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Un visiteur
4,0
Publiée le 10 juin 2010
Oublions le coté risible que le film porte à nos yeux européens contemporains, ce que j'ai fait au bout de 10 minutes, avant de me laisser entrainer dans un pur chef d'oeuvre. La plastique irréprochable du film oscille entre des peintures zens et psychotropes à elles seules et des portraits d'une culture magnifique. Le fond est également à la mesure de la forme, une vision pessimiste de l'amour qui rend fou le plus brave des hommes, qui applique ses réflexes guerriers à la forme métaphysique la plus incontrolable, un thème universel qui permet d'attirer tous les publics et une fin tragique qui fera bader le plus réticent des spectateurs. Grosse tuerie
Des couleurs formidables et un "amour impossible" qui évite les éccueils et fait monter à merveille l'intensité dramatique sont les principaux attraits de ce film tout de même daté sur certains aspects, et qui a surtout provoqué l'enthousiasme à l'époque pour l'exotisme qu'il représentait pour les occidentaux. Il est souvent cité avec Rashômon comme film ayant ouvert les cinémas du monde entier au cinéma japonais, mais il s'agit d'un film mineur comparé au chef d'oeuvre absolu de Kurosawa. A la même époque, Mizoguchi, Naruse, Ozu, voire des réalisateurs comme Ichikawa faisaient des films plus réussis. Pourtant il y a tout pour faire un grand film, mais Machiko Kyo n'a pas assez de matière pour développer son personnage (un coble pour un film japonais), etla fin tombe à plat. Pourtant l'obstination de Morito qui estime injuste de ne pouvoir épouser Kesa, qui ne comprend pourquoi il est laissé de côté malgré ses exploits, est un thème puissant et presque jamais abordé, tant on a l'habitude de voir que les bons "dans leur droit" se retrouvent avec les jolies filles alors que ce sont toujours les minables méchants qui se font rejeter. Plus d'ambigüité sur certains personnages auraient été le bienvenu pour donner plus de force à ce thème. Bref, pas inintéressant, mais loin d'être un chef d'oeuvre.
Un film qui commence sur une guerre civile et se termine en histoire d'amour tragique. Il ne s'agit donc pas d'un film à l'eau de rose, et c'est pour cette raison que "La porte de l'enfer" se laisse regarder.
"La porte de l'enfer" est un grand classique du cinéma japonais et fut à l'époque sa carte de visite auprès du cinéma occidental. Couronné par deux Oscars et la Palme d'Or de Cannes, le film acclamé pour son exotisme et ses merveilleuses couleurs. Aujourd'hui l'exotisme ne joue plus, Kurosawa a ouvert la porte du cinéma nippon au monde et les merveilleuses couleurs nous paraissent ridiculement kitch. Mais cela n'affecte pas l'histoire tirée d'une pièce de théâtre et la mise en scène qui occultées à l'époque n'en ressortent que mieux aujourd'hui. Le final où l'on ne sait si Kesa va se confier à son mari est digne des meilleurs Hitchcock.