Très décevant. Et pourtant, ce film s’appuyait sur un scénario intéressant, basé sur des éléments de l’histoire moderne des services secrets américains, entre autres, l’histoire personnelle peu reluisante, de l’un de ses piliers. Certes, la personnalité froide, peu communicative, énigmatique, l’aspect élitiste et sectaire de sa formation (skulls and bones), sont plutôt bien traités. Mais, hélas, les très bons ressorts du drame sont tissés et liés les uns aux autres de manière assez confuse. Ainsi, certains personnages apparaissent, puis disparaissent sans que leur importance et leur rattachement à l’intrigue principale aient été clairement mis en évidence (ex : parmi d’autres, le mafieux italien « encouragé » à espionner pour la CIA, l’un des dirigeants de l’Agence, convaincu de corruption, le professeur d’université, le faux vrai transfuge, etc…). En outre, De Niro s’éternise dans des scènes qui ne contribuent qu’à rallonger le film, à ralentir son action, sans même ajouter une parcelle supplémentaire d’intensité aux émotions dégagées par les acteurs. De plus, les changements d’époques sont traités plutôt maladroitement, tant du point de vue du rythme, peu équilibré, durant et entre les scènes, que du point de vue de simples détails techniques, comme le maquillage de Matt Damon, qui près de 30 ans après, garde la même tête, sans une ride, sans le moindre cheveu blanc. Non vraiment, Bob nous avait plus impressionné avec son projet précédant (A Bronx Tale), certes moins ambitieux, mais plus cohérent.