Adaptation ou suite de la série éponyme qui a révélé Johnny Depp au grand public, peu importe. Et quand on voit Jonah Hill partager l’affiche avec Channing Tatum, on craint le pire. Non pas à cause de Channing Tatum (capable d’être bon et pas terrible), mais bien en raison de la présence de Jonah Hill, lui qui a figuré dans des comédies tellement délirantes qu’elles en sont fades avec un humour situé en-dessous de la ceinture la plupart du temps. L’humour scato, on n’y échappe pas, mais il n’y a heureusement pas que ça. En fait, "21 Jump Street" est une comédie policière très inégale qui propose une association de deux jeunes adultes que tout oppose, et ce depuis le lycée. L’un est un brillant intellectuel, pas sportif pour deux sous et accessoirement timide, tandis que l’autre n’a aucune culture, possède une bonne condition athlétique et est sûr de lui. Ainsi, les réalisateurs de "Tempête de boulettes géantes"… hein ? "Tempête de boulettes géantes"… le dessin animé ? Ben oui. Oui je sais, c’est très éloigné. Ainsi les réalisateurs proposent un duo improbable, mais qui fonctionne bien à l’écran, ce qui est surprenant. A l’image de cette paire de personnages, la comédie est très inégale, dans le sens qu’elle alterne le bon avec le moins bon. Passez outre sur la probabilité d’une telle association. Oui, ce n’est guère crédible pour la bonne et simple raison que l’un était l’objet de risées de l’autre. Alors laissez cela de côté, car la crédibilité de l’histoire n’est pas le fil rouge de ce film. Pensez-donc : de jeunes hommes en âge d’être flics et qui parviennent à se fondre dans la masse des lycéens pour démanteler un réseau de drogue… Mais c’est bien mis en scène, et on y croit presque. En fait, vous devez voir "21 Jump Street" comme une parodie, avec une flopée de personnages résolument tournés vers la caricature : prenons l’exemple du capitaine Dickson (Ice Cube), ou celui de Miss Griggs (Ellie Kemper). Pour Jonah Hill et Channing Tatum, ils se contentent de tourner en dérision leurs personnages, et ils l’ont bien fait, conformément à ce qu’on leur a demandé. A voir au second degré. Et quand bien même vous êtes davantage premier degré, pas mal de scènes devraient malgré tout vous arracher des sourires, et même quelques bons rires bien francs, entre deux sensations de grand n’importe quoi. Car après visionnage, si on regarde ce film dans son ensemble en prenant du recul, il faut admettre que c’est du grand n’importe quoi, nous sommes d’accord, avec son lot de clichés. Bien sûr, on peut condamner le grand nombre de clichés. Parce qu’il y en a beaucoup. Mais ces clichés sont totalement assumés et ils le sont à fond. Après, "21 Jump Street" n’est pas la comédie du siècle, mais elle vous fera passer un petit moment, surtout si vous êtes quelque part coincé entre l’enfance et l’âge adulte.