Second film de Phil Alden Robinson, dont il est aussi le scénariste, "Field of Dreams" nous envoie dans l'Iowa suivre un fermier qui entend des voix le poussant à construire un terrain de Baseball dans son champ de maïs.
Alors le plus dur, c'est peut-être d'accepter le point de départ du film ainsi que son début. Accepter le fait que, d'une manière aussi brusque que rapide, un fermier entend des voix lui disant de construire un terrain de Baseball dans son champ de maïs, ce qu'il va faire avec l'accord de sa femme puis voir directement un joueur fantôme jouer avec lui une fois fini, encore une fois, sans se poser de questions et le tout en vingt petites minutes. Mais le petit problème, c'est que même une fois accepter cela, ce n'est pas forcément très bien foutu, bien trop rapide pour que l'on puisse vraiment s'y intéresser, certaines séquences frôlent même le ridicule et les artifices utilisés sont parfois énervants (la sur-utilisation d'une musique un peu mièvre notamment).
Mais passer ce moment-là et dès la première rencontre avec l'écrivain, le film commence vraiment à devenir intéressant, à prendre son temps pour que l'on puisse s'attacher aux personnages et qu'on s’intéresse au minimum aux enjeux. Puis le film marche de mieux en mieux, on commence à s'attacher au personnage principal, son acharnement, son but, ses difficultés, le spectre de son père fan de Baseball avec qui il aura eu une relation conflictuelle et je me suis plutôt pris au jeu, notamment lors des scènes avec l'écrivain en question. Dès ce moment-là, le film ne manque pas de charme, d'intérêt, ni même de quelques touches d'humour. Surtout que l'ensemble est servi par un casting à la hauteur, allant d'un Costner très bon en idéaliste romantique à un James Earl Jones en écrivain noir ex-militant pacifiste en passant par l'immense Burt Lancaster en docteur et Ray Liotta en ex-joueur de Baseball.
Malheureusement, le film retombe tout de même dans plusieurs de ses travers, à commencer par quelques facilités scénaristiques pour en arriver à ses fins ou encore le cadre familial qui est traité (aussi avec des facilités) de manières un peu trop naïve et maladroite, empêchant de vraiment faire ressortir toute l'émotion des personnages. Dès le milieu du film, l'histoire ne surprend jamais vraiment et manque de folies, tout est trop lisse et c'est bien dommage car l'ensemble reste un minimum attachant avec cet homme prêt à tout pour aller au bout de ses rêves et ce malgré les contraintes.
Bref, un peu dans la lignée des fables de Capra mais en moins maîtrisé, moins talentueux, moins touchants etc etc. Parfois se rapprochant de la limite du ridicule, "Jusqu'au bout du rêve" arrive tout de même à en devenir parfois charmant et attachant grâce à son personnage principal et son acharnement pour atteindre ses rêves et combattre ses démons passés.