Avis : Abyss - Page 2

Huit clos situé au fond de l'océan, Abyss est certainement l'un des films les plus personnels de James Cameron, passionné, on le sait, par les fonds marins. Mélangeant des scènes d'action avec des moments, forts, de tension, il parvient à livrer un bon divertissement portant fondamentalement en lui un puissant message sur notre humanité et sa tendance destructrice ; d'elle même, de l'environnement, de la vie dans son ensemble. Si ce propos général - quoique porté jusque dans la station sous-marine via la lutte engagée entre les plongeurs et les membres des forces spéciales - est à saluer pour l'excellence de sa mise en scène dans un final absolument extraordinaire, on peut quand même regretter la tendance de Cameron à se laisser aller à une surutilisation des clichés inhérents au cinéma d'action et à la présentation de personnages parfois excessifs. Abyss pouvait s'en passer sans que cela ne nuise à son expérience, bien au contraire. De ce choix, découle un film perturbant. L'hostilité du plancher océanique semble, tantôt, très secondaire - L'action fait alors d'Abyss une espèce de blockbuster tout à fait commun -, quand, parfois, la dangerosité du milieu est soulignée avec tant d'évidence qu'elle absorbe entièrement, donnant à voir l'aspect fabuleux du monde sous marin ; cet univers qui compte pour l'essentiel de notre planète mais, qu'hélas [!] nous connaissons encore trop peu. Invitant le spectateur à découvrir un peu de ces profondeurs pour lesquels il s'est passionné, Cameron livre un film imparfait, insatisfaisant à bien des égards mais pourtant, terriblement attachant. Et si Abyss n'était pas, un peu à sa manière, à notre image ?

Ce film réalisé par James Cameron et sorti en 1989 n'est franchement pas mal du tout. Une équipe de sauvetage va au fond de la mer pour porter secours à un sous-marin échoué mais ils vont se rendre compte qu'ils ne sont peut-être pas seuls. Le synopsis joue beaucoup sur le côté science-fiction et mystère mais je trouve que le film ne s'attarde malheureusement pas assez là-dessus, après je n'ai pas vu la version director's cut donc je ne connais pas la demie-heure "manquante" qui, si ça se trouve, s'attarde plus sur ce côté-là. C'est peut-être donc pour cela que je n'ai pas accroché autant que certains spectateurs ou fans. Malgré tout, je me suis vite attaché à l'histoire et si j'ai trouvé le début un peu long, je suis ensuite vite rentré dedans pour être de plus en plus émerveillé jusqu'à la fin. Car oui, même si le côté science-fiction est peu présent (en tout cas, à mon goût), les scènes présentant spoiler: les habitants des abysses
sont très réussies et surtout très poétiques, surtout lorsque Lindsey les découvrent pour la première fois. J'ai d'ailleurs été émerveillé par les effets spéciaux qui ont certes aujourd'hui un peu vieillis mais pour un film de 1989, ils sont encore très regardables et arrivent encore à nous surprendre. Le film peut également être très angoissant pour toutes les scènes se passant vraiment dans l'eau (par exemple, spoiler: lorsque Bud descend au fond des abysses
) car c'est très oppressant, on retient son souffle en même temps que les personnages tellement c'est prenant. Le film est d'autant plus réussi que les abysses n'ont jamais vraiment été explorées, enfin en tout cas jamais aussi bas, on peut donc se demander s'il n'y a pas des êtres vivants intelligents, autre que les humains. Pour ce qui est de la réalisation, elle est très bonne et le réalisateur prend vraiment le temps de faire de très beaux plans lorsque les personnages sont dans l'eau, en dehors du sous-marin. Du côté des acteurs, ils jouent très bien, il n'y a rien à dire ce côté-là. "Abyss" est donc un bonne aventure sous-marine dotée d'une poésie que l'on aurait voulue plus présente.

James Cameron a deux passions, les extra-terrestres et la mer, la première est visible dans des films comme "Aliens le retour" ou encore, dans une moindre mesure, dans "Terminator", la seconde sera visible, quelques années plus tard, dans son plus grand film, "Titanic". "Abyss" mélange ces deux thèmes de manière un petit peu brouillonne. En effet, le réalisateur se contente de placer ses étranges créatures au fond des océans et d'écrire une histoire complètement abracadabrantesque. D'ailleurs, le film a beaucoup vieillit comme le montre les effets spéciaux, enfin cela fait presque 25 ans que "Abyss" est sortie. Du côté du casting, Ed Harris est particulièrement plaisant, ce n'est pas le cas pour Mary Elizabeth Mastrantonio qui devient vite agaçante. La durée du film, plus de deux heures et demie, le rend très long et les longueurs deviennent inévitables. Globalement, ce film de science-fiction est très prévisible, et manque sérieusement de véritables rebondissements. D'ailleurs, "Abyss" finit sur un happy-end pas très adapté, une embrassade finale. Voilà comment le film perd toute sa crédibilité, c'est franchement dommage, car cette aventure se déroulant plusieurs millier de mètres sous la surface de la mer est souvent d'une grande beauté, et les scènes d'action sont réellement réussies. De plus, certains passages sont plein de suspense, rendant le film parfois presque haletant. "Abyss" de James Cameron est une oeuvre bancale, parfois très brillant, parfois franchement à côté de la plaque, on garde quand même un petit souvenir de cette odyssée sous-marine.

Tout d'abord, signalons que Ed Harris est simplement génial dans un rôle que Bruce Willis aurait pu tenir sans problèmes mais avec infiniment moins de subtilité et de complexité dans le jeu d'acteur. A défaut d'être un immense scénariste (Titanic et Avatar, c'est quand même très léger niveau complexité du scénario), Cameron est lui un très bon réalisateur, car on arrive presque à ne pas trouver ridicule les séquences new-age "nous venons en paix". D'ailleurs, pas besoin de descendre à 5000 mètres sous la flotte pour communiquer avec des bestioles fluo, fais tourner, c'est de l'afghane.

Eh oui ! Avant de devenir monsieur "Box of fric" James Cameron faisait du cinéma.

Abyss est une sorte de rencontre du troisième type aquatique.
Au début on croit avoir à faire à un film d'horreur claustrophobique avec ambiance oppressante, mais en fait, il s'agit d' un film lent et envoûtant qui entraîne le spectateur en même temps que l'héroïne dans l'ivresse des profondeurs abyssales.
Une vraie réussite!

Démarrant en trombe, porté par un bon scénario, des effets visuels impressionnants et des acteurs en forme, Abyss commence par impressionner le spectateur. Difficile de croire que le film date de 1989. tant la qualité d'image est bonne, l'histoire prenante et l'atmosphère pesante. Un début en pleine compression donc, et on plonge littéralement dans l'univers sombre et glaçant des profondeurs océaniques.
Toutefois, si la première moitié du film est convaincante, la seconde l'est nettement moins. Car voici que le film suspens teinté de science fiction prend franchement les voies de la fable apocalyptique aux accents grandiloquents. Si l'intention est bonne, quoique naïve, on ne peut que regretter que les efforts pour nous faire franchir un à un les paliers de tensions soient ainsi dilapidés pour une morale aussi enfantine. En effet, Cameron choisit de briser le hublot du suspens, pour nous livrer une fin assez niaise et surtout stéréotypée. Elle consiste, en somme, à dire qu'il n'est pas bien d'être méchant.
Le seul aspect intéressant que j'ai relevé de la fin est son aspect historique. Il est vrai que nous sommes alors à la fin de la guerre froide, et ce film se veut une transition entre une période conflictuelle et la paix millénaire. Il entend disperser les chimères et les cicatrices laissées par le conflit, et exorciser définitivement le démon guerrier par un appel aux esprits purs de la nature. L'idée est bonne, mais tiraillé entre film suspens et légende eschatologique, le bateau risque fort de se briser en deux.

Bon film de science fiction sortant de l'Espace pour nous plonger dans les profondeurs. James Cameron signe ici un film tout a fait plaisant.

C'est très beau , c'est grandiose , c'est émouvant mais je n'ai pas forcément envie de le revoir 100 fois .

A voir pour son côté immersif, pour l'époque ; c'est le cas de le dire. Manichéen atchoum !

On l’a dit, avec George Lucas et Steven Spielberg, James Cameron est le réalisateur qui aura généré le plus de profits tout au long d’une carrière entamée en 1982 avec « Piranhas 2 » modeste suite peu concluante de « Piranhas » (1978) de Joe Dante, série B produite par Roger Corman, elle-même avatar miniature des « Dents de la mer » (1975) de Steven Spielberg. Avec près de neuf milliards de dollars engrangés en seulement neuf longs métrages de fiction, James Cameron bat tous les records de rentabilité. Réalisateur mais aussi scénariste et producteur de chacun de ses films quand ce n’est pas occasionnellement monteur, directeur artistique ou chef opérateur, Cameron ne laisse à personne d’autre qu’à lui-même l’initiative artistique. Une recette séduisant le public qui repose sur différents piliers s’étant solidifiés pour certains au fil du temps. L’action tout d’abord comme fond de sauce incontournable de chaque pièce de sa filmographie faisant dire à certains que les films de Cameron sont des séries B « upscalées ». Des univers grandioses (catastrophes maritimes, voyages interstellaires, création de civilisations extra-terrestes) qui transcendent la condition humaine à travers des personnages confrontés à des événements qui les dépassent. Une esthétique largement dessinée par les effets spéciaux dont Cameron est à la base un spécialiste, proposant un mélange assez baroque mais très efficace entre féerie, technologie avancée et monstres terrifiants. Une candeur parfois déroutante dans le comportement des personnages tenant lieu de paradoxe face à la violence qui les anime. Des intrigues assez prosaïques et manichéennes qui indiquent clairement au spectateur le chemin à suivre. Simplisme volontiers exacerbé des comportements comme des sentiments. À gros traits on peut ainsi définir la faculté de James Cameron à fédérer autour de son cinéma le plus grand nombre. Le tout nimbé de l’humeur du moment comme la question écologique avec en surplomb l’avenir de l’humanité. Rien que ça ! « Abyss » réalisé en 1989 juste après que James Cameron a pris en charge la suite d’« Alien, le huitième passager » le chef d’œuvre de Ridley Scott, préfigure l’inflexion que donnera le réalisateur à son cinéma à partir de 2009 avec « Avatar » qui semble devoir être décliné en saga. Cameron qui ne doute de rien a en effet annoncé après la sortie d’ « Avatar la voie de l’eau » la réalisation de trois nouveaux segments dont le dernier en 2031. Le canadien aura alors 77 ans ! James Cameron ose tout transformant en or tout ce qu’il touche comme il l’a fait avec la suite d’ « Alien » qu’il a orientée vers le film d’action interstellaire sans doute incapable qu’il est de diffuser une angoisse sourde au moyen pourtant si efficace de la suggestion si chère au grand Jacques Tourneur. L’idée du scénario d’ « Abyss » lui est venue en se remémorant une conférence où adolescent, il avait découvert Francis J. Falejczyk le premier être humain à avoir respiré du liquide à travers ses poumons. A la suite le jeune homme écrivit une nouvelle qu’il transformera en scénario après avoir tourné « Aliens, le retour » qui a été un solide succès. Il convainc son épouse d’alors, la productrice Gale Anne Hurd de s’engager dans le projet. S’inscrivant dès sa mise place dans la tradition des films de sous-marins, « Abyss » va prendre dans sa seconde moitié une dimension fantastique que Cameron pare d’un onirisme un peu kitsch mais sincère pour souligner les paradoxes consubstantiels à la condition humaine voyant une envie de prolonger l’espèce s’opposer farouchement à une tentation irrépressible d’autodestruction. Un sous-marin lanceur de missiles nucléaires de l’armée américaine est envoyé par le fond après avoir heurté une paroi rocheuse. Devant contrer les sous-marins soviétiques décidés à s’emparer des missiles, le haut commandement militaire décide de faire appel à une équipe stationnée aux abords sur une plate-forme de forage expérimentale. Le petit groupe dirigé par Bud (Ed Harris) et le docteur Lindsey Brigman (Mary Elizabeth Mastrantonio) va devoir agir dans un contexte d’urgence sous les ordres d’un commando militaire dirigé par un officier (Michael Biehn) autoritaire à l’équilibre psychique instable durement aggravé par l’ivresse des profondeurs. Les éléments dramatiques propices à l’action sont clairement posés pour être exploités à profusion pendant les près de trois heures de la version longue désormais disponible. La très bonne idée de Cameron est à coup sûr d’introduire une forme de vie sous-marine pleinement accomplie et probablement créée par des extra-terrestres parvenus à domestiquer le biotope aquatique dans toutes ses dimensions. Les scènes de rencontre entre Bud et Lindsey avec cette forme de vie inconnue sont imprégnées d’une véritable dimension poétique que l’on ne retrouvera jamais aussi convaincante dans le reste de la filmographie pourtant souvent saluée comme telle de James Cameron. Mais encore une fois la longueur abusive du film dont découle presque automatiquement la prédominance de scènes d’action lourdingues dopées à la testostérone, nuit gravement à la cohérence d’ensemble. Heureusement la présence lumineuse de Mary Elizabeth Mastrantonio épaulée par le toujours excellent Ed Harris allège salutairement les gros sabots dont se déparent rarement le cinéma de James Cameron. Il est enfin intéressant de noter que « Terminator » et « Terminator 2 » les deux films les plus réussis de James Cameron sont aussi ses deux plus courts. Mais il ne faut pas attendre la moindre remise en question d’un réalisateur précocement très sûr de lui et qui de surcroît n’a subi aucun échec au box-office. Logique mais regrettable.

Au delà du tour de force technique qu'a dû représenter le tournage de Abyss en 1989 avec toutes ces séquences sous l'eau, et les acteurs en ont bavé, il reste un film profondément "Cameronien". On y retrouve l'habituelle femme forte, les militaires armés jusqu'aux dents mais dépourvus de réflexion, sa passion pour les profondeurs, les effets spéciaux, une romance difficile. Là où Terminator présente un univers froid et sombre basé sur un cauchemar de Cameron, Abyss est plus optimiste. C'est vrai qu'au fond, j'ai toujours entendu dire qu'on connaissait très mal le fond des océans. Pourquoi l'inconnu serait-il forcément menaçant ? Pourquoi chercherait-il à nous détruire et pas à nous aider ? Par cette occasion, Cameron montre également à quel point c'est difficile de communiquer entre deux races différentes. Enfin, je dis ça, mais même entre les humains c'est compliqué. Il n'y a qu'à voir au début les relations entre les époux Brigman. Et ça se poursuivra avec les militaires en conflit avec l'équipage de Brigman. Même s'il lui ressemble, Abyss est moins philosophique que 2001, l'odyssée de l'espace. C'est un grand spectacle avec de l'action, du suspens, des rebondissements. Le seul mystère, ça restera l'origine de ces aliens et la date de leur présence sous l'eau. Et si on était observé depuis le début ? Héhé...

L'une des dernières grandes productions SF avant le déclin de la fin des années 90, quelque part entre Alien et Rencontre du 3e type, Abyss a maintenant un peu vieilli visuellement. Cela reste toutefois un thriller sous-marin aussi prenant que divertissant. Cameron se paie en plus le luxe de passer des messages écologistes et anti-militaristes certes consensuels, mais qui ont le mérite d'exister - on en retrouvera de semblables dans Avatar 20 ans plus tard.

Je ne l'avais vu qu'une fois, il y a pas mal d'années. Le revoir est un plaisir. Les effets spéciaux ont vieilli, pour certains. Mais l'histoire reste bien, le déroulé maintient en haleine et les événements sous-marins dont le petit combat de submersibles sont les bienvenues. Un bon film de SF pour lequel il ne faut pas trop se prendre la tête, surtout les 30 dernières minutes spoiler: et le message humaniste des E.T.

Très sympathique, bien réalisé et bien géré. C'est avant tout la tension qui est bien gérée. Après tout le coté spoiler: extraterrestre aquatique
est plutôt tertiaire à l'intrigue et au final pas nécessaire bien que pas mauvais en soi. Bref très sympa.

Si le propos demeure naïf, Abyss constitue cependant une étape supplémentaire et brillante dans la recherche par James Cameron de la vérité cachée sous l'eau. Obsédé par les fonds marins, la pression de l'eau sur l'organisme et le stress de la noyade, le réalisateur nous entraîne malgré nous dans une exploration sous-marine oppressante, presque claustrophobique. La lumière peut-elle se trouver au fond ? Voilà une question existentielle à laquelle il nous faut tenter de répondre.