Les Démons du maïs 3 accusent un net recul par rapport aux deux premiers épisodes. Peu convaincant.
Côté casting on n’y perd pas, heureusement, avec des acteurs dans l’ensemble convaincants, et surtout un duo solide avec Daniel Cerny et Ron Melendez. Tous deux restent efficaces, le premier dans le rôle du méchant, le second dans le rôle du héros, et le résultat est pertinent. Leurs personnages sont plutôt bons, eux-mêmes assez motivés, et ils sont entourés de seconds rôles pas désagréables malgré quelques clichés (la racaille au couteau). De ce point de vue on reste sur un bon atout, ce qui n’est malheureusement pas le cas de l’histoire. Clairement Les Démons du maïs est une saga qui vit très mal cette plongée urbaine, avec un décalage qui confine au ridicule. Incohérences crasses, grandiloquence pas toujours maitrisée (le final), narration chaotique, le film n’arrive pas du tout à lier ce mythe « rural » par excellence et l’urbain, surtout cet urbain de banlieusard qui ne colle pas. On sent une construction artificielle, mal maitrisée, et en plus on reste sur des éléments très radicaux. Les gamins sont quand même habillés en amish à leur arrivée ! Le film apparait donc peu crédible, et c’est dommage car le film réserve quand même quelques scènes chocs sympas dans la lignée du 2, mais il n’aurait jamais dû quitter la campagne, où alors sur une ambiance petite ville de province, pas du tout dans ce registre-là.
La réalisation est poussive. Le réalisateur reprend la recette du 2 plus que celle du 1, mais en moins efficace. Il ne lésine pas pourtant sur les idées étranges (l’extirpation originale de la colonne vertébrale), mais le résultat est clairement moins impactant que dans le 2, avec quelques passages plus drôles qu’effrayants, à l’image du final, ou encore à l’image d’un meurtre de religieux quand même bien naze. Je ne compte pas non plus les faux raccords. En termes de décors et de photographie le film y perd. On sent un métrage vieux, archaïque, qui fait plus ancien que le deuxième film et presque autant que le 1, avec une ambiance urbaine qu’on dirait sortie des années 80. Si le film semble avoir eu plus de budget pour les effets spéciaux (le monstre de l’épilogue), malheureusement ce n’est pas beaucoup plus convaincant, et les effets sanglants sont dans l’ensemble assez archaïques eux aussi. La bande son se contentant rapidement de piocher dans les mêmes tonalités que le 2.
En fait ce film marque un déclin certain de la saga. On avance dans le temps, et pourtant on a l’impression d’un vieux film, plus ancien que les deux premiers. On sent une volonté de rebondir avec un univers très différent mais c’est fait trop n’importe comment, et malgré les efforts des acteurs, malgré quelques idées efficaces, malgré des effets spéciaux un peu moins ringards, l’ensemble accuse de franches faiblesses, qui rendent cet épisode peu digeste. Je donne 1.5.