Superbe fresque historique mise en relief par des acteurs au top, en particulier Matt Damon. Pas de temps mort pendant ces 2h50 où l'Histoire avec un grand H est illustrée par les drames qui jalonnent la vie de ce personnage maintenant coûte que coûte sa ligne de conduite basée sur des convictions qui peuvent ne pas faire l'unanimité. Un film fort...
Magnifique film. De Niro a superbement utilisé Matt Damon, -à peu près son exact opposé en tant qu'acteur-, mutique, le visage fermé. Antipathique? Même pas, car ce serait éprouver un sentiment pour un personnage qui désarme tout sentiment. On a parfois du mal à suivre, puisqu'on zigzague entre plusieurs époques, de la création de la CIA pendant la guerre mondiale à la guerre froide et l'épisode de la Baie des cochons. Et puisque tout est très, très compliqué entre agents secrets américains, agents secrets russes, faux agents secrets russes. Bien sûr, c'est la loi du genre, on se noie dans ce monde opaque où chacun se méfie de tout le monde. Au delà de ce contexte somme toute classique, il y a aussi la relation père-fils. Le héros est le seul à savoir que son propre père, amiral, s'est suicidé; mais il n'a jamais voulu savoir si les soupçons de légèreté qui pesaient sur lui étaient justifiés. Le secret, jusque dans sa vie privée. Et à son tour il est père, à son tour il a un fils qui l'admire éperduement, à son tour il le fait vivre dans une ambiance étouffante de non-dits, jusqu'à ce que ce fils intègre à son tour à la sortie de l'Université "Skull and bones" une de ces institutions, mi société secrète, mi lobbying mondain dont nous n'avons pas l'équivalent (l'amicale des anciens polytechniciens ne leur arrive pas à la cheville...) - et intègre à son tour enfin la CIA. Ce qui nos amène à l'Afrique francophone où ce jeune homme fragile, un très beau personnage, bien loin d'avoir la dureté mentale de son père, va être manipulé par une ravissante congolaise, agent soviétique. Les personnages secondaires sont tous excellents, à l'exception peut-être d'Angélina Jolie, qui certes passe assez bien de l'état de jeune fille allumeuse à celui de femme solitaire et éteinte, mais me semble un peu trop marquée par sa carrière cinématographique antérieure pour être vraiment crédible. Allez-y donc, si vous aimez l'histoire contemporaine et les complexités des relations familiales
on peut dire que c'est un peu long c'est vrai mais le film veut ça, pour une fois nous avons un vrai film d'espionnage avec des espions mais aussi la vie des espions qui est intéressante. Matt Damon est excellent, c'est très très bien écrit, d'une précision incroyable.
Si nous devions décrire le film en quelques mots, il serait lent, compliqué, trop long. Au fond ce n'est pas faut, mais un film sur la décortication de la cia, si il doit etre complet, doit etre long et compliqué. D'autant plus que l'on commence par le commencement, c'est à dire en 1939, au début de la 2nd guerre mondiale, 7 ans avant la création de la cia. Nous suivons donc le personnage principal dans son apprentissage et dans ses premières missions. Arrive le début de la guerre froide. A partir de la, la cia joue un grand role dans l'histoire. Le film, accompagné d'une documentation, suit l'agence tout au long de ses missions. La réalisation de Dr Niro est parfaite. D'une sobriété disparu, d'une qualité évidente, De Niro manie la caméra simplement et précisément. Une réalisation digne des grands cinéastes. L'ensemble est cohérent meme si on a besoin de voir le film 2 fois je pense pour tout gobé. La reconstitution d'époque est bonne. Les acteurs eux sont excellents. Matt Damon confirme son talent de grand comédien. Le reste du casting est époustouflant. Angélina Jolie est tres bien, Alec Baldwin est égal a lui meme. La plus grande joie arrive quand Joe pesci entre dans le champ. Meme si c'est pour 5 minutes, il est génial et se réserve le privilège d'échanger avec Matt Damon la meilleur réplique du film "et vous que possédez vous....les états unis d'amerique, vous n'etes qu'en visite..". Presque 15 ans apres "il était une fois dans le bronx" De Niro réalise ce que l'on peut appeler un aboutissemnt. Avec "raison d'état", De Niro marque un nouveau point déterminant dans son immense carrière, celui d'etre reconnu comme un grand réalisateur.
Film de très grande qualité, Matt Damon est extarordinaire dans ce rôle où il incarne un personnage dénué de pitié. Le scénario est très bien ficelé et la partie historique sur la création de la CIA est très interressante. Un film à voir absolument !
De Niro derrière la caméra a tout appris de ses metteur en scène et surtout de Scorcese.Son film dans sa construction quasi documentaire et ses personnages féminins ressemble beaucoup à Casino.Le casting est prodigieux(apparition émouvante de PESCI) et le scénario terriblement prenant.Meme si son film est antispectaculaire et parfois complexe,il est passionnant.Matt Damon fait une composition captivante en pourri qui s'ignore.
Du grand cinéma ! (on est un peu éloigné de "la disparue de Dauville" !!!), des acteurs géniaux, un scénario de compétition, tous les ingrédients sont réunis, et magnifiés par un réalisateur en état de grâce. C'est un peu long sans doute, la fin peut-être un peu tirée par les cheveux du fiston, mais bon, je n'ai pas vu passé les 2 h 47 de ce monument.
Ciselé à la perfection par un scénario d'Eric Roth (scénariste entre autres de Révélations), ces raisons d'Etat sont filmées et montées de main de maître par un De Niro qui a peut sans complexe se concentrer à plein temps à cette seconde carrière. Précis, juste, nuancé, il nous expose une naissance de la CIA trustée par les élites américaines issues des sociétés secrètes nées dans les prestigieux campus. Le cadrage de De Niro (qui n'a pas oublié ses prestations chez Scorcese et Mann) est à la fois neutre et intimiste, passant d'un plan sombre à une scène lumineuse avec une dextérité impressionnante. Seul défaut pour moi : Matt Damon n'a pas l'envergure du rôle, trop lisse, et trop jeune d'apparence alors que son personnage est censé vieillir de 30 ans tout au long du film. Mais qu'importe, ce film est une pure merveille...
Un registre nouveau pour Robert De Niro, aussi bien en tant que réalisateur qu'en tant qu'acteur. Après s'être attaqué au crime organisé lors de son premier film "Il était une fois le bronx", ce dernier aborde aujourd'hui une autre organisation, celle de la CIA. Parallèlisme avec le crime organisé ? Le film quant à lui avance dans une froide noirceur ainsi que que dans une lente paranoïa. Certains jugeront le film trop classique, mais toute la subtilité se trouve dans le jeu de Matt Damon, qui à lui seul permet d'apporter sa couleur au film.
Le seul défaut que l'on peut reprocher au film c'est d'être un poil trop patriotique, un poil trop moraliste tout en voulant échapper à ce côté manichéen.
Cependant, la réalisation est parfaite et Robert De Niro confirme son talent derrière la caméra.
Plus grand choc du film : il a quand même pris un sacré coup de vieu !
Il est étonnant de trouver autant de points communs entre Raisons d’états (titre insipide qui au contraire de « The good sheperd » ne montre pas clairement que le film se focalise d’abord sur un personnage avant d’être l’histoire des débuts de la CIA) et Zodiac sorti il y a un mois et demi. En effet on retrouve le parcours d’une personne qui sacrifie tout (famille, amis) pour une cause, la quête du tueur pour Robert Graysmith, la CIA pour Edward Wilson. Outre leurs longueurs semblables, plus de 2h30, les deux films privilégient le scénario et les dialogues à de quelconques prouesses techniques, et James Vanderbilt comme Eric Roth ausculte une partie de l’histoire américaine par le biais personnages qui ont pris part à ces événements. Les deux héros, Jake Gyllhenhall et Matt Damon partageant aussi cette faculté de ne pas vieillir sur une période de 30ans, on est presque en droit de se demander si il n’ y a pas plagiat. Pourtant aussi brillant soient-ils les deux films se distinguent sur de nombreux points. Plus drame que véritable enquête, pour The good sheperd De Niro s’ applique davantage à dresser le portrait psychologique de son Edward Wilson, être aussi austère que fascinant, alors que Fincher qui veut montrer l’obsession pour le Zodiac prend du recul sur ses protagonistes. Si formellement Zodiac l’emporte, pour son deuxième long métrage la mise en scène de De Niro fait preuve d’une étonnante maîtrise. Deux petits chef-d’œuvres en deux mois, le cinéma américain se porte bien, merci.
J'adore les films longs, j'ai été servi ! J'adore Matt Damon ainsi qu' Angelina Jolie et Robert De Niro qui sont tous les trois parfaits. L'histoire est parfaite et cohérente... J'aime beaucoup ce film, un de mes préférés.
Excellent film ! La plus grande réussite de Robert de Niro est à mon sens d'avoir réussi à décrire cet univers d'une violence intérieure incroyable à travers cette ambiance lourde, froide et feutrée, et ce rythme de la narration, sans à coups. Les acteurs sont magnifiques, et rendent vraiment poignant le spectacle de ces vies gâchées à force de mensonges et de dévouement. Du grand art.
"Au service secret de sa nation". Chapeau bas maestro De Niro ! Robert De Niro est un paradoxe à lui tout seul : il est l'un des plus cités quand on évoque le meilleur acteur de tous les temps; à côté de cela, il est l'une des plus inaccessibles, si pas la plus secrète des célébrités du grand écran. Malheureusement depuis "Heat", De Niro tarde à retrouver le haut de l'affiche qui l'a fait entrer dans la légende du septième art. Après un passage prometteur de l'autre côté de la caméra pour "Il était une fois le Bronx", il offre à Matt Damon l'une de ses meilleures compositions dans un rôle où même sa femme ne connaît rien de son existence professionnelle ! Pas étonnant que ce projet ambitieux ait croisé sa route... Avec ce thriller paranoïaque, il se hisse parmi les plus grands réalisateurs jadis côtoyés (Scorsese,...). En effet, tant de perfection de la part d'un interprète au départ est tout bonnement ahurissante : sens du détail, direction millimétrée des comédiens, fluidité du récit dépourvu du moindre temps mort, mélange des genres, rebondissements permanents, progression qui requiert l'attention du spectateur (rien n'est laissé au hasard); son intelligence intuitive et son émotivité forcent le respect et l'admiration. Dans la mouvance de gauche actuelle (contre l'administration Bush) que nous assaillit le cinéma hollywoodien politiquement incorrect ("Jarhead", "Syriana", et bientôt "Dans la vallée d'Elah"), De Niro s'inscrit comme un pamphlétaire américain digne de ce nom. Tout à l'inverse du personnage magnifiquement campé par Matt Damon qui obéit scrupuleusement aux moindres ordres de ses supérieurs, tel un bon berger ("the good shepherd"), sans anticiper les répercussions dévastatrices et irréversibles qui l'attendent (aussi bien familiales que planétaires, vu l'importance de sa fonction ultérieure au sein de la CIA)... Pour ce qui est du scénario, laissez-vous guider par le brio de De Niro. Assurément l'une des oeuvres les plus fortes de l'année.