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Gérard Delteil
205 abonnés
1 915 critiques
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3,5
Publiée le 7 janvier 2015
Ce film souffre de plusieurs défauts, en particulier d'un scénario peu crédible qui comprend notamment une séquence totalement inutile, celle de l'irruption d'un meurtrier dans la maison où se cachent les fugitifs. La cavale du trio n'est pas non plus très convaincante et comporte diverses invraisemblances. En revanche, les relations entre les trois personnages sont passionnantes, car tous sont ambigus. Les deux femmes et l'homme qu'elles se disputent ont une véritable présence. L'évolution de leurs rapports ménage beaucoup plus de suspense qu'une fuite à l'issue prévisible. Visiblement, c'est ce seul aspect qui a intéressé Anthony Mann, car les gangsters ne sont que des archétypes sans épaisseur. La photo et la musique contribuent à faire de ce petit série B un beau film noir en dépit de ses faiblesses.
A. MANN semble avoir tiré les leçons de son film précédent (la Brigade du suicide) en donnant à celui ci un tempo plus approprié ou l'utilisation de la Voix Off n'est plus redondante mais devient celle du souvenir et complète le récit. Ici la Lumière de J. Alton et les plans sont moins composés et le propos édifiant du film précédent à laissé la place à la trame classique du Film Noir ou le poids du destin s'il autorise la Rédemption n’empêche pas la Chute . Une réussite.
Une très bonne série B où le réalisateur Anthony Mann montrait déjà sa très grande efficacité dans sa mise en scène ainsi que son goût des scènes chocs. L'ensemble n'évite pas quelques maladresses, à l'image de cette voix-off un peu trop pesante et du méchant incarné par Raymond Burr un peu trop caricatural, mais il reste rondement mené avec un rythme toujours égal et l'ennui ne se pointe à aucun moment. L'interprétation s'avère quand à elle plutôt convaincante. On est peut-être pas très près du chef d'oeuvre mais "Raw Deal" est un très bon film d'un cinéaste très talentueux.
Je n'avais vu que deux films de Mann et l'un d'eux était également un film noir : La rue de la mort. Et je crains que ce film-ci me laisse le même genre de souvenir périssable. Ce n'est pas que j'ai passé fondamentalement un mauvais moment (ni même un bon), c'est juste que c'est oubliable.
Alors oui l'histoire n'est pas déplaisante, un mafieux va faire évader un « ami » à lui pour éviter qu'il ne parle au procureur dans l'espoir de faire un marché qui le fasse sortir de prison, mais il espère surtout qu'il se fera tuer en s'évadant. Il a fait son calcul, il y a très peu de chances qu'il s'en sorte, donc il veut tout faire pour provoquer cette évasion en espérant donc qu'il y reste. Et c'est une bonne idée. Sauf que le personnage du mafieux est assez caricatural et pas très intéressant.
Par contre on a un triangle amoureux tragique pas trop mal foutu, puisque le triangle amoureux est ensemble durant la cavale. On voit ainsi la femme amoureuse de ce repris de justice et qui voit surtout tout l'amour que l'homme qu'elle aime pour cette autre femme, qui est elle est bien plus sceptique sur les actions du héros (ou anti-héros devrais-je dire). Et ça fonctionne plutôt bien. Surtout que l'on sent toute la jalousie de la femme qui monte cette évasion avec le mafieux, mais elle dans l'espoir qu'ils pourront vivre un jour ensemble de nouveau.
Ce côté là est assez bien écrit, mais les péripéties ne sont pas follement originales, c'est plein de passages obligés, le barrage de police par exemple, et malgré ce triangle amoureux le film a peiné à me passionné. Alors oui, ça se regarde, c'est sympa, mais juste sympa, ça manquait peut-être de fougue pour réussir à exploiter pleinement les personnages, leurs différents et surtout leur amour les uns pour les autres.
Bref, ce n'est pas nécessairement totalement abouti, notamment sur l'émotion qui se dégage...
Avant d'en venir à ses Westerns avec James Stewart, Anthony Mann pondait ce film noir en 1948. Film noir ne brillant pas par son histoire (même si jamais ennuyeuse et menée très solidement), mais bel et bien par son esthétisme et sa mise en scène. Le noir et blanc est superbe et Mann se fait plaisir en jouant avec, se laissant aller à des jeux d'ombres et de lumières qui font encore leur petit effet aujourd'hui. En réalité, ce qu'il manque à ce "Raw deal", c'est une tête d'affiche masculine et féminine plus massive. Le même film, mais avec Humphrey Bogart, Ida Lupino et Barbara Stanwyck, par exemple et vous obtenez l'étoile manquante.
S'il ne devait en avoir qu'un ça serait celui là, tout juste la quintessence du film noir, même plus noir que le mythique "night and the city" de Dassin.
Les codes du genre tous respectés, pour cette descente en enfer inexorable qui se termine dans les bas fonds brumeux de frisco. L'histoire ne souffre d'aucun temps mort, le triangle amoureux donne au film un charme particulier. Du point de vue de la photographie, certaines scènes sont superbes, que l'on y voit un décor en carton pâte ou un bord de mer. Noir, brumeux, froid. Ce que l'on faisait en 1948 avec assez d'argent pour faire un film de série B me laisse songeur.