Abyss est des classiques de Cameron, qui livre ici une des pépites dans le genre, c’est certain. Ce métrage n’a vraiment pas volé sa réputation, et pour voir qu’il commence à dater, le temps à peine à l’atteindre.
Il repose d’abord sur une interprétation très convaincante. Ed Harris est enthousiasmant dans le rôle principal, livrant une prestation qui figure probablement parmi ses meilleures. Un peu rugueux, il compose un personnage avec un vrai relief, et un charisme de tous les instants. En face de lui, Mary Elizabeth Mastrantonio. Elle compose un personnage non moins haut en couleur que celui de Harris, et ce avec un talent évident. Néanmoins il ne faut pas oublier les autres acteurs. Pas vraiment de noms connus, en dehors de Michael Biehn. Celui-ci compose un antagoniste impressionnant qui donne beaucoup d’intensité lors de quelques séquences devenues cultes. Néanmoins il convient de louer plus globalement le talent des acteurs, car il n’y a vraiment pas d’erreurs de ton ou de fausses notes.
Le scénario est pour sa part en béton armé. Le film est long, c’est un fait, puisqu’il dure près de 3 heures, et on se demande comment Cameron va pouvoir occuper le temps avec un huis clos sous-marin. Et bien il livre un bijou de maitrise avec des présentations de personnages passionnantes, des rebondissements en veux-tu en voilà, du suspens, une touche de fantastique bien amenée. Franchement la première fois que je me suis lancé dans le visionnage du film je me disais que j’allais m’ennuyer, et bien non, l’ensemble est passionnant et d’une maitrise impressionnante. Je pointe du doigt quelques petites choses, comme la « résurrection » de Mastrantonio très hollywoodienne, et une descente dans les abysses manquant un peu de crédibilité. Sinon le reste tient la route, très largement.
Visuellement c’est là où Abyss frappe le plus fort. La mise en scène est exceptionnelle. Les séquences d’action sont parfaitement réglées, les scènes sous-marines remarquablement filmées, et à chaque fois on sent que les choix de Cameron sont les plus pertinents. La photographie est sublime. La encore les scènes sous-marines sont de toutes beautés, la conclusion offre un travail visuel superbe. Les décors sont toujours très crédibles. Il n’y a pas un raté de ce point de vue, avec un Deepcore d’un réalisme constant. Enfin les effets spéciaux ont à peine vieilli. Je pense que c’est du aux choix de design pour les créatures, à leur effets phosphorescents aussi qui noient un peu leur forme. Néanmoins le travail sur l’eau à l’intérieur du Deepcore est époustouflant pour l’époque. Enfin musicalement un thème très solide, qui finit de boucler la boucle.
Pour conclure, Abyss est un chef-d’œuvre. En dehors des petites aspérités que je relevai au niveau du scénario, il n’y a rien à redire pour un film de 1989 avec un budget de 70 millions. Cameron maitrise son métrage d’un bout à l’autre, livrant comme souvent un travail formel indiscutablement réussi. Il est appuyé par un scénario riche et passionnant, et par des acteurs parfaitement choisis qui s’investissent dans leurs rôles. Que demander de plus ?