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bsalvert
407 abonnés
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3,0
Publiée le 5 janvier 2013
un film très bine ficelé qui donnera lieu à une reprise quelques années plus tard avec Paul Newman toujours et Tom Cruise PLV : de bons acteurs, une bonne histoire un bon moment.
Pas terrible, la mise en scène est longue et plate par moment. Bonne histoire sur l'amour et le jeu (le billard, activité peu montrée au cinéma ; c'est original). George C.Scott, Paul Newman et Jackie Gleason sont charismatiques.
Un film passionnant et souvent surprenant où Robert Rossen, qui n'a franchement jamais été aussi inspiré, restitue à merveille l'ambiance sombre et enfumée des salles de billard. Dès les premières images, la réalisation est vive et étonnante par sa modernité et les plans sur la table de billard sont tout simplement superbes. Remarquablement bien secondé par Jackie Gleason, George C. Scott et Piper Laurie, l'acteur Paul Newman fait montre de son incroyable charisme sur chaque plan du film. L'acteur était un véritable dieu de l'écran et il suffit de le voir dans ce film pour s'en assurer. Alors chef d'oeuvre ? Ouais, chef d'oeuvre.
« L’Arnaqueur » réalisé par Robert Rossen en 1961 à partir d’une nouvelle de Walter Tevis parue en 1959 était dès le départ prévu pour Frank Sinatra dans le rôle d’Eddie Felson dit « le rapide ». Le projet n’aboutissant pas et après que Jack Lemmon soit un temps envisagé, Martin Baum l’agent de Paul Newman saute sur l’occasion pour mettre son poulain sur les rangs. Celui-ci n’a qu’une nuit pour se décider. Sans avoir fini de lire le scénario Paul Newman sent instinctivement qu’il tient là peut-être l’occasion de sortir des rôles de beau gosse qui commencent à le fatiguer. Robert Rossen revenu en grâce après avoir témoigné devant la commission d’enquête sur les activités anti-américaines boucle en six semaines le tournage dans le studio new yorkais de la Fox. Paul Newman qui est alors en pleine ascension après des réussites notoires comme « Marqué par la haine » (Robert Wise en 1956), « Les feux de l’été » (Martin Ritt en 1958), « Le gaucher » (Arthur Penn en 1958) ou encore « La chatte sur un toit brûlant » (Richard Brooks en 1958) va profiter de l’occasion pour livrer la prestation la plus convaincante de sa jeune carrière qui lui vaudra sa seconde nomination pour l’Oscar du meilleur acteur. Le film qui bénéficie de la présence d’Eugen Schüfftan le chef opérateur mythique des « Nibelungen » et de « Metropolis » (Fritz Lang dans sa période muette), immerge le spectateur dans l’univers assez méconnu des salles de billard américain et de sa cohorte d’arnaqueurs qui arpentent le pays en quête de petits joueurs à plumer après leur avoir fait croire que leur adversaire d’un jour sera à leur portée. La scène d’ouverture voulue par Rossen expose la farce de manière assez docte mais aussi un peu caricaturale . Eddie Felson jeune prodige cherchant à s’affirmer choisit d’aller défier sur son terrain Minnesota Fats, champion blanchi sous le harnais invaincu depuis quinze ans, réputé pour sa stature pachydermique et son flegme à tout épreuve. Par une mise en scène virtuose des parties de billard dans les salles enfumées du New York populaire, Rossen fascine le spectateur qui se délecte des « coups de queue » exécutés en rythme ainsi que des regards échangés entre les spectateurs captivés, les joueurs qui se jaugent et leurs managers qui arbitrent le risque financier encouru. Pour donner un écrin de choix à l’esthétique de son film, Rossen a choisi à dessein un noir et blanc crasseux et des angles quelques fois expressionnistes expliquant la présence de Schüfftan à ses côtés. On n’a guère fait mieux depuis et l’efficacité de « L’Arnaqueur » est toujours intacte plus de soixante ans après sa sortie. À tel point que la partie dramatique qui se joue tout au long du film entre Eddie Felson et Sarah (Piper Laurie), une jeune femme désœuvrée rencontrée dans un bar à plus d’heure doit pour la plupart des spectateurs être redécouverte à chaque vision. Cette intrigue parallèle qui alterne avec les scènes de billard éclaire la personnalité d’Eddie Felson qui en dépit du charisme indéniable de Paul Newman apparaît souvent comme dénué d’empathie, arrogant et parfois même un peu méprisant (la scène du renvoi de son fidèle manager interprété par Myron McCormick pour sa dernière apparition à l’écran). Le rôle de Sarah interprété par Piper Laurie, jeune starlette un peu en manque de repères suite à un début de carrière prometteur mais ne lui apportant que des rôles mineurs va lui permettre d’exposer toute la sensibilité et la variété d’émotions que contient son jeu. La jeune femme visiblement de bonne famille empêtrée dans l’alcoolisme va espérer un moment trouver une issue à son mal-être en conjuguant son spleen à celui d’Eddie qui malheureusement n’a pas grand-chose à lui donner. Piper Laurie qui paradoxalement délaissera le grand écran pendant seize ans après ce film qui la gratifiera d’une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice est tout simplement confondante de sincérité, offrant au spectateur son visage encore juvénile sur lequel l’impassibilité de façade a laissé s’inviter les marques d’une grave fêlure. Revu plusieurs décennies après sa sortie sur les écrans le 25 septembre 1961, « L’Arnaqueur » s’avère être un très grand film qui s’est bonifié avec le temps dévoilant toute sa modernité et le grand savoir-faire d’un Robert Rossen qui a brassé bien au-delà des parties de billard virtuoses qui en font le sel immédiat. Les acteurs sont bien sûr formidables. Jackie Gleason « petit frère » du Orson Welles « falstaffien » des années de l’âge mûr, alliant bonhomie, élégance, grâce (on pense à la danse des hippopotames dans le fameux « Fantasia » de Walt Disney) et flegme à toute épreuve. George C. Scott encore débutant impressionnant d’autorité et de cynisme dans ce rôle de requin assoiffé d’argent et du pouvoir qu’il exerce sur les joueurs qu’il cornaque. Tous les deux ont été fort justement nommés pour l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. Le film récoltera 7 nominations et deux statuettes dont une pour Eugen Schüttan qui verra ainsi son prestigieux parcours récompensé. Quant à Robert Rossen il signera là son avant-dernier film avant « Lilith » qui restera incompris juste avant que le réalisateur peu prolifique déjà malade décède à seulement 57 ans.
Davantage un film sur l'argent que sur le billard qui n'est qu'un prétexte pour traiter ce thème dégradant: quel prix accorder au pouvoir qu'il octroie? Le film s'éternise quand même un peu trop sur les parties de billard un peu lassantes et souffre d'un équilibre parfois précaire dans la succession des scènes avec une longue première partie beaucoup moins passionnante que la seconde.
Sans conteste le plus grand film de Robert Rossen ! Et l'un des plus grands rôles de Paul Newman. Comme un signe du destin, c'est en 1986, lorsque Scorsese lui proposera de reprendre son personnage culte d'Eddie Felson que l'acteur gagnera son seul Oscar. Eddie Felson, c'est un petit peu le "Rocky" du billard ; celui qui même battu, reviendra au top de par sa persévérance. "L'arnaqueur ne fait qu'obéir à un schéma on ne peut plus classique : l'ascension, la chute, la rédemption ; un fil rouge que Rossen gère parfaitement, y ajoutant quelques mémorables tours de force. La partie de billard entre Felson et le Pacha est magnifiquement orchestrée et s'avère haletante de bout en bout. Outre ces qualités formelles, à travers ce jeune champion accro ne sachant jamais s'arrêter quand il le faut, "L'Arnaqueur" est un des films les plus efficaces sur les dégâts du jeu d'argent, qui impactent aussi bien soi que son entourage. Qui aurait pu croire qu'un sujet comme le billard aurait pu devenir si passionnant ?
Heureusement qu'il s'agit de Paul Newman! Car malgré un casting convaincant, une photographie élégante et une ambiance atypique de film noir par la focalisation sur le sport via le biais pécuniaire, procurant une aura de mafieux à ces billardistes enivrés (que l'on peut aussi qualifier de grotesque entre-soi supposément viril), que l'on s'ennuie! Les responsabilités sont partagées: une réalisation plate qui ne confère aucun suspense aux parties pourtant enfiévrées, des dialogues banals, une romance peu passionnante, des redondances ronronnantes, une monomanie du héros, un scénario très ténu, une mort à la dramaturgie nulle. Bref, mieux vaut visionner La Couleur de l'Argent de Scorsese!
Paul Newman incarne un surdoué et escroc du billard, décidé à vaincre le champion officieux du pays. Très loin d'une success story sportive, "The Hustler" dépeint l'univers du billard de manière assez sinistre. Dans une ambiance fumeuse et fortement alcoolisée, les joueurs ont une certain classe, qui masque les manipulations et humiliations qu'ils pratiquent à plein régime. Le protagoniste devra alors prendre conscience de son vide intérieur, à travers une histoire d'amour douloureuse. Avec son sourire ravageur et son charisme insolent, Paul Newman est parfait dans ce rôle. Face à lui, George C. Scott campe admirablement un manager froid et sans scrupule. Le tout étant filmé et monté avec des plans soignés, et un noir et blanc très bien découpé. Sans compter les séquences de jeux qui raviront les amateurs de billards. On regrette seulement quelques longueurs dans l'intrigue.
Paul Newman montre déjà tout l'étendu de son talent en interprétant le personnage d'Eddie Felson, petit escroc qui sévit autour des tables de billard des tripots qu'il reprendra 25 ans plus tard sous les ordres de Martin Scorsese. Le milieu sombre du jeu ou se mêle crapules de tout espèces est parfaitement décrit.
Ce film en noir et blanc est beau, tout simplement, il s'en dégage une belle lumière et P. Newman y est surement pour beaucoup. C'est l'histoire d'un arnaqueur au billard, le pool, qui a du mal à "gagner" sa vie, perd plus souvent qu'il ne gagne et se retrouve alors dans des situations plus que dangereuses. Le film ne s'intéresse pas du tout au pool en lui-même, ni même aux arnaques qu'Eddie met en place mais plus aux personnages. Et c'est notamment la rencontre entre deux oisifs, Eddy d'un côté et la riche héritière de l'autre. Je pensais avoir déjà vu le film mais je confondais avec La couleur de l'argent, qui est plutôt la suite de celui-ci.