Bon, ben Piège au soleil levant n’est clairement pas le plus diffusé des films de Seagal, et ce n’est clairement pas non plus un de ses meilleurs.
Seagal est ici assez mauvais, il faut le dire. Le souci c’est que par rapport à d’habitude il a a assumer un rôle un peu plus dégrossi, étant notamment accompagné d’un collègue et ayant une copine. Mais il est franchement peu doué pour les relations humaines, et il est par exemple très mal à l’aise avec l’humour (son collègue est maladroit ce qui doit susciter quelques blagues). En fait il est ultra-monolithique dans ce film, ce qui est très regrettable. Autour de lui ce n’est pas beaucoup mieux. Méchant très conventionnel et sans grande recherche, acolyte pas trop mal mais qui apparait finalement peu, le casting féminin est pour sa part ultra accessoire et pas terrible du tout en terme de prestation. Donc globalement assez décevant.
Le scénario est très basique. Seagal se confronte aux yakuzas, ce se tirent dessus, ce se bat, il y a des victimes collatérales, bon, dans l’ensemble c’est rythmé, et le film se veut relativement généreux en action. Maintenant il faut reconnaitre que ce minimalisme ne plaira tout de même pas à tout le monde, et dès que le film essaye de s’en échapper le résultat vire à la mascarade, en grande partie à cause du jeu médiocre des acteurs. Tout ce qui pourrait relever de l’émotion notamment est bien bâclé par des interprètes mauvais, et il y a des choses incohérentes (le type qui dit à l’autre de se calmer et qui s’énerve tout à coup sans raison).
La réalisation n’est pas géniale, et il y a même de sacrés loupés. En fait les combats ne sont pas mauvais en eux-mêmes, et il y a mêmes quelques passages intenses, mais Mink, dans sa copie de Tarantino (Kill Bill surtout) nous offre un produit parfois très foireux en ne maitrisant pas du tout les effets sanglants ! Sang qui jaillit des blessures avant d’être infligées, sans qui ne jaillit pas de blessures alors qu’on voit clairement que Seagal vient d’égorger un type, sang qui apparait sur un mur sans qu’on sache d’où il vient, enfin Mink avait visiblement un énorme souci de timing avec cela, ce qui est très risible au final. Pour les décors et l’ambiance ce n’est pas trop mauvais. Disons qu’on a une atmosphère asiatique assez réussie, mais que tout est trop conventionnel et trop lisse. Il aurait clairement fallu quelque chose de plus sombre, de plus dark. Bon je passe sur les effets sanglants, nombreux mais bien ratés, même le sang n’a pas la couleur voulue, pour arriver à la bande son, bon point du film. La musique asiatique est une belle réussite bien qu’un peu redondante, et la chanson de fin, interprétée par Seagal lui-même est très agréable.
Ainsi Into the Sun n’est pas un Seagal très recommandable. Ce n’est pas la dèche absolue non plus, mais enfin il n’y a rien dans ce film qui vaille véritablement de le voir. De bons éléments répartis de ci de là, notamment la bande son, ne suffiront pas à en faire un film d’action décent dans la filmographie de l’acteur. 1.5.