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Roger T.
150 critiques
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3,0
Publiée le 5 octobre 2020
Jodorowsky m'avait bluffé avec "la montagne sacrée" et c'est avec une certaine déception que je regarde pour la seconde fois "santa sangre" qui au demeurant m'a semblé plus "lisible". J'avoue que la première partie du film m'a un peu ennuyé à l'exception d'une scène; par contre j'ai nettement plus apprécié la deuxième partie. Jodorowsky est évidemment un réalisateur important mais je crois que pour santa sangre, son shaman devait être en vacances.
J'ai eu la chance d'assister au Cabaret mystique d'Alexandro. En 1989, il nous a invité à la première de Santa Sangre à Paris au Trianon, ce fût grandiose. Ayant pris aussi des cours avec lui, son langage m'a été très familier et compréhensible, si je peux en faire un résumé : "Genèse, manifestation et guérison d'un traumatisme psycho-familial enfantin". On y retrouve entre autre tout le travail d'Alexandro sur la psychogénéalogie et la psychomagie. La scène ou Alma pose le dos de ses mains sur le torse de Phoenix et fait s'envolé l'aigle tatoué (répétition du traumatisme paternel) c'est un acte de psychomagie. Quelques ficelles qu'A. nous a confié : La fille muette s'appelle "Alma" parce que symboliquement, c'est son âme et l'âme est muette. Les chiens lèchent le sang du père de Phoenix suicidé car toute mort doit servir à nourir la vie ; quand l'éléphant meurt, c'est symboliquement son égo (sujet du film Tusk), après la cérémonie, l'éléphant est jeté dans un ravin, les pauvres des bidons-ville se jettent dessus pour le découper et le manger. A. Jodorowsky : le Jules Vernes de la Psychologie familiale, puisque seulement maintenant les psychologues commencent à s'y intéresser. Donc un chef-d'oeuvre éternel. Je l'ai revu plusieurs fois avec la même émotion, à la fin je pleure toujours. Ce film peut nous inviter à faire sur nous même un travail d'étude des évennements psycho-familiaux qui souvent hantent notre vie. Le chemin vers la guérison, le boulevard de la libération. Ce film n'est pas un objet cinématographique, c'est de l'art thérapeutique, de la poésophie, un outil et un cadeau à l'humanité, merci Alexandro.