Les films d’espionnage, ce n’est pas vraiment mon truc. Alors, un film d’espionnage de 2h45, c’est vous dire si j’ai hésité avant de me décider ! Et bien, j’ai eu tort d’hésiter, je ne me suis pas ennuyée, je n’ai pas (trop) été larguée, et j’ai repris mine de rien repris un petit cour sur l’histoire américaine, l’immédiat après-guerre et le début de la guerre froide…
Les coups tordus de la CIA, les élections truquées en Amérique du Sud, les coup d’état arrangés, les assassinats, les méthodes brutales (torture, utilisation du LSD comme sérum de vérité, le recrutement discret des scientifiques nazis, toutes ces choses, on les connait déjà, pas de scoop dans ce film ! Mais c’est fait sans idéologie marquée (pas de bons, pas de méchants, c’est interprété et réalisé avec beaucoup de sobriété, on peut même parfois parler d‘austérité, surtout pendant les 10 premières minutes. Le personnage principal n’est pas franchement attachant, parfois même assez détestable. L’intrigue oscille en permanence entre 1961 et le passé, mais on suit facilement. On se laisse prendre au jeu de ce monde où tout le monde suspecte tout le monde, où on se trahit, où on ne se dit jamais clairement les choses. Les séquences les plus intéressantes étant celles se déroulant à Berlin en 1945, où les soviétiques et les américains se côtoient, jouent au chat et à la souris et… se battent pour s’octroyer les dignitaires nazis à grand coups de visas de réfugiés !