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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 14 avril 2024
Père du « Free cinema » anglais au détour des années 1960 avec Tony Richardson, Lindsay Anderson et John Schlesinger, Karel Reisz fut un réalisateur toujours captivant à la filmographie ramassée (neuf films en trente ans). Une carrière qui sera tout aussi fructueuse en Angleterre qu’à Hollywood où il ne reniera rien de ses ambitions artistiques, ce qui explique peut-être la parcimonie de sa production. « Le flambeur » en 1974 est justement son premier film sur le sol américain avec dans le rôle principal James Caan devenu une immense vedette juste après « Le Parrain » de Francis Ford Coppola tourné deux ans plus tôt. Le scénario écrit par James Toback, vaguement inspiré du « Joueur », la nouvelle de Fiodor Dostoïevski est en partie autobiographique. James Tobiack montre son scénario rédigé à Robert de Niro mais Karel Reisz qui arrive sur le projet préfère faire appel à James Caan qu’il impose sans mal à la production du fait de sa notoriété supérieure. A la même époque James Caan lui-même lutte contre sa dépendance à la cocaïne. Autant dire qu’il n’œuvrera pas totalement en territoire inconnu. Sans transition, le spectateur est plongé dans un tripot d’arrière-salle où Axel Freed (James Caan) est un joueur parmi d’autres en train de miser et de perdre des sommes d’argent dépassant largement la moyenne des enjeux de la salle. La séquence qui suit montre Axel face à des élèves d’un collège où le jeune homme se révèle être un professeur de littérature brillant mais aussi auteur en devenir. En relation sentimentale avec la très jolie Billie (Lauren Hutton), Axel semble avoir tous les atouts en main pour mener une vie épanouie. Cerise sur le gâteau, il est issu d’une famille riche. Du fait de son profil intellectuel qui impose un certain respect mais sans doute aussi par ses origines bourgeoises rassurantes, Axel bénéficie d’une réelle mansuétude de la part de celui (Paul Sorvino) qui manage ses dettes pour le compte de ses créanciers. Mais Axel spoiler: commence à entrer dans une zone dangereuse quand subitement sa dette s’élève à 44.000 $. Une dette dont il n’a pas commencé à rembourser un le moindre cent bien au contraire, ayant plongé à pieds joints dans le cercle infernal d’une cavalerie bien connue des joueurs qui consiste à continuer de miser pour rembourser ses dettes . Karel Reisz dont la caméra ne quitte pas d’une semelle un James Caan en osmose parfaite avec son personnage, tente ainsi de s’approcher au plus près des fondements de cette addiction qui n’a rien de chimique. Axel est un intellectuel qui n’ignore rien des bassesses auxquelles il s’humilie à recourir pour obtenir des fonds aussitôt dilapidés via un chantage affectif assez minable exposé par Karel Reiz au moyen d’inserts le montrant quémander auprès de sa mère. Si à l’aise devant ses élèves pour décortiquer les poèmes et proses des auteurs classiques, Axel semble démuni pour s’expliquer les ressorts de son addiction à laquelle il ne détecte comme substrat banal que le besoin d’adrénaline qui lors de courts instants lui donne la sensation extatique de sortir de lui-même et de planer ainsi au-dessus de sa condition humaine qu’au fond de lui-même il juge pitoyable. L’adrénaline, Axel la puise aussi dans le danger qui rôde autour de lui avec les représailles violentes qui s’approchent. Une sorte d’anneau de Moebius dont il commence à penser que la seule manière d’en sortir est peut-être un saut dans le vide comme le montrera la dernière scène du film. James Caan dont l’allure générale respire l’assurance et la force n’est jamais meilleur que lorsqu’il doit laisser transparaître les failles et tourments de ses personnages. Le film de Karel Reisz qui était l’un de ses favoris est sans aucun doute l’un des plus réussis de son auteur qui en réalité n’a jamais proposé que des films intéressants aux tonalités pourtant radicalement différentes. Ici sa direction d’acteurs est d’une rare subtilité que ce soit avec Lauren Hutton en petite amie d’Axel lucide mais compréhensive ou encore Jacqueline Brookes en mère déroutée par ce qu’est devenu son fils. Sans oublier les « tronches » célèbres toujours dans le ton que sont les Paul Sorvino, Burt Young, Morris Canovsky , M. Emmet Walsh ou Antonio Fargas. Le tout nimbé par la musique lancinante de Jerry Fielding qui contribue à renforcer le mystère de la passion du jeu dont Karel Reisz a bien compris qu’elle est impénétrable et notamment par ceux-là même qui en sont atteints. N’est-ce pas Alexandre Dumas qui dans « La femme au collier de velours » (1850) écrivait : "Ce qui fait la passion du jeu plus forte que toutes les autres, c'est que, ne pouvant jamais être assouvie, elle ne peut jamais être lassée. C'est une maîtresse qui se promet toujours et qui ne se donne jamais. Elle tue, mais elle ne fatigue pas".
L'histoire en soi est banale, mais le scénario, signé James Toback, est très intelligent. Ce qui fait de ce film l'un des meilleurs sur l'enfer du jeu. Passion destructrice, jouissance d'évoluer au bord du gouffre, obsession du flambeur qui va jusqu'à jouer sa vie lors d'une scène finale très forte. Un masochisme troublant. James Caan est impeccable. Et James Woods, alors débutant, fait une apparition.
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4,0
Publiée le 27 avril 2013
Un des meilleurs films qu'ait jamais inspirès le jeu, magistralement mis en scène par Karel Reisz et superbement interprètè par James Caan! Ce dernier incarne avec brio un professeur de littèrature dans une universitè new-yorkaise, passionnè par le jeu! La malchance s'acharnant sur l'acteur de "Rollerball" pendant plusieurs heures, il termine une partie avec une dette affolante, dont son seul salaire ne peut lui permettre d'espèrer de se libèrer! De là l'argument de cette descente aux enfers avec Paul Sorvino, Burt Young et la belle Lauren Hutton dans les seconds plans! Reisz n'ètait pas un amuseur public, un gugusse s'ingèniant à amuser la galerie mais plutôt l'un des brillants cinèastes du Free Cinèma anglais avec quelques oeuvres importantes à mettre à son actif telles que "Saturday Night and Sunday Morning" et "French Lieutenant's Woman". "The Gambler" fait parti de ses plus belles rèussites et gagnerait à être redècouvert! Ne serait-ce pour la prestation formidable de James Caan...
Ce film de Karel Reisz n'est pas passé à la postérité, à tort. Cette adaptation d'une nouvelle de Doistoievski est, en effet, remarquable. Dès le début du film, le spectateur est happé par le spectacle désolant d'un professeur d'université accro au jeu et courant à sa perte, avec les maffieux à ses trousses. On comprend vite que James Caan (exceptionnel) ne souhaite pas vraiment gagner, mais bien plutôt perdre. En fait il n'est attaché à rien , ni personne (sa mère, sa petite amie), seules comptent les montées d'adrénaline issues du jeu. Le flambeur est un thriller de haute volée, c'est incontestable, mais aussi une oeuvre profonde, une réflexion sur le capitalisme, ce qu'est ou devrait être la morale, lé rédemption. A noter que le scénario est de James Toback, réalisateur de l'excellent Mélodie pour un tueur (qui fait bien sûr penser au Flambeur) ayant pour remake De battre mon coeur s'est arrêté, un grand Audiard.
Variation sur la mécanique du Joueur de Dostoïevski (auteur cité dans le film), ce Flambeur arbore la fière allure d'un James Caan à l'époque en pleine bourre, et qui est quasi parfait en homme tourmenté par sa passion du jeu et son goût du risque, dans une descente aux enfers très bien illustrée. Le film dégage une espèce de frénésie froide, ne se berçant d'aucune illusion sur le destin de son personnage central, pas plus que de ceux qui l'entourent. Loin de jeter de la poudre aux yeux, le film s'avère aussi cynique que désabusé.
Si "Le flambeur" vaut surtout pour la performance de James Caan, il est aussi un des films les plus remarquables réalisés sur la personnalité d'un joueur, pour qui seule la perspective de perdre est jouissive. Comme dans "Taxi driver", l'auto-destruction programmée de l'anti-héros déroule son action, inexorablement, ses relations avec son entourage n'ayant qu'un seul but, celui de s'abîmer définitivement.
Un film intéressant sur l'histoire d'un mec qui est accro au jeu, parce qu'il aime le risque de pouvoir tout perdre. On y voit l'Amérique de 1974, des acteurs qui jouent bien (sauf les bagarres qui sont un peu ridicules), et un scénario assez classique mais qui se suit bien. Le film contient quelques longueurs par moments, mais le fait d'avoir fait de son héros un professeur de littérature, élève le niveau du film avec, par moments, des propos philosophiques cités de grands auteurs non dénués d'intérêt (comme par exemple Dostoïevski et son : 2 2=5). A voir.
James Caan est plus crédible en joueur compulsif qu'en professeur de faculté. Bon film sur le démon du jeu et l'enfer de l'amour du risque poussé à l'extrême tant au niveau financier que sentimental et même vital. Longuet cependant.
Un super film, un très bon scénario servi par une réalisation excelente (la tension monte, et la fin magistrale). James Caan a un putain de charisme et joue à merveille. Personne d'autre n'aurait pu interprété ce rôle mieux que lui. En plus ca se passe dans les 70's à NY, époque et lieu que j'affectionne beaucoup dans le cinéma américain ...
Un des meilleurs rôles de la carrière de J. Caan, ce qui suffit à planter la grandeur de sa performance. Ce film de K. Reisz n'est pas hyper réaliste dans sa description du milieu mais ce n'est vraiment pas ce qui compte. Ce qui est important dans le film, c'est la déchéance et la chute vertigineuse de cet homme bien sous tout rapports mais qui se laisse littéralement détruire par son addiction. Pas de drogues, pas d'alcool, pas de sexe mais juste un vice qui repose sur une des drogues les plus dangereuses au monde : l'adrénaline. Accro à cette sensation de danger, quitte à s'enfoncer toujours plus dans des situations inextricables. Un parcours de maso bien rendu par un scénario diabolique, qui joue avec nos nerfs et des acteurs saisissants. Quand à K. Reisz, sa mise en scène rend bien compte de l'état mental du héros et on suit ces descente aux enfers avec beaucoup d'intérêt jusqu'au bout. D'autres critiques sur
Axel est un professeur de littérature en apparence tout à fait classique, issu d’une famille aisée. En réalité, il est accroc au jeu, et va contracter une dette énorme auprès des mauvaises personnes… A travers ce personnage peu reluisant, qui se met en danger de manière permanente auprès de tous, Karel Reisz livre un portrait de l’addiction. James Caan (qui d’après ses propres dires se battait avec une addiction à la cocaïne au moment du tournage !) convient bien à ce protagoniste obtus et autodestructeur, qui s’enferme dans une spirale infernale pour en ressentir toute l’adrénaline, et se met dans le déni de réalité lorsqu’il mise. Un sujet pertinent et plutôt bien écrit, mis en scène de manière professionnelle mais quelconque. Si ce n’est pas tant gênant pour les passages dramatiques, ça l’est davantage pour le dernier acte qui se rapproche du thriller. D’autant plus que les couleurs et la photographie ternes donnent au film un aspect 70’s daté (mais peut-être était-ce voulu à l’époque, pour appuyer le côté documentaire ?). Signalons tout de même une BO discrète qui tâtonne vers la musique classique, et quelques têtes connues : James Woods dans un court rôle de banquier peu reluisant, ou Paul Sorvino aux cheveux longs ! A noter aussi que le film aura le droit à un remake tout à fait convaincant en 2014, avec Mark Wahlberg.
Portrait intrigant mais manquant un peu de rythme d'un joueur compulsif et névrosé, obnubilé par le goût du risque, porté par l'interprétation troublante de James Caan. 2,75
En regardant ce film, vous apprendrez que 4+4=5. Réflexion passionnante sur l'amour du jeu. Brillante interprétation de Caan. Presque un sans faute, film qui a très peu vieilli. Regardez-le, mais avant : faites vos jeux !