Après la seconde guerre mondiale, à laquelle il a participé, Jean Gabin a connu une période noire (terme qu’il employait lui-même). En 1969, dans une interview, il confiait qu’ « Au-delà des grilles » était le film issu de cette période difficile qu’il aimait le plus. Alors vous pensez bien que ma curiosité a été piquée à vif, et que naturellement j’ai voulu voir quelle tronche avait ce film de René Clément. Faut dire les choses comme elles sont: c’est pas mal, pas mal du tout même. Certes, l’histoire est classique de chez classique et le scénario n’est pas des plus recherchés, mais ça fonctionne, et on demande rien de plus. Ça fonctionne parce qu’on a de bons dialogues, qui sont bien percutants à certains moments. Ça fonctionne parce que même si la mise en scène demeure assez standard, elle sait quand même bien exploiter les espaces. Ce qui est non négligeable pour un film comme celui-là. Et ça fonctionne parce qu’il y a de bons acteurs. Jean Gabin est impérial comme souvent et fait parler son charisme. J’admets que pendant près d’une heure, j’étais prêt à coller 4 étoiles à ce film. Finalement, je n’en mets que 3, étant donné que dans les 25 dernières minutes, on déplore une baisse de régime, malheureusement trop flagrante pour qu’on puisse en faire abstraction.