Le grain sec et lumineux, l'image nette et le son parfait, le cadrage inouï, la direction d'acteurs et la musique sans faute... Robert Rossen fait ici plus qu'adapter le roman de Walter Tevis sur grand écran, il propose un voyage visuel des plus éblouissants. Les scènes sont lentes, intenses, travaillées, reposant complètement sur les épaules du fantastique Paul Newman et des impressionnants Jackie Gleason et George C. Scott. Newman, c'est Eddie Felson, le frimeur, la belle gueule toujours souriante, le jeunot qui porte bien son nom, rapide comme l'éclair pour défier les plus grands mais qui tombe de plus belle. Scindé en trois parties, L'arnaqueur propose une belle leçon de vie, celle de la jeunesse insouciante et irrespectueuse mais aussi sur l'art de se remettre en question, de se relever d'un échec, de se battre pour une passion, une passion qui n'est nulle autre que le billard ici bien sûr, et par conséquent à travers ces parties magnifiques, au suspense parfois insoutenables quant à la tension dramatiques qui en ressort.
Je ne suis pas un grand fan de billard, ce qui a peut-être porté préjudice à mon appréciation de ce film. Paul Newman incarne un arnaqueur qui se retrouve un jour face à plus fort que lui. Son amour-propre en est blessé, et il décide de retenter sa chance. Mais il est incapable de perdre et mettrait même sa grand-mère en jeu pour prouver qu'il a raison. Bien évidemment, ça n'a pas que des conséquences joyeuses pour le charlatan. Bien qu'intéressant, ce film est un peu trop long, j'ai décroché vers la fin. Pourtant, c'est la fin, et notamment la dernière séquence, qui sont les plus intéressantes. On retrouve un Paul Newman meurtri, qui clôt le film sur un joli petit discours. Si je cite la fin, c'est parce qu'elle est assez marquante et c'est ce que j'en ai retenu de plus intéressant. Le reste du film est bon, mais je vous conseille de le regarder quand vous êtes en forme, sinon vous risqueriez de perdre votre concentration et vous ne l'apprécierez pas à sa juste valeur.
Un film passionnant et souvent surprenant où Robert Rossen, qui n'a franchement jamais été aussi inspiré, restitue à merveille l'ambiance sombre et enfumée des salles de billard. Dès les premières images, la réalisation est vive et étonnante par sa modernité et les plans sur la table de billard sont tout simplement superbes. Remarquablement bien secondé par Jackie Gleason, George C. Scott et Piper Laurie, l'acteur Paul Newman fait montre de son incroyable charisme sur chaque plan du film. L'acteur était un véritable dieu de l'écran et il suffit de le voir dans ce film pour s'en assurer. Alors chef d'oeuvre ? Ouais, chef d'oeuvre.
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5,0
Publiée le 5 janvier 2010
Imaginiez vous qu'un jeu aussi inoffensif que le billard puisse être aussi dangereux! Superbement mis en scène par Robert Rossen qui a su reconstituer avec brio l'atmosphère tendue et enfumèe des salles de billards, les ruses et les combines des adversaires, "The Hustler" bènèficie d'un jeu d'acteurs remarquables et revient aux frèmissement obscurs de "Body and Soul" avec John Garfield mais avec en plus une touche rèellement sentie dans l'intimisme et la direction d'acteurs: Paul Newman y trouve l'un de ses meilleurs rôles en jeune prodige et Jackie Gleason, extraordinaire et laconique en champion de billard, ne s'en laissant pas conter par Newman, recevra l'Oscar du meilleur second rôle pour sa performance! Quant à Piper Laurie, enfermèe dans son alcoolisme, elle se dèpasse en paumèe boiteuse et suicidaire! A noter que Martin Scorsese a mis à nouveau en scène le personnage d'Eddie, toujours interprètè par Paul Newman, dans le superbe "The Color of Money", où ce dernier passe le relais à Tom Cruise! Un film admirable et très pessimiste avec de spectaculaires plans panoramiques en noir et blanc...
De ce film mythique, une suite sera faite en 1986, "La Couleur De L'Argent" de Scorcese, où Newman, reprenant son rôle culte d'Eddie Felson, croisera le fer du billard avec le jeune Tom Cruise. En attendant, ce premier film est assurément un des plus grands films de Newman. A ne pas confondre, bien sûr, avec "L'Arnaque" (heureusement, les titres originaux sont totalement différents des titres français). "L'Arnaqueur" est un film immense sur le billard, un chef d'oeuvre à voir absolument.
On est ici en présence d'un petit bijou. Les acteurs sont bons, Paul Newman en tête (même si il n'est pas parfait, surjouant régulièrement quelques scénes). Les situations dépeintes sont particulièrement saisissantes, entre domination et séduction, appat du gain et volonté de pouvoir. Le billard est bien évidemment très secondaire dans le récit, qui se construit autour des relations, plutôt malsaines, entre les personnages. Mention spéciale au "pacha" qui grâce à Robert Rossen provoque des impressions très diverses chez le spectateur, suivant en cela les impressions du héros. A voir donc.
Un film magistral, inégalé dans le genre. Robert Rossen signe de loin son meilleur film, grace à une brillante mise en scène donc, mais aussi grace à une atmosphère particulièrement bien rendue. Il faut dire que le noir et blanc donne un relief assez incroyable à ce film. Les personnages sont quant à eux brillamment campées par des acteurs en état de grace, à l'image de Piper Laurie et surtout Paul Newman, qui tient ici le rôle de sa vie. Un chef d'oeuvre!
L'un des plus beaux films de ce début des années 60. Robert Rossen, lui-même spécialiste de billard, était le mieux placé pour conter cette histoire bouleversante. Sa mise en scène épurée, sa remarquable direction d'acteurs et son sens brillant du découpage filmique ont fait de ce film un puissant réquisitoire contre l'absurdité de l'appât du gain. Saisissant.