Malgré une réalisation propre, hollywoodienne, et en dépit d'un casting correct, "Danny the dog" tombe dans les travers d'un scénario "made by Besson"... Partant d'un bon sentiment, Besson tente et je dis bien tente d'aborder le thème de la brutalité humaine au travers du personnage de Danny (Jet Li), un homme qui depuis l'enfance a été élevé comme on dresse un chien de combat. Le dresseur, un malfrat de première interprété par Bob Hoskins, est donc porté par le récit comme le bourreau de Danny et apparaît logiquement comme "le créateur de la créature", de fait encore plus brutal psychologiquement que sa création. Intervient alors le personnage de Morgan Freeman, un musicien/accordeur de piano, aveugle, qui devient, par un concours de circonstances, l'homme par qui Danny réapprend à vivre, car il est bien connu que "la musique adoucit les murs". Partant de là, outre la piètre prestation des acteurs, certainement prisonniers d'un script (trop) simpliste où s'affrontent de façon (trop) naïve et manichéenne victime, bourreau et rédempteur, le spectateur se trouve désemparé devant la médiocre métaphore de Besson... Quel sens donner à ce film si ce n'est que oui, la vie est faite de manipulateurs qui brisent des individus, et que oui, il y a certaines personnes qui donnent spontanément d'eux-mêmes pour corriger le tir? Quand bien même on se satisferait de cet enfoncement de portes ouvertes si cher à Besson (il n'y a qu'a voir "Angela" pour s'en convaincre), reste que le film s'appuie commercialement sur la figure de Jet Li et que par conséquent, les scènes de baston s'enchaînent à un rythme effréné, tuant le semblant de propos du film: la violence paraît condamnée, et pourtant, c'est par la violence que Danny se libère physiquement de son maître... Un film bancal, très naïf et qui aurait pu se concevoir sous forme de court-métrage (d'ailleurs sous ce format, le manque cruel de développement et la simplicité de l'histoire auraient paradoxalement pu fonctionner)...