonces les plus originales de l'année (prix à partager cependant avec celles de "Les Clefs de Bagnole" de Laurent Baffie). Cependant, la qualité et l'originalité d'une bande-annonce ne présument en rien de la qualité du film associé. J'ai été déçu par ce film car, selon un vieux principe personnel, au plus on attend d'un film, au plus la déception peut être grande. Autant j'aimais le principe de chansons connues intégrées dans les dialogues d'un film - comme dans "8 Femmes" ou "On Connaît La Chanson -, autant le principe de l'opérette avec la quasi-totalité des dialogues chantés n'est pas fait pour moi. Le film manque de rythme et les chansons quasi-permanentes sont propices à s'endormir dans une salle obscure, confortablement installé dans un fauteuil moelleux, car elles deviennent de bien belles berceuses ;-) Les dialogues ne sont pas très fins et cèdent souvent à la grivoiserie ("introduire", "trou", etc.) et on est bien loin de la qualité des dialogues d'un Francis Veber ou d'un Michel Audiard. L'adaptation théâtrale n'est pas, en général, pour me déplaire et je suis enchanté à chaque nouvelle vision du film "Le Dîner de Cons" mais, ici, on se sent à l'étroit dans les deux uniques décors du film : l'histoire étant assez simple et les situations quelques peu simplistes et tirées par les cheveux. On pourrait croire à lire cette critique que j'ai trouvé le film très mauvais tant j'ai insisté sur les aspects négatifs ressentis mais, en fait, c'est plutôt un film que je trouve simplement moyen. Les acteurs sont excellents mais il n'y a tout simplement rien de transcendant dans l'histoire pour espérer plus d'un tel film.
Alain Resnais exhume une opérette des années 20 qu'il met en scène dans un joli décor factice, une maison bourgeoise ou s'entrecroisent quelques personnages plus ou moins savoureux. Plutôt moins d'ailleurs car, en dépit de l'élégance de la mise en scène, le sujet reste sur le fond ce qu'il était, une comédie vaudevillesque élémentaire, dans l'air de son temps, à laquelle seule la prestation des acteurs de Resnais- son couple fétiche Azéma-Arditi en tête- confèrent un petit coup de jeune, une vitalité. L'intrigue, académique et légère, peut se résumer au désir que suscite Madame Valandray parmi quelques messieurs habitués de la maison. Ce marivaudage superficiel spoiler: finira dans une garconnière -second décor du film- où chacun trouvera définitivement sa chacune.
Mi-parlé, mi-chanté par les comédiens eux-mêmes, le film permet aux acteurs, très bien dirigés, une plaisante composition mais on prendra peu d'intérêt à leur histoire, trop faible sur le plan scénaristique, et à leur personnage, joliment costumé mais survolé.
Pas mal mais trop long, je me suis ennuyée dans la derniere 1/2h et certaines chansons sont trop longues et trop répétitives. Bons acteurs surtout Isabelle Nanty et Lambert Wilson.
On a quand même la désagréable impression de regarder une émission de France 2 sur le théâtre. Surtout les trois premiers quarts du film où la caméra est inexistante. Nul doute que Resnais se soit fait violence pour faire des cadrages audacieux, mais il a quand même 10 ans de retard sur le cinéma (de qualité) actuel. Par ailleurs, certains côtés nauséabonds de cette opérette, dépassant le cadre du vaudeville traditionnel, font l'étonnement des interprètes eux-mêmes. Enfin, certaines voix d'acteurs auraient gagnées à être doublées, on ne devient pas chanteur, même d'opérette par l'opération du Saint-esprit, Star Academy est là pour nous le rappeler, parfois on y arrive même jamais ! Bref, heureusement que ses acteurs fétiches lui sauvent la mise, puisque tout est assez bien joué, le son est très bon, les décors phénoménaux, mais le théâtre filmé n'a pas décollé avec ce film poussif et trop décalé vieille France. Finalement, à part la qualité des airs chantés, on a vu beaucoup plus drôle ou intéressant chez Marivaux, même si Darry Cowl est une vraie surprise. Tandis qu'Audrey est très bien mise en valeur.
Resnais réussit une galerie de portrait assez savoureuse dans un genre pas évident (l'opérette), la caméra est toujours aussi précise, le final assez somptueux grâce au personnage interprété par Darry Cawl mais il manque un 2ème degré à ce jeu de l'amour et du hasard pour en faire une totale réussite.