Un film très étrange. Palme d'or et prix d'interprétation à Cannes en 1989 pour son premier film, Steven Soderbergh frappe fort, très fort et se positionne inévitablement comme le réalisateur à suivre dans les années suivantes. Pourtant ce film primé me laisse un goût très amer dans la bouche. Je m'attendais, si ce n'est pas à voir un chef-d'œuvre, à voir un bon film mais au final pas tellement. Si l'idée de départ semble excellente (un homme impuissant filme des interviews de femmes qui lui raconte leurs secrets sexuelles) l'histoire se perd peu à peu dans une sorte d'histoire en montage alterné entre justement le synopsis décrit plus haut et le mari qui trompe sa femme avec sa sœur et c'est en ça que le film ne me plaît pas. Si l'interprétation des acteurs et très bonne, on a beaucoup de mal à s'attacher aux personnages et on ne peut donc s'identifier à eux. Soderbergh rate donc ici ses protagonistes, mais il ne rate pas que cela. En effet, le scénario en lui-même n'a rien d'exceptionnel non plus, il est parfois lent, parfois prévisible mais jamais vraiment convaincant. Et même si a mise en scène est bonne, on peine à accrocher au film et ça ne suffit pas pour en faire un chef-d'œuvre. Non vraiment je peux comprendre que Spike Lee n'ait pas apprécié que ce film dépasse le sien en compétition également ("Do the Right Thing")
Soderbergh veut critiquer la bonne société américaine mais reste en surface avec des personnages tordus mais qu'on peine à comprendre. La seule erreur de sa filmographie.
Pas le meilleur Soderbergh j'en ai bien peur. Si le sujet (la sexualité) ainsi que le casting et la mise en place permettent d'espérer un belle analyse cinématographique d'un phénomène de société, je suis passé complètement à côté. Tout bonnement parce que le film ne laisse transparaitre aucune envie de communiqué. Dialogues mous, acteurs peu crédibles, et mise en scène juste soporifique. Bref l'esprit est vite endormi et devient réfractaire à toute réflection...
La vacuité du sujet laisse pantois. Cannes a récompensé, une fois de plus, un réalisateur d'un type tellement courant qu'on n'arrive pas à s'en rappeler tous les avatars : celui qui confond art et subversion - d'autant que pour le coup, c'est raté. Un pervers qui prend son pied en filmant des femmes racontant leur vie sexuelle, quelle... misère !
À la fois un des plus faible film de Soderbergh et une des plus faible palme d or que j ai pu voir. C est surtout un film quelconque avec des personnages mal croqués auxquels je n ai pas cru (exception faite de celui de Cynthia). Du coup malgré sa courte durée c est l ennui qui est vite apparu. Son côté faussement subversif ayant fini de clouer la chose pour moi.
Film assez pervers sur le voyeurisme et le fétichisme. Le sexe par procuration, sans toucher juste en regardant. C'est assez spécial. C'est très bien filmé, les mouvements de caméra sont langoureux et sensuels bien en adéquation avec le sujet... La femme est complètement subjuguée alors qu'elle est choquée.... De plus la fin est magistrale. C'est superbe. Ces corps avec cette musique. À voir pour l'expérience originale.....
Probablement trop cérébral pour moi. Agréable à regarder, mais limite soporifique. Heureusement les acteurs sont tous excellents. Mention spéciale pour James Spader dont on découvre le jeu qui fera son succès beaucoup plus tard dans Blacklist. À noter aussi cette réplique qui invite à la réflexion : "Les hommes apprennent à aimer les femmes qui les attirent, alors que les femmes sont attirées par les hommes qu'elles aiment." Ou encore cette autre, tandis que Cynthia évoque la première fois où elle a vu un pénis, en parle comme Charlotte de Turckheim (laquelle a dit ça en premier ?) : "L'organe s'était comme une entité, séparée, comme indépendante du reste du mec... j'ai complètement oublié qu'il y avait un garçon au bout !" Bref, un film cérébral, sur le sexe. Fallait oser !
Un couple insatisfait, composé d'une femme frigide et d'un mari volage, voient leur quotidien bousculé par l'arrivée d'une vieille connaissance, qui a la manie d'interviewer des femmes en leur posant des questions sur leur vie sexuelle. "Sex, Lies, and Videotape" rencontra un joli succès critique à l'époque (il remporta notamment la Palme d'Or à Cannes en 1989), ce qui permit un nouvel essor du cinéma indépendant aux USA, et lança la carrière de Steven Soderbergh dont c'était le premier long-métrage. Pour autant, le film n'est pas aussi marquant que d'autres œuvres du cinéaste. La mise en scène est très sobre, s'appuyant surtout sur son sujet et ses acteurs. Ceux-ci sont en effet en forme : James Spader est touchant en nomade névrosé, et Andie MacDowell tient sans doute l'un de ses meilleurs rôles en femme paumée qui se rend compte de son calvaire. Tandis que le scénario évoque lentement mais sûrement la question du sexe et des tromperies chez les couples sérieux, en apportant des idées intéressantes (le mensonge est évoqué comme un outil qui se retourne toujours contre son utilisateur). Un drame bien construit.
C’est un « petit » film en apparence qui sur le thème de l’amour et de ses travers raconte plus qu’il ne les montre, ces choses essentielles qui ciblent la sexualité. Ann la refuse au milieu d’un tas de complexes que sa sœur cadette balaie d’un revers de manche pour vivre en toute liberté. Dans ce triangle indéfini, un homme va prendre la tangente sans trop le vouloir, si ce n’est en revenant neuf ans après dans sa ville natale. Graham renoue avec le mari, vieux copain d’école qui l’héberge un temps. Si le rapprochement entre Ann et Graham peut se produire , c’est avant tout une rencontre à laquelle Steven Soderbergh nous fait assister. Deux êtres ballotés par des refoulements très personnels. Ils vont se toiser, se confier et tenter de concilier petits secrets et gros mensonges dans l’intimité de leurs relations déficientes . La simplicité d’une mise en scène aux dialogues acerbes et savoureux, drôles et pertinents, les accompagne joliment. AVIS BONUS Beaucoup de chapitres dans lesquels critiques, artistes reviennent sur ce film qui au départ n’était pas sélectionné en compétition à Cannes ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
En 1989, Steven Soderbergh a 26 ans et décroche le Graal à Cannes avec une histoire écrite en quelques jours, à la suite d’une rupture, sur un vulgaire bloc-notes. Un premier film d’auteur et d’acteurs réussi, avec James Spader, Andie MacDowell, Laura San Giacomo et Peter Gallagher.
Parcours initiatique d'une femme au foyer, bernée par son mari, qui est en quête existentielle et charnelle. Sans enfant, sans boulot, perdue dans une grande maison dépourvue de vie. La facteur X entre alors en action. L'ancien meilleur ami de Monsieur, vie moins rangée et plus dans le bohème, surgit dans le foyer familial pour réveiller des consciences endormies. Le film est très intimiste, se focalisant sur le désir et la recherche du sens à une vie. Palme sur l'adultère et la rupture d'un couple qui s'enlise dans la routine. Geste modeste, malheureusement trop facilement oubliable, mais assurément moderne de son temps.
L'aspect technique du film - particulièrement la partition de James Spader - est réussi mais une fois parvenu au bout du long-métrage on ne peut s'empêcher de penser "tout ça pour ça?!"
Pour un coup d’essai sans réel ambition (un budget dérisoire et un scénario écrit à la dernière minute), Steven Soderbergh signe une œuvre d’une originalité ahurissante. Le traitement en profondeur qui y est fait des troubles psychologiques des personnages lui donne une authenticité et une sobriété qui s’ajustent parfaitement avec l’image donnée des méandres d’une vie de couple vouée à l’échec. Ce couple en pleine crise formé par Peter Gallagher et la resplendissante Andie McDowell est tout à fait réaliste, c’est dans le rôle torturé de James Spader que réside toute la complexité du propos. Cet homme palliant ses troubles amoureux en filmant ses entretiens avec des femmes racontant leur vie affective et sexuelle est une parfaite illustration des relations complexes que nous affiche ce film hors-norme.
Un film étrange, où le dialogue à une part très importante, presque au même point que le non dit, et ça c'est très intéressant. A 25 ans, réaliser un film aussi mature et profond sur un sujet si délicat que les relations humaines, en particulier sous l'angle du sexe, c'est fort, et Soderbergh réussit son coup à merveille. Les acteurs sont excellents, James Spader joue ici un rôle similaire à celui qu'il prendra plus tard dans "Crash" de Cronenberg. Mais il a ce charme, cet attrait dans le regard et sa manière de parler qui font que l'on s'attache très rapidement à lui, malgré l'étrangeté de son comportement. Andie MacDowell est sublime, son personnage connaissant une véritable évolution tout au long du film, représentant presque la matrice de l'oeuvre, car c'est autour d'elle que tout le sujet repose. La mise en scène est sobre, très lente, mais ultra efficace et intimiste. Bref, une très bonne surprise, de la part d'un réalisateur qui n'a aujourd'hui plus rien à prouver