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Shephard69
333 abonnés
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4,0
Publiée le 31 juillet 2016
Construit sur le modèle exact d'un classique, un beau film avec en tête d'affiche un Paul Newman excellent dans ce rôle de perdant accro au jeu, George C. Scott et Piper Laurie tout aussi bons. Quelques bonnes scènes de billard, une atmosphère prenante mais un ensemble un tout petit peu desservi par un rythme pas toujours palpitant. Pleinement satisfaisant.
Portrait fascinant d’un ambitieux qui s’accomplira en tant qu’homme qu’après avoir vécu un drame dont il est en partie responsable. À la richesse et la profondeur de l’histoire, s’ajoutent des qualités cinématographiques exceptionnelles : noir et blanc, éclairages, composition, montage, sobriété de la mise en scène. L’interprétation de tous est splendide, avec mention au fantastique Jackie Gleason (Minnesota Fats, le Pacha). Un des plus grands films noirs américains, bien supérieur à sa modeste copie « Le Kid de Cincinnati » et à son honorable remake « La couleur de l’argent ».
Pourquoi ce métrage de 2 h 15 alors 1 h 30 aurait amplement suffit, non seulement ce film souffre d'une absence flagrante de rythme, mais il ne développe aucune tension et quand les rapports entre les personnages deviennent complexes, on n'est pas sûr de bien les suivre. Bien sûr il y a une ambiance mais qui risque de n'intéresser que ceux qui s'intéressent à ce milieu très particulier. Heureusement, il y a la direction d'acteurs, Paul Newman et Pipper Laurie de par leur présence parviennent à sauver ce film bien surestimé.
Pour l'époque, je trouve ce film vraiment très original et très, passez moi l'expression, couillu. On s'attend à un film sur la beauté du sport, une oeuvre légère sur la rédemption et sur l'amour qui fait triompher... Mais pas du tout. C'est vachement sombre comme film. Les personnages sont tous des obsédés de la victoire, ils gagnent pour se faire de l'argent et écraser leurs adversaires... Et le film est au final beaucoup plus réaliste que les autres films du genre ultra stéréotypés. Petit à petit on se rend compte que l'obsession des personnages les détruit, que la victoire est laide et sans saveur, le drame s'immisce, les masques tombent et les personnages qu'on pensait sympathiques sont des sales types, et inversement. Le trio Newman/Laurie/Scott est excellent (Jackie Gleason également, mais il est plus en retrait), la mise en scène est sobre mais efficace... Par contre, autant je trouve la première et la dernière demi-heures très prenantes, autant je trouve qu'au milieu le film traîne un peu. Un film très pessimiste sur la victoire. A voir.
Paul Newman montre déjà tout l'étendu de son talent en interprétant le personnage d'Eddie Felson, petit escroc qui sévit autour des tables de billard des tripots qu'il reprendra 25 ans plus tard sous les ordres de Martin Scorsese. Le milieu sombre du jeu ou se mêle crapules de tout espèces est parfaitement décrit.
Le film est excellent et son message totalement d'actualité, la bataille d'Eddie Felson est encore la nôtre, 54 ans après, soit comment réussir dans un monde ou' l'argent et la compétition sont rois sans pour autant devenir des chacals.
C'est dommage que le seul personnage féminin du film soit quelque peu agaçant, car excessivement lucide de la brutalité de la réalité et donc destiné à sa perte. Sa totale dépendance à l'homme aimé n'est plus de surcroit vraiment d'actualité. Comptez d'autre part une petite trentaine de minutes de trop et un manque de scènes en externes, peut-être justifié, mais parfois un peu lourd,
Ce malgré, le film est parfait : magnifique esthétique en noir et blanc, très bonne musique, message très fort, puissance physique et grande interprétation de tous les comédiens, ah les stars d'Hollywood jusqu'au années septante, une page du cinéma désormais irrépétible.
Osons le dire, un film comme ce n'est plus possible faire aujourd'hui.
Procédant par ellipses, ce qui est encore plus fort, Rossen nous offre le tableau vivant d'êtres en quête d'existence - aussi factice soit elle. L'arnaque consiste à se présenter comme moins fort que l'on est. Les enjeux montent. Tous les personnages remplissent leur rôle et même plus. Newman est bouleversant, Piper Laurie, tragique, elle. Sans parler de la peinture de "Minnesota Fats", champion impavide, et de celle de Georges C. Scott en entremetteur diabolique. Admirateur du film, Scorsese en a fait une suite bien plus pâle et convenue. Magnifique !
Paul Newman incarne un surdoué et escroc du billard, décidé à vaincre le champion officieux du pays. Très loin d'une success story sportive, "The Hustler" dépeint l'univers du billard de manière assez sinistre. Dans une ambiance fumeuse et fortement alcoolisée, les joueurs ont une certain classe, qui masque les manipulations et humiliations qu'ils pratiquent à plein régime. Le protagoniste devra alors prendre conscience de son vide intérieur, à travers une histoire d'amour douloureuse. Avec son sourire ravageur et son charisme insolent, Paul Newman est parfait dans ce rôle. Face à lui, George C. Scott campe admirablement un manager froid et sans scrupule. Le tout étant filmé et monté avec des plans soignés, et un noir et blanc très bien découpé. Sans compter les séquences de jeux qui raviront les amateurs de billards. On regrette seulement quelques longueurs dans l'intrigue.
Le rôle, pour moi, le plus marquant du grand Paul Newman, grand, beau, classe, élégant en toute circonstance. Dans ce film il est plus que sincère dans son rôle d'Eddie Felson (qu'il retrouvera plus tard chez Scorsese). Le film lui bénéficie d'une chouette ambiance, de très beaux plans lors des parties de billards, ce film est un vrai plaisir. Même si l'histoire d'amour en second plan aurait pu ne pas figuré du tout dans le film, mais bon, il fallait bien placer ça dans un film avec un personnage tel que le personnage de Felson.
Peut-être le meilleur rôle de Newman, qui incarne avec une intensité rare un homme déchiré entre aspiration à la grandeur et pesanteur de l’existence. Le portrait est incisif et sans complaisance, le geste est implacable, l’irrésolution forcément cruelle. Rossen donne une étonnante vigueur dramatique à cette histoire de chute libre et d’amère rédemption. Dans la vie, on se construit sur ses manques et l’on avance en s’amputant : malgré la noirceur du propos, le film est porté par la grâce d’une profonde humanité, et la conviction que dans l’échec existentiel se trouve malgré tout matière à grandeur.
Un seul reproche mais je ne vais pas m’en plaindre, c’est avant tout et presque exclusivement un film pour les hommes…Peu de femmes jouant au billard et peu de femme étant capable de comprendre et de tenir pour acquis que des hommes puissent se comporter comme ceux qui nous sont montrés par Rossen. Cela étant dit : quel film ! Aussi riche, profond, intelligent éducatif sur les comportements masculins il y a en fort peu. Le réalisateur y a mis tout son talent et toutes ses expériences vécues, le roman de Tevis n’étant plus qu’un support. Piper Laurie perdue dans ce monde qui lui est étranger y fait une composition bouleversante d’autant que sa lucidité et son pouvoir auto-destructeur ne font que la desservir. Nous sommes habitués aux rôles forts de Paul Newman et de George C Scott, beaucoup plus surprenant est celui de Jackie Gleason, le clochard de Belleville de Gene Kelly. C’est ce genre de film qui fait que le cinéma est un art incomparable. Quel support peut en cent vingts minutes nous en apprendre autant sur la vie ? Manié par des gens comme Rossen, Kazan, Fuller, Aldrich pour n’en citer que quatre, c’est le moyen idéal pour développer nos connaissances et notre intelligence, c’est dommage que si peu de personnes ne s’en rendent pas compte et ne le voient que comme un simple divertissement.
Eddie Felson, jeune joueur de billard et un peu tête brulée cherche à plumer des clients jusqu'au jour où il réalise son rêve d'affronter Minnesota Fats. Le scénario est bien construit et plutôt intéressant, pas besoin d'être fan de billards pour si intéressé. Certaines scènes sont superbe, notamment celle dans les salles de billards enfumées. Entre alcool, ambition, égoïsme et billard, l'arnaqueur est captivant de bout en bout. La réussite tient aussi d’excellentes interprétations, à commencer par un très charismatique Paul Newman, sans oublier Piper Laurie et Jackie Gleason. Le noir et blanc est sublime, ce qui favorisera une très belle photographie. L'arnaqueur est aussi un portrait cynique et triste de la nature humaine et une description très froide d'un monde où la victoire compte avant toute chose. Un très bon film, porté sur les épaules d'un grand Paul Newman.
L'Arnaqueur est une fresque de la modernité vue à travers le prisme du jeu : il dévoile les masques des "pervers, sournois et estropiés" animés par le pragmatisme de l'argent, met la notion de "talent" à l'épreuve... Nous sommes devant toute l'intelligence de l'oeuvre, concise dans l'intrigue, bien développée. Cependant, et ce malgré une esthétique intéressante et de belles performances d'acteurs, elle a une certaine aridité dans les émotions ; et ainsi ne soulève pas vraiment les passions.
Mais quel ennui, et surtout quelle déception. Ceux qui ont aimé "la couleur de l'argent" vont être au bord du suicide. C'est typiquement le genre de classique qui permet les brillantes interprétations au détriment du divertissement.
Classique signé Robert Rossen, L'Arnaqueur" n'est pourtant qu'un océan d'ennui dans seule la tête de Paul Newman semble émerger de des profondeurs abyssales où nous emmène le récit. Rappelant énormément un future "Rocky" à la sauce billard, c'est-à-dire, s'attardant plus sur le social que sur le sport en lui-même, "L'arnaqueur" souffre d'un manque de rythme cuisant qui s'avère tout aussi efficace qu'une boîte de tranquillisants pour éléphants. Effectivement, le scénario s'attarde sur la psychologie qui ronge le personnage d'Eddie et de la dépendance dont souffre sa petite amie Sarah interprétée par Piper Laurie. Bien que les deux comédiens s'illustrent à merveille dans leur rôle, la lenteur et l'absence d'une quelconque passion dans le film viendront rapidement à bout d'une qualité de forme bien maigre pour rivaliser devant tant de défaut. Car outre le script, on relèvera également une mise en scène très basique qui ne met en scène les partie que très maladroitement en comparaison du travail de Scorsese dans "La Couleur de l'argent". De son côté, la bande originale est pour ainsi dire un désastre et le suspens aux abonnés absents. En clair, difficile d'y trouver son compte.