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traversay1
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3,0
Publiée le 4 août 2016
Né en 1936, Jan Nemec est l'une des grandes figures de la nouvelle vague tchèque. La fête et les invités, sous des dehors absurdes et bunueliens, est une métaphore/critique à peine voilée de l'embrigadement des citoyens par une dictature et la façon dont celle-ci obtient leur soumission. Au début du film, un pique nique champêtre (dialogues à la Ionesco) est interrompu par un groupe d'hommes inquiétants qui s'amusent à jouer de leur autorité à leurs dépens, en "plaisantant". S'ensuit un banquet où les invités s'inclinent progressivement devant les demandes des hôtes de la fête, jusqu'à pourchasser un fuyard avec l'aide de chiens policiers. La fête et les invités a été interdit à sa sortie, en Tchécoslovaquie.
Film de 1967 : forte allusion à l'idéologie en cours en Tchécoslovaquie. D'ailleurs le film fut censuré. Modernité du scénario, mais une certaine stagnation dans l'action peut susciter un léger ennui. La réalisation est toujours inventive, belle photographie en Noir et Blanc. Mais la critique idéologique reste très forte.
Un film à remettre dans le contexte de son époque, quelques mois avant le Printemps de Prague. C'est une courte parabole kafkaïenne sur le bonheur obligatoire et férocement sanctionné. Il y a une ironie cruelle et surréaliste qui fait aussi penser à Bunuel, les débordements délirants en moins. On reste dans le domaine de l'humour et de l'ironie d'autant plus féroce qu'ils restent à froid, avec un faux badinage. Très tchèque finalement. Kafka était pragois.