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L'Info Tout Court
412 abonnés
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4,0
Publiée le 21 août 2020
Sans détour, on peut déclarer que Pluie noire n’est pas un film facile à regarder, mais il pousse viscéralement le spectateur à réfléchir sur un événement terrible de notre histoire commune et sur son impact afin de peut-être (c’est pas gagné) d’éviter un nouveau drame absurde de cette ampleur. 75 ans après le message est limpide : il est important de ne pas oublier. À bon entendeur…
Un plaidoyer anti-nucléaire , c’est une évidence , élevé au rang d’une conscience à la fois collective et patrimoniale pour sa raison d’être toujours 75 ans plus tard la mémoire indélébile de l’absurdité des hommes . Cet autre point du vue sur le cataclysme nucléaire que demeure Hiroshima au moment où la déflagration nucléaire surprend la population, Shohei Imamura le pose dans toute son horreur au milieu des gravats et des poutrelles entremêlées où des corps carbonisés se confondent avec le noir charbonneux des charpentes en feu. Les images sont atroces, insoutenables. L’enfer ne fait que commencer nous dit encore le réalisateur qui retrouve ses protagonistes cinq ans plus . Parle-t-on alors de séquelles, de conséquences ? La folie, la contamination, les maladies, les handicaps … Un climat délétère, malsain entretenu par les gens qui vont bien et qui montrent du doigt ces « privilégiés » victime de l’éclair qui tue et à qui l’on octroie tous les droits. L’humanité serait-elle pire que ce qu’elle a engendré se demande encore le réalisateur ? La question demeure toujours d’actualité . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Admirable film où les atrocités vécues à Hiroshima sont montrées à hauteur d'homme, pendant quelques années qui suivent la tragédie. Avec une économie de moyens et un scénario remarquables, Imamura brosse le portrait de civils japonais qui luttent pour leur survie dans un pays encore dévasté. Une oeuvre splendide.
La pluie noire est une malédiction qui va empêcher la jeune femme de vivre normalement même au-delà de la maladie, dans un pays où les destins sont tout tracés dans les familles et où l’on ne laisse pas un événement influer sur son existence. Le film est donc aussi cette deuxième face de la survivance malgré le mal. De la poésie également tel cet éclair blanc qui, s’il prenait les couleurs de l’arc-en-ciel, guérirait les innocents. Un film fort.
A travers "Pluie noire", Shohei Imamura s'intéresse aux conséquences du bombardement atomique d'Hiroshima sur les hibakusha, ces survivants irradiés. Le film montre parfaitement la crainte de cette épée de Damoclès au dessus de leur tête: les premiers symptomes et la mort au bout. Sans tomber dans le mélo gratuit et exagérément larmoyant, l'histoire est touchante avec de nombreux passages émouvants. C'est réalisé avec beaucoup de justesse et de subtilité. Le maître aux deux palmes d'or a encore montré l'étendu de son talent. Excellent.
Début très impressionnant suite à l'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima. Reconstitution très réaliste des horreurs de la bombe en quelques séquences terribles. Ensuite, le film raconte la vie d'une famille de survivants, dont une jeune fille, son oncle et sa tante, et qui doivent subir les séquelles de l'irradiation. Beau film d'Imamura, très bien réalisé dans un beau noir et blanc, après un début impressionnant, le film raconte la vie d'une famille japonaise avec tous les traumatismes liés à l'éclair (la bombe). La vie sociale des japonais est très bien décrite (années 50) dans la campagne. La lenteur du film n'enlève rien à la beauté des images. Fin très dramatique, sans happy end bien sûr, la mentalité japonaise est bien présentée. Aucun mélo, que la force du propos.
Le 6 août 1945 aurait dû être une journée comme les autres, en fait juste un peu plus caniculaire que les autres, pour la ville japonaise d'Hiroshima, mais l'"éclair qui tue" en a décidé autrement, tuant des dizaines de milliers de personnes sur le coup et en bouleversant la vie de dizaines de milliers d'autres, dont celle de notre protagoniste, qui si elle n'était pas sur les lieux mêmes était suffisamment proche pour recevoir la "pluie noire"... Le réalisateur Shōhei Imamura ne va pas se concentrer trop sur ce "fameux" 6 août 1945, même s'il va en donner quelques images marquantes dont l'horreur glaçante ferait passer les films de zombies de George Romero pour des dessins animés pour enfants, mais surtout sur la vie d'après, celle qui se déroule en 1950, sur des victimes toujours vivantes mais condamnées à plus ou moins long terme, et comment ces dernières, dont peut-être le personnage féminin principal, sont en quelque sorte devenues des rejetées de la Société car contaminées (dans tous les sens du terme !!!). En fait l'être humain est pire que l'éclair... Imamura prend son temps (parfois un peu trop, il faut le reconnaître !!!) pour aborder ce sujet méconnu car très peu abordé au cinéma en donnant parfois, et souvent quand on s'y attend le moins, des séquences franchement fortes qui restent sobres, dans le ton du film, mais qui tranchent avec l'apparence faussement paisible de l'ensemble. Une oeuvre dérangeante sur un sujet dérangeant donc un film essentiel.
Quand on dit "crime contre l'humanité", on pense immédiatement et à juste titre à "génocide" ou à la "Shoah". Par contre, il ne nous vient pas à l'esprit de penser à la "bombe atomique". C'est compréhensible, puisque dans nos pays occidentaux, c'est Hitler que nous avons connu, et que ce dernier n'a pas utilisé la bombe A. Sans entrer dans la polémique de savoir si oui ou non l'emploi de la bombe est un crime contre l'humanité, le fait est qu'en occident, peu de témoignages nous sont parvenus concernant ce qui s'est passé à Hiroshima et Nagasaki. Ce film constitue un de ces rares témoignages. Un "devoir de mémoire" d'une horreur sans nom. A ce titre seul, il mérite absolument d'être vu. Mais l'intérêt de ce film ne s'arrête pas là. L'histoire se déroule 5 ans après la bombe, une fois que la ville a été reconstruite et la guerre passée. Il raconte l'histoire de survivants, et en particulier d'une jeune fille qui cherche à se marier. Qui osera épouser une femme qui, bien que très belle, habitait près d'Hiroshima lorsque la bombe a explosé ? La narration se fait au gré des scènes simples de vie quotidienne dans la campagne japonaise et des souvenirs du jour de la bombe. Les personnages sont vrais et attachants. Les dégâts de la bombe sont montrés, mais le film reste pudique et ne s'attarde pas sur l'horreur visuelle. Il s'agit bien sûr d'un film japonais. Le rythme est donc bien évidemment différent d'un film hollywoodien. Mais il demeure captivant, du début à la fin. En conclusion, un chef d’œuvre à ne manquer sous aucun prétexte.
La 1ère fois que je vois un film d'art sur Hiroshima et qui de mieux que le grand Imamura pour nous montrer la vision japonaise! Il passe rapidement sur cet "éclair qui tue" dû à cette horrible bombe pour se concentrer sur les retombées radioactives sur une famille qui va lentement en subir les répercussions. L'explosion ne dure pas mais la vision apocalyptique les instants d'après à voir déambuler les quelques survivants au milieu de tous ces corps brulés et tous ces êtres à l'apparence de zombies est splendide et terrifiante. On retrouve ensuite l'univers habituel du "maître": le contexte familiale, les liens sociaux avec une foule de personnages secondaires et son thème de prédilection toujours traité avec beaucoup d'intelligence qu'est la condition humaine. Sa mise en scène très théatrale sublime les héros de cette tragique histoire, nous les voyons s'isoler et renoncer à prendre part à la vie sociétale pour voir leur santé se dégrader jusqu'à cette fin inéluctable. Mais ce n'est pas un mélo, plus une réflexion philosophique sur cet affreux évènement de guerre qui laisse un goût amer. Réalisation et interprétation irréprochables. Encore une oeuvre majeure d'Imamura qui fait définitivement partie de mes réalisateurs préférés...
Un Imamura de facture classique dans la forme. A travers le drame des survivants de la destruction atomique d’Hiroshima, il délivre un message explicitement pacifiste. La reconstitution du drame à l’intérieur de la ville est terriblement impressionnante, une vision infernale qui fait penser à ce qui a été imaginé de pire sur l’Enfer. Le réalisateur s’est toujours attaché à restituer de la manière la plus documentée et crédible la vie villageoise (histoires de fesse incluses…) : la vérité dans cette aspect renforce l’émotion dramatique.
En mettant en avant les ravages de la bombe nucléaire sur la population civile, ce film tend à faire oublier que les atrocités des Japonais en guerre ont été bien plus terribles. Le Japon ne faisait-il pas bloc derrière son empereur? Je n'adhère donc pas à cette martyrologie, malgré sa réussite formelle.
Certes nous ne féliciterons jamais Lisa Meitner pour avoir déposer le brevet de la bombe A, en encore moins Einstein et Oppenheimer pour l'avoir développer et s'être attribués tout le mérite. Vision à la fois pessimiste, à la fois philosophique Imarura dévoile la société japonaise effondrée, déchirée par ce que les habitants appellent "L'éclair qui tue". Le film se situe aussi bien dans le montage avant la catastrophe que pendant et après celle ci. Imamura plonge le spectateur avec effroi et horreur dés la premier séquence à travers ce spectacle lugubre qui inspire troubles même aujourd'hui accompagné de la puissante et dérangeante musique du génie musicale japonais Toru Takemitsu. Fresque d'une société encore martyrs qui succombent quelques années suivant, Imamura tente pourtant de dénoncer l'injustice subit par ces survivants, l'absurdité de la guerre ainsi que l'inutilité de la bombe ("Pourquoi utilise t'ils la bombe si l'armée japonaise perdaient ?"; "Pourquoi n'ont t-ils pas bombardé Tokyo ?" la ville la plus peuplé et la plus importante du japon à. Pourtant montre la beauté de la vie notamment par la métaphore de la carpe. La stupidité des dirigeants et leur irresponsabilité menant à l'emploie de la bombe sur la Corée Imamura laisse à croire à un renouveau de ce genre d'ici peu et renvoie à Vivre dans la peur de Kurosawa. Tragédie cauchemardesque et sociale Imamura dresse avec maitrise et talent ce que la noirceur de l'humanité engendre. Film culte à voir .
Bon film, un début absolument atroce et poignant suivant d'une litanie de 2 heures ou presque d'une sobriété absolue et d'un sens de la mise en scène, du cadre à toute épreuve. Dommage que ça ne m'ait pas intéressé plus que ça. La fin est vraiment très belle (le film est beau en lui même), mais certaines scènes sont touchées par une sorte de grâce. Par contre je dois avouer qu'entre ces scènes je me suis bien ennuyé.
chef d'oeuvre, un sens aigu du cadrage et de la lumière, une photo irreprochable, des acteurs tous parfaits à compter d'abord par celui qui joue l'oncle. en tant que critique pro sur allociné, je ne le répéterai jamais assez, il n'y a pas d'art sans engagement, en d'autre terme l'art est politique si vous préférez, et avec pluie noire on se retrouve bien face à une oeuvre d'art à part entière. après son visionnage on se retrouve avec un gout amer, celui du dégout total de la guerre et des élites au pouvoir. à bon entendeur.