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chrischambers86
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4,0
Publiée le 8 mars 2017
A tout seigneur tout honneur! Avec "Film d'amore e d'anarchia", c'est sans aucun doute le film le plus abouti de Lina Wertmüller! On peut dire tout ce qu'on voudra mais Mimi en a vu du pays! De Catane en Sicile à Turin dans le Nord de l'Italie, c'est un homme qui a voyagè et qui connait le monde! Au-delà de son humour noir et de son style tragi-comique provocateur spoiler: (la grosse madone avec une paire de fesses multi zoom. Alors celle-là mes aïeux, il n'y a pas moyen de l'oublier) , Wertmüller se montre d'une grand tendresse spoiler: (la scène de la drague, produite uniquement par le mouvement des mains) pour ses deux personnages principaux que sont Mimi et Fiorella, tous deux formidablement interprètès par Giancarlo Giannini, nouveau venu dans l'univers de la rèalisatrice avec une prèsence, une gueule, un bagou, et par Mariangela Melato, ex-trotskiste (la gauche de la gauche), vierge (mais pas dans le sens de l'horoscope), qui ressemble ici à un papillon avec tous ses vêtements en couleurs! Une satire amère, insolite et drôle de l'Italie du dèbut des 70's qui doit beaucoup à la composition èblouissante de Giannini, ouvrier sicilien naïf, ignorant, sanguin et attachant! D'ailleurs, il y a dans ce "Mimì metallurgico ferito nell'onore " de superbes images de Giannini dans les rues hivernales de Turin mais aussi une excellente B.O qui colle parfaitement à l'image du hèros! A ne pas manquer...
Seule réalisatrice d'envergure dans le cinéma italien, au moins pour les décennies 60 et 70, Lina Wertmüller a presque toujours ancré ses films dans une critique sociale féroce du boom économique italien. Y compris dans Mimi Métallo blessé dans son honneur, au demeurant davantage farce italienne savoureuse où le machisme en prend pour son grade et où la mafia n'est pas non plus épargnée. Outre l'opposition Nord/Sud, classique, et une vision ambivalente du communisme, le film accumule les cocufiages qui mettent à mal la virilité de son héros, assez touchant dans sa misogynie primaire et ses fragiles convictions politiques. Sans avoir le génie d'un Tognazzi, d'un Gassman ou d'un Manfredi, Giancarlo Giannini cabotine avec talent au côté d'une Mariangela Melato solaire dont la postérité n'a pas suffisamment retenu sa capacité à jouer aussi bien dans des rôles dramatiques que comiques.