Ce film, réalisé par Dario Argento et sorti en 1987, n'est pas mal du tout, bien qu'inférieur aux précédents films du réalisateur que j'ai pu voir ! C'est ici l'histoire d'une jeune femme qui prend la place d'une cantatrice dans le rôle de Lady Macbeth, rôle qui semble maudit. Elle sera en effet harcelée par un fanatique maniaque. Ça n'a pas l'air bien original annoncé comme ça mais il ne faut pas oublier qu'Argento a un certain don pour transformer toute enquête policière lambda en un fantastique giallo. Bon là, nous sommes vraiment à la limite du giallo puisque les choix de mise en scène qui caractérisent ce sous-genre sont beaucoup plus effacées et discrètes que sur les classiques du genre, tels que "Les Frissons de l'angoisse" ou "Six femmes pour l'assassin" par exemple. Mais on en retrouve tout de même l'essence, c'est-à-dire l'enquête policière, les meurtres et le gore, quelques fois à outrance (enfin pour l'époque hein, c'est pas "The Green Inferno" non plus) et les couleurs vives. Si le film s'avère être dans l'ensemble passionnant, j'apprécie en effet énormément le côté thriller, même si le meurtrier peut être deviné assez rapidement, étant donné qu'il n'y a pas pas trente-six personnages non plus, il souffre tout de même de quelques défauts qui plombent bien malheureusement le film. Nous aurons ainsi des scènes très peu crédibles, dans lesquelles les personnages prennent des décisions complètement stupides (à l'image d'un slasher aux personnages débiles), ce que je ne comprends pas vraiment puisque le réalisateur a pourtant toujours prêté un soin particulier au traitement de ses personnages. Peut-être est-ce un choix volontaire ou peut-être est-ce dû au tournage chaotique du film, je ne sais pas, mais en tout cas toutes ces choses mises bout à bout dérangent un peu, on a du mal à croire à l'ensemble quoi. De même que la fin, qui rappelle beaucoup "Phenomena", à la fois dans le style visuel et dans les délire avec la communion avec la nature/animaux (film que je n'avais d'ailleurs pas vraiment apprécié). De ce même film, il en reprendra également les choix musicaux, et notamment les morceaux de hard rock/métal, placés un peu partout dans le film, ce qui créer certes un décalage intéressant et provoque chez le spectateur un ressenti particulier mais on regrettera tout de même les excellentes B.O. de Goblin. En ce qui concerne la mise en scène cependant, nous avons de nombreuses choses très intéressantes, comme les plans en vue subjective, la balle en gros plan et tous ces sublimes et travaillés mouvements de caméra. Du côté des acteurs, j'ai eu un peu de mal avec le jeu de Christina Marsillach. "Opera" est donc un bon film mais qui n'est pas le meilleur de la filmographie du réalisateur !