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TTNOUGAT
584 abonnés
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5,0
Publiée le 9 août 2008
S'il s'agissait d'un fait divers personne ne voudrait y croire et s'il s'agissait de propagande personne j'espère ne serait assez stupide pour en gober une seule séquence.Mais,il s'agit uniquement de cinéma et d'une comédie (la mort n'y étant jamais mieux à sa place) d'un grand maitre comme s'il s'agissait d'un Van Gogh qui s'amuserait avec ses couleurs.Peu importe qu'il soit destiné à faire de l'argent avec Sherley Temple.Aussi,que le film plaise ou déplaise il reste superbe en soi et il est sans défauts.La mise en scène est un grand plaisir proche de celui éprouvé à la vision de "la taverne de l'irlandais" tourné 26 ans plus tard.C'est un pur divertissement et on est à mille lieues de "quelle était verte ma vallée"On peut ne pas aimer mais dans ce cas là on n'aime pas Ford en tant que cinéaste ce qui pour un cinéphile comme moi est incompréhensible.
John Ford avait pour habitude de dire : "It's no use talking to me about art, I make pictures to pay the rent."Visiblement cest bien le cas ici. En remplaçant le petit garçon de lhistoire originale de Kipling par une petite fille pour donner ainsi le rôle principal à Shirley temple, le but de Darryl Zanuck était dabord de faire le plus de pognon possible. Néanmoins, comme il est possible de trouver pire que Ford à la réalisation, lensemble se laisse voir sans déplaisir. Évidemment il y a Victor McLaglen dans le rôle du sergent (quelle originalité !) et il est possible dêtre allergique à la petite conne. Dans ce cas, il vaut mieux éviter car elle ne se fera pas trucider par les méchants rebelles. Elle va même attendrir leur chef Khoda han (Cesar Romero) et comme cette petite est logique, elle va, par une question habile et morale, faire cesser le conflit (ben voyons !). Bon ce nest pas un scénario de prix Nobel, mais enfin pour les moins de huit ans et certains attardés ça devrait le faire.
De la rencontre entre l’un des plus grands cinéastes américains, John Ford, est l’une des plus grandes vedettes chroniques, la jeune Shirley Temple, demeure le trivial «Wee Willie Winkie» (USA, 1937). La copie teintée mise à disposition par la Fox permet de poser un regard plus édulcoré encore sur le film. Il n’y a néanmoins pas de doute que sans même les couleurs en pochoir, le film souffrirait autant de sa naïveté. Le problème auquel Ford a du se contraindre est de présenter la colonisation indienne par la Grande-Bretagne au travers du regard d’une jeune fillette. Dès lors le film s’enferre dans l’ingénuité à laquelle il s’assujettit. Et le point de vue de Ford n’est pas seul à se conjuguer au profit de la jeune Temple, la narration elle-même s’accorde aux flâneries enfantine en imbriquant les séquences entre-elles sans les bien agencer. Certes, Ford n’est pas connu pour être un fin architecte de la narration, mais «Wee Willie Winkie» appuie la donne jusqu’à parfois ne réduire les séquences qu’aux gags vacants. Ainsi, pour emblème, ce plan gratuit ou Ford dans une légère contre-plongée avance sa caméra sur le visage vociférant de Cormac McLaglen. Rien là ne sert sinon d’accentuer le granguignolesque de l’acteur. Et c’est bien la faute du film, de préférer exploiter la drôlesse marketing de ses acteurs plutôt que la singularité du terrain, l’Inde, dans le cadre de l’œuvre fordienne. Et l’inertie du film ne cesse pas là, elle poursuit sa sclérose dans le manichéisme colonialiste. Les indiens sont soumis aux rangs de colonisés, de serviteurs ou de terroristes tandis que les britanniques occupent tout l’intérêt. S’indigner du pro-colonialisme de l’œuvre revient à omettre la pensée générale de l’Occident. Mais l’utilisation qui est faite de Temple n’a pas d’excuse, l’enfant réconcilie in fine les colons et les colonisés, son personnage attendrissant s’avérant l’horrible objet d’une réconciliation qui cache, l’Histoire le prouvera, la souffrance d’un peuple.