De Niro derrière la caméra, bis. Pour quelle raison ? Raisons d'état.
S'attaquer à la plus grosse agence d'espionnage, de contre-espionnage, de diplomatie officieuse, de contre-diplomatie, le pari était hautement risqué. D'autant plus que, à l'instar d'Adieu Cuba sorti l'été dernier sous la réalisation d'un autre ponte d'hollywood, Andy Garcia, le temps estival se prêtait moins au succès du box-office. L'analogie n'est pas gratuite, le début du film au accent de Fidel Castro rappelle la même envie de se saisir de l'Histoire pilier des USA.
La CIA donc, nous en voyons surtout la trame, l'idée qui germe, les protagonistes, les enjeux. 1936 - 1961, le film va, vient, et c'est une idée compacte et sans patriotisme que De Niro nous livre. Un grand (et long diront les mauvaises langues comme toujours) film à face on / off. On sent que derrière ce film De Niro a envie d'en dire plus, qu'il en dit déjà sûrement trop pour les "patriotes gouvernementaux", et surtout qu'il sait de quoi il parle.
Les acteurs ne sont pas en reste, Matt Damon frigorifique et implacable dans son rôle de Citoyen d'Etat, Angelina Jolie repoussante à souhait, De Niro, ben, De Niro, Alec Baldwin de plus en plus look "Gros nounours - Coud'boule", et Michael Gambon (notre Dumbledore international) en professeur (qui l'eut cru).
Tout ce beau monde gravite, autour de l'idée centrale de la naissance de ce qui fera le ciment de la plus grosse agence mondiale d'espionnage jusqu'à la création de Langley en 1961. Matt Damon en pilier statique, les autres en satellites plus ou moins accrochés. Les moins concernés en souffrent forcément plus, les plus "en-dedans" maîtrisent, subissent les revers, et donnent au final un tableau à l'acrylique amère, sûrement des plus fidèle.
De Niro, grand parmi les grands, je tire mon chapeau, une fois de plus.
(extrait de : http://www.univercine.fr/forum)